Sinners : Ryan Coogler réussit son pari audacieux avec un film d'horreur acclamé par la critique à 97%

Titre original : Ce réalisateur voulait absolument sortir son film au cinéma pour mettre une claque aux spectateurs : noté 97% le défi est réussi !

Ce film d’horreur à l’atmosphère surnaturelle, se déroulant dans le Sud des États-Unis des années 1930, a manifestement atteint son objectif d’impressionner le public et la critique, comme en témoigne son score quasi parfait de 99% sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes. Cette réception exceptionnelle suggère que la vision du cinéaste pour une expérience théâtrale marquante a bel et bien trouvé un écho favorable auprès des observateurs du septième art.

Immersion dans un Sud hanté

Sinners transporte les spectateurs dans une Amérique sépia, où deux frères jumeaux, Smoke et Stack, tous deux interprétés par Michael B. Jordan, reviennent dans leur ville natale avec l’intention de laisser derrière eux un passé trouble. Cependant, leur espoir de nouveau départ est rapidement anéanti par la découverte d’un mal bien plus profond qui les attend.

Ce récit original, fruit de l’imagination de Ryan Coogler qui en signe également la production, s’inscrit dans un genre qu’il affectionne depuis son enfance, comme il l’a confié à LeBron James, évoquant son attrait pour des productions telles que La Quatrième Dimension et les classiques de l’horreur des années 80 et 90.

JAMES : Ryan, c'est votre premier film d'horreur. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous plonger dans ce genre ?
COOGLER : J'ai toujours aimé les films de genre. L'une des choses que je préférais regarder quand j'étais enfant, c'était La Quatrième Dimension. Vous l'avez regardé pendant votre enfance ?
JAMES : Nous le regardions aussi.
COOGLER : Et en arrivant à Oakland - nous en parlons souvent, Akron et la baie ont beaucoup de liens culturels.
JAMES : Oui.

Il ajoute qu'il avait des cousins plus âgés dont la spécialité était de lui montrer des films qui "faisaient flipper". Il a donc grandi à travers des longs-métrages de ce genre ce qui lui en a donné le goût. Dans ce même entretien, il explique l’importance pour lui de voir Sinners au cinéma :

Je veux que les gens sortent du cinéma en se disant : « Bon sang, j'ai bien mangé. Ils s'intéressent vraiment au médium ». Tous les participants au projet savaient que le film serait diffusé en salle. Ils ont tous à cœur de voir des films sur grand écran et de savoir ce que l'on ressent lorsqu'on en voit un bon. »

Sinners : un accueil dithyrambique

L’accueil critique de Sinners a été dithyrambique, de nombreux journalistes louant l’audace et l’originalité de la proposition. Jocelyn Noveck de l’Associated Press le décrit comme de loin la sortie cinématographique jumelle la plus créativement ambitieuse, culturellement stratifiée et artistiquement audacieuse à ce jour. Pour sa part, Ann Hornaday du Washington Post souligne la manière dont le film oscille avec assurance entre le pulp et le profond, méditant sur des thèmes tels que l'art, l'appropriation, la trahison et la rédemption, sans jamais sacrifier son objectif premier de choquer et d'envoûter. Owen Gleiberman, critique de Variety, qualifie le film de "somptueux film pop-corn sérieux", ajoutant qu'il s'agit d'un "portrait richement imaginé et interprété avec dynamisme d'une communauté du Sud profond au début des années 1930. C'est aussi un déchaînement sauvage et sanglant".

Malgré quelques réserves de Nick Howells du London Evening Standard, qui note quelques "petits trous" scénaristiques, il concède qu’il s’agit d’une œuvre "presque brillante". Côté box-office, les projections initiales tablaient sur un démarrage solide aux États-Unis, avec des estimations entre 40 et 50 millions de dollars pour son premier week-end. Ces chiffres sont d’autant plus encourageants qu’il s’agit d’un film original classé R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés), au budget de production estimé entre 90 et 100 millions de dollars. Le succès critique retentissant devrait jouer un rôle crucial dans le bouche-à-oreille et la performance globale du film en salles, confortant l’ambition de Ryan Coogler de marquer les esprits avec cette œuvre singulière. Une mission réussie, en témoigne la validation du film à 99% sur le site RottenTomatotes.