Le film catastrophe Le Jour d’après, qui avait alerté sur le réchauffement climatique et engrangé 550 millions de dollars en 2004, connaît un regain d’intérêt en étant disponible sur Netflix. Cette fiction spectaculaire de Roland Emmerich continue de susciter la réflexion sur les enjeux environnementaux contemporains auprès d’une nouvelle audience.
Le débat autour du changement climatique continue de s'intensifier, et l'art, sous diverses formes, se fait souvent l'écho de ces préoccupations sociétales. C'est dans ce contexte que le film de science-fiction catastrophe "Le Jour d'après", réalisé par Roland Emmerich et sorti en 2004, connaît une nouvelle vague d'attention grâce à sa disponibilité sur la plateforme de streaming Netflix. Ce long-métrage, qui met en scène les conséquences dramatiques d'un dérèglement climatique soudain et extrême, avait à l'époque marqué les esprits par ses effets spéciaux spectaculaires et son récit apocalyptique, tout en engendrant des discussions passionnées sur la réalité et l'imminence des menaces environnementales.
Une catastrophe climatique spectaculaire orchestrée par Roland Emmerich
Le Jour d'après plonge le spectateur dans un futur proche où les avertissements du climatologue Jack Hall, interprété par Dennis Quaid, concernant un nouvel âge de glace imminent se concrétisent de manière abrupte et violente. Face à des événements météorologiques désastreux d'une ampleur inédite tels que des inondations massives, des chutes de grêle record et des tornades dévastatrices à travers le globe, Hall se lance dans une course contre la montre pour convaincre le Président des États-Unis d'organiser l'évacuation du pays afin de sauver des millions de vies, dont celle de son fils Sam, joué par Jake Gyllenhaal, piégé à New York par une température chutant en dessous de -20°C. Le récit s'articule autour de la tentative désespérée de Jack pour atteindre New York et retrouver son fils, tandis que le monde est plongé dans un chaos climatique.

Roland Emmerich, réalisateur allemand connu pour ses films catastrophes à grand spectacle comme Independence Day et Godzilla, revient avec Le Jour d'après à un genre qui lui est familier. Il expliquait d'ailleurs à l'époque que, malgré l'ampleur des effets spéciaux, "c'est un drame humain qui constitue le pivot de cette histoire". Aux côtés de Gyllenhaal et Quaid, on retrouve également Emmy Rossum dans le rôle de Laura Chapman. Pour donner vie à cette vision apocalyptique, le film a fait appel à plusieurs maisons d'effets visuels de renom, notamment Industrial Light & Magic et Digital Domain, mobilisant plus d'un millier d'artistes pendant plus d'un an. Le film s'inspire du livre "The Coming Global Superstorm" d'Art Bell et Whitley Strieber.
Succès au box-office et réactions critiques mitigées face à l'urgence climatique
Lors de sa sortie en salles, Le Jour d'après a rencontré un important succès commercial, se hissant à la sixième place du box-office mondial en 2004 avec des recettes s'élevant à 552,6 millions de dollars pour un budget de production de 125 millions de dollars. Aux États-Unis, le film a engrangé 85,8 millions de dollars lors de son premier week-end de quatre jours. Sur le plan critique, l'accueil a été plus partagé. Le site Rotten Tomatoes rapporte que 45% des 219 critiques recensées ont donné un avis positif au film, avec un consensus décrivant Le Jour d'après comme un "thriller pop-corn grotesque rempli de dialogues maladroits, mais des visuels spectaculaires le sauvent du désastre total". Sur Metacritic, le film obtient un score moyen de 47 sur 100, indiquant des "critiques mitigées ou moyennes". Certains critiques ont salué les effets spéciaux et le spectacle offert par le film. Debbie Lynn Elias de Behind The Lens écrivait que "Le Jour d'après est tout au sujet de la haute énergie, du spectaculaire rapide et intense. Des effets spectaculaires. Des désastres spectaculaires. Un son spectaculaire assourdissant rivalisant avec le choc et l'effroi militaires. En bref, simplement spectaculaire". D'autres ont exprimé des réserves quant à la plausibilité scientifique du scénario. Daniel P. Schrag, paléoclimatologue à l'université Harvard, reconnaissait l'importance d'un film à gros budget sur le changement climatique, mais s'inquiétait que "les gens voient ces effets exagérés et pensent que tout cela est une blague". Will Self du London Evening Standard jugeait quant à lui le film comme un "ratage", même pour un film catastrophe.