De nos jours, aucun jeu multijoueur n’est à l’abri des tricheurs. Bien que différentes solutions existent, cela reste un véritable fléau aussi bien pour les joueurs que pour les développeurs. L’un des créateurs de ce FPS culte explique qu’il s’agit d’une “épidémie”.

La triche est devenue monnaie courante dans le jeu vidéo. Mais ce qui est contraignant pour les joueurs, c’est bel et bien lorsqu’un utilisateur débarque avec tout un tas d'avantages interdits et gâche l'expérience des autres. Ces dernières années, certains opus ont été ruinés par des utilisateurs malveillants à l'image de Call of Duty. Si cette pratique impacte dans un premier temps les joueurs, elle est aussi un véritable fléau pour les développeurs. Minh Le, l’un des créateurs du mod iconique Counter-Strike du jeu Half-Life, a exprimé ses inquiétudes à ce sujet, qualifiant cela d’épidémie.

Une véritable inquiétude pour les développeurs

Lors d’une interview accordée à Gaming World Media, le développeur de jeux vidéo a évoqué le cas de Counter-Strike, l’un des titres les plus joués sur Steam et connu pour sa scène compétitive. Minh Le a discuté pendant plus d’une heure sur ce sujet et définit la situation actuelle comme tel :

C’est une véritable épidémie, car il y a 20 ans, lorsque Counter-Strike est sorti pour la première fois, la triche était un problème, mais elle n’a jamais atteint les niveaux d’aujourd’hui. (...) lorsque je lance une partie multijoueur (aujourd’hui, ndlr) 40 à 50% du temps je tombe sur des situations douteuses. En tant que joueur, vous ne voulez pas jouer à des jeux qui ont ce problème, et en tant que développeur, vous ne voulez pas créer un jeu qui serait ruiné par cela. - Minh Le

Il évoque notamment son travail au sein de Valve il y a vingt ans, expliquant que les équipes travaillaient très dur pour lutter contre la triche, notamment en embauchant des “gens intelligents et talentueux”. Bien qu’aujourd’hui, il existe plusieurs logiciels d’anti-triche que peuvent utiliser les développeurs comme BattleEye, la plupart des tricheurs parviennent à les détourner et continuent d’impacter l’expérience des utilisateurs. Les créateurs de jeux vidéo tentent d’attaquer en justice ceux qui diffusent ou sont à l’origine de programmes de triche, mais ces derniers ne cessent de refaire surface.

Besoin de solutions plus radicales ?

Minh Le a notamment évoqué comment certains pays parviennent à faire face à ce fléau. Il prend l’exemple de la Corée du Sud, là-bas, la tricherie est sévèrement punie. Un joueur sud-coréen de 28 ans avait été condamné en 2018 à un an d’emprisonnement pour avoir développé un logiciel de triche pour Overwatch, comme le rapporte Numerama. D’autant plus que les utilisateurs doivent vérifier leur identité avant de jouer à un titre multijoueur. Cela permet de les identifier plus rapidement lorsqu’ils sont surpris en train de tricher. Minh Le explique que “se faire prendre en train de tricher en Corée, c’est grave”.