Vendredi 28 février, Dragon Ball Daima a diffusé son vingtième et dernier épisode. Après avoir rythmé la vie des fans de Dragon Ball pendant de nombreuses semaines, il est l’heure de dresser le bilan de cet anime qui a fait couler beaucoup d’encre. Sorti l’année des 40 ans de la franchise, est-ce que Daima est-il à la hauteur de l’oeuvre d’Akira Toriyama ou est-il une nouvelle déception pour les fans de DBZ ?
Souvenez-vous. Le 12 octobre 2023, les heureux élus présents au Comic Con de New York ont eu la chance de découvrir en direct l'annonce de Dragon Ball Daima à travers un premier trailer. Sept ans après la diffusion de Super, la licence Dragon Ball allait enfin revenir en anime avec un projet inédit dans lequel Akira Toriyama, l'auteur original, a été particulièrement impliqué dans la production, chose suffisamment rare pour être soulignée. Avec tout ça, la hype était palpable chez les fans, même si le fait de retrouver Goku et ses amis transformés en enfant pour partir à l'aventure dans le Royaume des Démons en a refroidi quelques-uns. Après vingt semaines de diffusion, Dragon Ball Daima vient tout juste d'arriver à sa fin et il est l'heure de faire le bilan. Alors, déception ou suite à la hauteur de l'oeuvre d'origine ? C'est ce qu'on va essayer de décortiquer pour tenter d'apporter une réponse.
Prendre une carte d'abonnement à Crunchyroll sur Micromania
Daima, le plus beau projet Dragon Ball de tous les temps ?
Si on veut commencer par parler des qualités de Daima, difficile d'évoquer la série sans parler de sa partie visuelle qui a mis tout le monde d'accord. Avec une production digne d'un film, Dragon Ball Daima nous a offert une animation irréprochable, mais aussi inventive dans les scènes d'action. C'est notamment le cas dès le début de la série lorsque Goku se bat avec Nyoi Bô, son fameux bâton magique, qui donne lieu à des séquences dignes de longs-métrages d'arts martiaux comme on pouvait le voir au début de Dragon Ball. Mais évidemment, c'est dans les derniers épisodes qu'on a eu droit à des scènes d'action plus spectaculaires que jamais qui montrent que la Toei a appris de ses erreurs après les problèmes d'animation du début de Dragon Ball Super. Mais au-delà de l'animation, c'est toute l'esthétique de Daima qui a fait l'objet d'un soin particulier, autant pour les décors qui offrent un sentiment de dépaysement que le traitement des couleurs très vives qui donnent un vrai cachet à l'aventure. Pour toutes ces raisons, on peut légitimement se demander si Daima n'est pas le plus beau projet d'animation Dragon Ball de tous les temps, au coude-à-coude avec Dragon Ball Super Broly.
Au-delà de ses qualités visuelles, Daima a su ravir les fans dès les premiers épisodes par sa façon d'étendre l'univers de Dragon Ball vers de nouveaux horizons. Avec tout ce qu'on a appris sur le Royaume des Démons, on a bien compris que la mythologie Dragon Ball est plus grande qu'on ne l'imaginait, même en prenant en compte Super. Mais ce qui est vraiment agréable à travers ces éléments inédits, c'est qu'on ressent la patte d'Akira Toriyama qui avait bel et bien l'air plus impliqué que jamais dans le projet. Pour se le prouver, il suffit de voir certaines blagues et autres comportements de personnages marrants comme Hybis pour se rendre compte que le maître a participé. D'ailleurs, c'est l'une des autres qualités de Daima, à savoir ces nouveaux personnages comme Kuu, Duu ou les Tamigamis qui sont franchement sympathiques et attachants tout en apportant un vent de fraîcheur à la licence. Par leur côté joyeux et drôles, ces nouveaux visages montrent bien le ton léger typique de Toriyama qui jure avec le sérieux avec lequel les fans traitent son oeuvre. Et puis, ce qui finit de donner un charme unique à Daima, c'est qu'il s'agit du tout dernier projet sur lequel Akira Toriyama aura travaillé de son vivant, avant de nous quitter le 1er mars 2024. À partir de maintenant, Dragon Ball n'est définitivement plus dans les mains de son créateur pour de bon.
