Le parcours tumultueux de Tekken 4 : entre critiques, stress et succès inattendu

Titre original : Il tombe malade à cause du lancement de ce jeu vidéo, c'est pourtant un classique aujourd'hui...

Dans les sagas de jeux vidéo, il est rare qu’il n’existe que des pépites. Ce titre issu d’une série de jeux de combat populaire est aujourd’hui reconnu comme un classique du genre, mais cela n’a pas toujours été le cas, et le producteur de la série en a fait les frais !

Le meilleur de la saga Tekken

Il tombe malade à cause du lancement de ce jeu vidéo, c'est pourtant un classique aujourd'hui...

Beaucoup de joueurs ont grandi avec des licences qui leur tiennent encore à cœur aujourd'hui, et pour certains, cette licence, c'est Tekken. La saga a débuté sur PlayStation en 1994, et a fait un sacré bout de chemin depuis, avec la sortie de Tekken 8, la huitième entrée dans la série principale, sur PC, PlayStation 5, et Xbox Series il y a un peu plus d'un an. Comme toute franchise de jeux vidéo, Tekken a eu ses hauts et ses bas, mais a réussi à survivre, et même prospérer jusqu'à s'établir comme une référence en termes de jeu de combat.

Au fil des années, la saga a su évoluer pour non seulement s'adapter aux nouvelles technologies, mais aussi aux attentes des joueurs. Nous pensons notamment à Tekken 3, qui a marqué l'industrie toute entière par la réactivité de son système de combat, ses graphismes, ses effets sonores, et sa bande son. Le troisième opus de la saga a été loué aussi bien par la presse que par les joueurs, et a longtemps été considéré comme l'un des meilleurs jeux de combat de tous les temps. Mais s'il y a un jeu qui a vraiment changé la trajectoire de la série, c'est bien Tekken 4.

Une nouvelle définition de development hell

Cette semaine, Katsuhiro Harada, producteur de la saga Tekken, a publié un long message sur Twitter (ou X) en réponse à un fan. Dans son message, le joueur explique que Tekken 4 est "le jeu le plus adulte et authentique de la série", et que "les arènes font vraiment partie du gameplay et ne sont pas simplement des décors". L'internaute loue également le système de sidestepping ("pas sur le côté") introduit par Tekken 4, qui donnait vraiment au titre "une allure de jeu next-gen". En réponse à ce post, Harada a fait une déclaration qui pourrait surprendre plus d'un fan :

J'ai conscience de ce genre d'éloges. Mais à l'époque, j'étais bombardé de critiques ; je n'avais pas un seul allié. Pas un seul. C'est une histoire bien connue au sein de l'entreprise.
J'étais tellement stressé à l'époque que j'ai développé une maladie mystérieuse : tous les poils du côté droit de mon corps sont tombés – juste le côté droit. Même mes poils de bras, mon sourcil, et mes cils ont disparu.
Aujourd'hui, les critiques ont tous oublié leurs reproches, et il ne reste plus que ceux qui veulent faire l'éloge du jeu. C'est la seule raison pour laquelle il est traité comme un chef-d'œuvre.
Pour moi, qu'il soit bon ou mauvais, ce titre reste un rappel constant et une leçon personnelle.

(Ce qui me rend encore plus confus, c'est que le jeu s'est finalement bien vendu... Les avis Metacritic et ceux des utilisateurs étaient les pires de la série principale... En fait, il y a eu une période – pendant environ un an avant le début du développement de Tekken 5 – où j'ai quitté Namco à cause du stress et du choc. Mais peu de personnes sont au courant)

D'après Harada, personne ne croyait en Tekken 4. Et pourtant, le jeu était une vraie révolution dans le paysage du jeu de combat, avec l'ajout du doublage des personnages (une première pour un jeu de combat), et un degré de réalisme et d'interactivité encore jamais vu dans le genre. À l'époque, le producteur était même si stressé qu'il a développé une forme d'alopécie qui a provoqué la chute de ses poils uniquement du côté droit de son corps. Harada avoue que le développement de Tekken 4 et la période qui a suivi ont été très difficiles pour lui. Aujourd'hui, la communauté semble avoir oublié les critiques virulentes qu'a subi Tekken 4, mais clairement pas Harada, qui en garde des souvenirs indélébiles.