Connu pour être derrière la saga GTA, Leslie Benzies officie désormais dans son propre studio, Build a Rocket Boy, qui planche sur un projet massif. Il se confie notamment sur une politique précise : celle de comprendre vraiment et réellement les joueurs.
Connaître son public
Dans un secteur en crise ou les licenciements et les fermetures sont légion, le jeu vidéo traverse une passe difficile qui pousse de nombreux studios à brider leur créativité : au lieu de ça, l'accent est mis sur la rentabilité et, de facto, sur des formules que l'on connait bien… voire même un peu trop. Convaincre des investisseurs avec des idées nouvelles et donc potentiellement risquées devient difficile, mais cela ne freine pas pour autant Leslie Benzies et son studio international Build a Rocket Buy, qui travaille sur son jeu Everywhere. Sorte de métavers qui proposera de nombreux jeux et expériences, on parle d'un projet qui a levé 110 millions de dollars en janvier (ce qui n'a pas empêché des licenciements, de façon tristement ironique).
S'entretenant avec le magazine Edge, Leslie Benzies s'est confié sur un constat précis : les joueurs ont changé leurs habitudes depuis plusieurs années et il faut donc s'adapter en conséquence. "Les journées sont écourtées, les joueurs ne sont plus des joueurs émergents, la base d'utilisateurs est donc limitée. Le nombre de jeux est également limité, et je pense que nous en ressentons les effets depuis un an environ, sous la forme de fermetures de studios et de licenciements. De nos jours, il faut revoir ses analyses.' Il faut voir à quoi les gens veulent jouer … Je pense que nous, en tant qu'industrie, devons être plus intelligents pour savoir si les gens voudront vraiment jouer à ce jeu.'''"''



Time to change
Benzies revient donc sur Everywhere, plateforme qui proposera plusieurs jeux par plusieurs équipes internationales, toutes reliées à Build a Rocket Buy et s'appuyant sur une même technologie nommée Arcadia. MindsEye en est d'ailleurs le fer de lance pour le moment, soit un jeu d'action futuriste visuellement impressionnant. "C'est l'un des avantages d'Arcadia : nous pouvons concevoir des niveaux réduits, presque des niveaux de test, dépenser un million de livres pour construire quelque chose et si le résultat est positif, nous concevrons une production adaptée." Avec, toutefois, la possibilité "de s'égarer dans une tangente que les gens n'aiment pas."

Des propos qui font écho à ceux de Nicolas Doucet, réalisateur d'Astro Bot, qui a justement déclaré tout récemment qu'il ne fallait pas avoir peur de faire des jeux plus courts et surtout, simplifiés pour convenir au public. On peut en tout cas dire que dans son cas, ces directives lui ont réussi.