Un anime qui ne parvient pas à faire oublier des défauts évidents
Malgré toutes ses qualités qui ont rendu le visionnage de Daima agréable, elles n'étaient pas suffisantes pour éclipser certains défauts majeurs. Parmi tous les reproches que l'on peut faire à la série, le principal est incontestablement son rythme qui traîne autant en longueur sur certains passages qu'il ne va trop vite sur d'autres. Sur vingt épisodes, on a eu droit à plusieurs situations qui se répètent comme le coup du vaisseau qui tombe en panne, mais aussi à des épisodes fillers qui ne font pas avancer les choses. Paradoxalement, l'intrigue principale n'est pas aussi poussée qu'on ne l'aurait aimé et reste finalement assez superficielle avec un sentiment de précipitation à la fin. Pourtant, avec tout le lore autour du royaume des démons, il y aurait eu matière à proposer quelque chose d'original. Et puis, on peut être quelque peu déçu du sentiment d'aventure car on ne voit finalement pas grand-chose du royaume des démons. Pas de grandes villes, pas d'organisation, pas de vrais changements de cadres : on a parfois le sentiment d'être en face d'une visite touristique du royaume des démons tant on n'y voit rien de concret, mais aussi parce que nos personnages ne sont jamais en danger.
Même redevenus enfants, nos héros restent toujours surpuissants, rien que par leur savoir en arts martiaux acquis au fil des ans, ce qui finit par nuire aux enjeux de l'aventure car on sait déjà qu'ils auront le dessus. C'est d'ailleurs un peu tout le problème avec Dragon Ball Super, mais c'est un autre sujet. Pour en revenir à Daima, on a de quoi aussi être déçu de voir certains personnages vraiment sous-exploités. Que dire de la promesse de Degesu, une version "maléfique" du Kaio Shin de l'Est, ou encore de Piccolo qui n'ont finalement pas un grand rôle dans cette aventure. C'est d'autant plus vrai pour notre Namek préféré qui oublie même comme parler sa langue maternelle, soulignant les incohérences de la série. Certes, Dragon Ball est aussi connu pour ses incohérences, mais certaines sont plus gênantes que d'autres ici Enfin, il est clair que comme Super, le but de Daima est aussi de plaire à un nouveau public, ce qui explique le rajeunissement de Goku et ses amis pour que les plus jeunes s'identifient. En toute logique, cela donne lieu à des séquences enfantines et à des remarques du même genre qui ont pu en agacer plus d'un. Et puis, lorsqu'on voit le final de la série, on finit par se demander à quoi cette transformation en enfant a servi puisque comme Dragon Ball GT, on peut dire que c'est surtout une certaine transformation à la fin qui restera gravée dans les esprits.
Que retenir de Dragon Ball Daima ?
Quand on voit les qualités et défauts de Dragon Ball Daima, une réflexion particulièrement pertinente a commencé à émerger au sein des fans : est-ce que Daima n'aurait pas été meilleur s'il avait été un film ? Avec du recul, tous ces problèmes de rythme avec une intrigue qui à la fois tire en longueur et ne raconte pas grand-chose aurait pu mieux passer en long-métrage. D'ailleurs, on peut voir que Dragon Ball ne brille jamais autant qu'au cinéma comme l'a prouvé le succès de Dragon Ball Super Broly et c'est la trajectoire qu'aurait dû poursuivre la franchise après la fin de DBZ, mais ça c'est une opinion pour une autre fois. En écartant cette idée d'un film, quel bilan dresser de Daima ? Et bien on peut dire que malgré ses défauts de rythme et d'enjeux, Dragon Ball Daima n'en reste pas moins une série plaisante à regarder, autant grâce à la légèreté de ton de Toriyama que pour sa production visuellement et artistiquement irréprochable. S'il est clair que la série n'est évidemment pas aussi réussie que DBZ, on peut désormais légitimement se demander quelle est la meilleure suite entre GT, Super et Daima. Mais ça, c'est un débat pour une autre fois...