Elden Ring: Nightreign - Un nouveau défi roguelike qui divise les fans

Titre original : Test du jeu Nightreign : est-il à la hauteur de Elden Ring ?

Après une phase de bêta fermée qui a laissé les joueurs avec de nombreuses interrogations, nous y sommes enfin, Elden Ring: Nightreign est sur le point de sortir. Plusieurs questions doivent vous brûler les lèvres : est-ce qu’il se présente comme le digne successeur d’Elden Ring ? Est-ce que l’expérience de jeu n’est pas trop difficile pour les amateurs de roguelike (jeux à donjons générés aléatoirement) ? Voici notre test pour répondre à toutes ces questions pour vous aiguiller sur votre choix !

Condition du test

Il nous a fallu pas moins de 47 heures pour venir à bout de tous les boss disponibles dans Elden Ring: Nightreign et terminer la trame principale du jeu, sans oublier quelques quêtes secondaires liées aux personnages et divers trophées cachés. Les boss ont été vaincus en Trio, tandis que quelques quêtes et explorations ont été effectuées en Solo.

Une aventure que l’on mène avec diligence

Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore : Elden Ring Nightreign n’est pas un souls (action-RPG dont la difficulté est élevée). FromSoftware utilise une toute nouvelle approche de l’univers d’Elden Ring pour proposer un roguelike, un nouveau jeu mêlant action et survie. Votre mission est de survivre pendant deux jours, et deux nuits, au sein de Limveld – une région corrompue par les Seigneurs de la nuit qui rapetisse au fil du temps – pour affronter lors du troisième jour l’un des huit boss majeurs du jeu. Bien qu’il soit possible de jouer en solitaire, le jeu a été pensé pour jouer dans une équipe de trois. Ainsi, cette aventure, vous ne la vivrez pas seul.

Chaque expédition sera un poil différente des précédentes, puisque la génération procédurale (ou génération aléatoire) sera uniquement faite sur les environnements et les ennemis que vous allez rencontrer. Le monde qui vous entoure, lui, restera le même. Pour faciliter votre exploration de Limveld, de nombreuses capacités spéciales seront mises à votre disposition, comme les aigles spectraux (moyen de déplacement rapide depuis les airs), la course rapide, l’escalade des petites surfaces ou encore les sauts spirituels (grand saut offrant une verticalité au titre).

Nightreign : est-il à la hauteur de Elden Ring ?

Elden Ring: Nightreign est un jeu vidéo qui vous mettra à bout de souffle : une réelle course contre-la-montre avec la pluie (la zone qui rapetisse la carte) qui nous pousse à changer d’itinéraire. Pour espérer découvrir l’ensemble des points d’intérêt disséminés dans ce monde impitoyable et ainsi mettre la main sur les armes et améliorations nécessaires à la construction d’un personnage solide ; il est indispensable d’enchaîner les camps ennemis et les boss mondiaux à vive allure. Le moindre détour, la moindre hésitation, la moindre mort… Tout peut coûter très cher tant l’exigence du titre ne laisse aucune place à l’approximation.

Bien que ce rythme puisse convenir à certains joueurs, elle ne le sera pas pour tous. Il faudra éliminer des adversaires à un rythme effréné et calculer des itinéraires optimisés pour ne rien louper – fort heureusement, la carte est assez bien détaillée pour trouver en un regard le chemin qui vous donnera le plus de runes (monnaie d’échange obtenue en éliminant des adversaires) pour gagner des niveaux. Il faudra être rapide dans l’analyse des objets, des talismans et des équipements que vous trouverez par terre au risque de ne pas avoir un personnage assez puissant pour affronter un boss.

Nightreign : est-il à la hauteur de Elden Ring ?

Honnêtement, Elden Ring: Nightreign est un jeu qui demande beaucoup d’attention : votre attention sera mise à rude épreuve entre la construction de votre personnage, la vigilance nécessaire pour battre vos adversaires et les itinéraires qui changent à chaque partie, mais aussi avec la cohésion de votre groupe. Il y a énormément de paramètres à prendre en compte, mais la joie règne et un sentiment d’accomplissement émerge lorsque vous parvenez à battre un boss.

Les premières heures peuvent paraître dures tant il est compliqué de saisir toutes les subtilités du titre. Toutefois, une fois rodé sur le système de reliques (accessoire qui permettent d’améliorer votre personnage), d'itinéraire à suivre, les patterns (les attaques et les réactions), et zones d’apparition des boss, les objectifs à accomplir pour optimiser la construction de votre personnage… Vos explorations seront beaucoup plus simples et une sorte de routine s'installera où plus rien ne saura vous surprendre. Maîtriser le jeu est une excellente chose, mais c'est assez dommage que les événements mondiaux inopinés ou l'apparition de raids ne soient pas plus fréquents. Une fois les mécaniques et routines de Nightreign maitrisées, vous serez assez peu surpris


Ça ressemble à Elden Ring, mais...

Elden Ring: Nightreign n’est pas le petit frère d’Elden Ring, comme pourrait l’être Dark Souls pour Demon Souls. Sans équivoque, il est un cousin très éloigné de la famille des souls : il brise totalement les codes que nous connaissons déjà.

Malgré ses qualités techniques, le jeu laisse transparaître une certaine retenue créative dans sa direction artistique. Le moteur graphique est le même qu’Elden Ring et Limveld ressemble beaucoup à la Nécrolimbe. Le bestiaire, de son côté, recycle un grand nombre d’adversaires du titre précédent (et des autres) sans vraiment chercher à surprendre, et l’arène des boss finaux, qui devrait être un moment clé, laisse une étrange impression d’inachevé. Aucun boss ne profite d’une arène personnalisée et nous achevons toutes nos expéditions dans un décor très peu singulier. Bien qu’il y ait quelques variations lors des combats, avec des effets qui sont relatifs aux patterns des boss, le résultat reste manque de surprise : il n’y a qu’une arène.

Nightreign : est-il à la hauteur de Elden Ring ?

Néanmoins, nous pouvons nous ravir d’avoir 8 boss inédits, avec des mécaniques de combat vraiment atypiques qui cassent les habitudes. Ils sont des copier-coller d'ennemis majeurs déjà rencontrés dans les précédents titres, mais seuls les joueurs émérites seront en mesure de le remarquer. Chaque boss a une faiblesse bien particulière qu’il faudra exploiter pour faciliter votre combat. À l’instar des Entraves de Margit ou de Mohg (objets présent dans le précédent titre) dans Elden Ring, les éléments et certaines afflictions (congélation, foudre, feu, etc.) vous permettront d’interrompre certaines actions d’un boss ou bien de l’affaiblir considérablement. Exploiter les faiblesses des boss et trouver les points faibles pour faciliter un combat rend l’expérience vraiment grisante.

Malheureusement, nous observons la même redondance pour Limveld. Bien qu’il y ait des terrains rares qui apparaissent de temps en temps et des adversaires qui lancent un raid sur notre groupe à des moments bien souvent inopportun, le monde ouvert reste le même. Bien que les types d’afflictions soient générées aléatoirement, les points d’intérêt ne le sont pas entre chaque expédition. De ce fait, nous visitons inlassablement les mêmes églises, les mêmes forts, les mêmes camps et le même château. La seule chose qui diffère est la génération aléatoire des ennemis majeurs dans les donjons, les geôles et dans le monde ouvert – mais notons qu’il y a quand même un catalogue de boss bien précis qu’on peut rapidement deviner après quelques heures de jeu.

Nightreign : est-il à la hauteur de Elden Ring ?

Un jeu vidéo Elden Ring pour les joueurs acharnés

Elden Ring: Nightreign n’est pas un jeu pour tout le monde. Il se démarque de ses prédécesseurs pour proposer une expérience. Il va mettre la pression aux joueurs, pour leur offrir des sessions haletantes où la moindre erreur peut coûter très cher.

Le titre va bien souvent vous énerver : le type d’affliction requis pour affaiblir le boss ne sera pas forcément présent dans les points d’intérêts, les récompenses ne seront pas celles que vous désirez, les armes obtenues dans les coffres ne s’adaptent pas toujours à votre personnage… Des parties où vous frapperez à la porte d’un boss les mains dans les poches, soyez en sûr, il y en aura. Pour les néophytes, cette partie ne sera qu’une perte de temps, voire la cause de gros d’énervements. Au moins, ces parties pratiquement perdues d'avance seront un très bon enseignement pour les joueurs motivés en les poussant à chercher des solutions d'urgence pour faire survivre leur équipe.

On sent que FromSoftware veut améliorer la formule multijoueur de Elden Ring avec Nightreign. Si la formule de ce nouveau jeu vidéo est séduisante, elle n'est pas parfaite… Pour faire simple, les explorations en coopération sont très différentes en fonction des joueurs qui sont avec vous. Soit vous les connaissez et vous avez une chance, soit se sont de parfaits inconnus et, souvent, ça se termine mal !

Nightreign : est-il à la hauteur de Elden Ring ?

Elden Ring: Nightreign demande une constante communication, une cohésion d'équipe. De fait, jouer sans être en conversation vocale reviendrait à vouloir monter des blancs en neige avec une fourchette – Ça fonctionne tout de même, comprenez-nous bien, mais sans communiquer avec vos partenaires, les parties sont beaucoup plus laborieuses. On en vient à déplorer l'absence d'un mode à deux joueurs, même si le mode Trio reste le plus adéquat pour vaincre un Seigneur de la nuit. Ainsi, nous devons nous adapter avec les outils mis à notre disposition, le système de ciblage notamment, pour jouer sans avoir à communiquer directement avec nos alliés. Soyons clairs, lorsque vous parvenez à gagner dans cette configuration, c'est un petit miracle ! Et si l’idée vous vient de jouer en solitaire, nous préférons vous avertir : une aventure en solo relève de l'exploit, tant la difficulté est élevée.

Ce jeu réveille pas mal de vieux défauts, bien connus des fans de FromSoftware. La caméra reste parfois capricieuse, le système de verrouillage n’est pas toujours fiable, et les menus donnent constamment cette impression d’un autre temps. On sent que le studio s’appuie encore sur ses anciennes recettes, et même si ça fonctionne, on commence un peu à tourner en rond.

Nightreign : est-il à la hauteur de Elden Ring ?

Les plaisirs de Nightreign

Au lancement du jeu, vous aurez accès à 6 classes (Forban, Gardien, Anachorète, Œil-perçant, Rôdeur et Exécuteur) et vous serez en mesure d'en débloquer d'autres (Revenante et Duchesse) en effectuant une petite quête supplémentaire au contexte très obscur comme seul FromSoftware en a l'habitude. Chacun des personnages proposent une petite suite de quêtes appelée les Souvenirs où il faudra mener l’enquête pour bien la comprendre. Vous plongerez en quelque sorte dans le passé de ces joueurs en accomplissant des actions à Limveld, lors d'une exploration. Certaines quêtes peuvent se faire en Solo, mais, lorsqu'il vous faudra éliminer un boss, le travail d'équipe sera nécessaire.

S’il y a bien un point sombre sur ces classes, c’est bien celle de l’équilibrage : elles sont finalement assez mal équilibrées, faisant briller certains personnages plus que d’autres. Œil-perçant, l'Anachorète, la Duchesse et le Rôdeur sont les favoris pour leurs utilités, mais aussi pour leurs capacités en combat. Malheureusement, les autres sont un peu mis au placard, jugées beaucoup trop circonstancielles ou inutiles lors des combats de boss.

Nightreign : est-il à la hauteur de Elden Ring ?

Bien que la carte reste la même, on peut tout de même saluer l’apparition d’événements imprévus, comme les terrains rares, les Cataclysmes ou encore les raids. Ces activités inopportunes viennent totalement bousculer notre train-train quotidien et donnent l’envie de sortir des sentiers battus. Les terrains rares, qui portent d’ailleurs très bien leur nom, introduisent de nouveaux biomes accompagnés d’activités et de boss inédits, pour ajouter une touche de fraîcheur à nos pérégrinations. Cela dit, on aurait aimé que ces surprises soient plus fréquentes. Sur plus d’une cinquantaine de parties, on n’a croisé qu’une dizaine d’événements liés aux raids ou au Cataclysme, ce qui laisse un petit goût de trop peu.


Conclusion

Points forts

  • Une recette intéressante à exploiter
  • De très bonnes sensations lors de l’exploration et les combats
  • Une bande-son signée FromSoftware qui fait hérisser le poil
  • Des combats de boss inédits, vraiment grisants
  • Une progression satisfaisante, bien que longue
  • Un système de quêtes qui donne vie à nos 8 personnages

Points faibles

  • Mode Solo beaucoup trop compliqué et absence d’un mode Duo (bien que prévu)
  • Un titre spécialement conçu pour les émérites du genre roguelike et des souls
  • Un manque d'équilibrage (classe, menus, parkour, système de ping, localisation sur la boussole, etc)
  • Le rétrécissement de la carte beaucoup trop rapide et punitif
  • La redondance dans les explorations (points d’intérêt, ennemi majeur, configuration des lieux, etc.)
  • Coopération difficile avec des amis, mais rocambolesque avec des inconnus, sans conversation vocale

Note de la rédaction

16

Même si on retrouve la patte graphique et quelques zones familières, on sent toutefois un léger manque de prise de risque artistique, un bestiaire quelque peu recyclé et des menus qui n’ont pas bougé d’un iota. Côté gameplay, l’équilibrage des classes demande encore des ajustements et les événements mondiaux comme les raids, les terrains rares ou les cataclysmes restent trop rares pour casser durablement la routine. Le système de communication se résume à un ping pas toujours précis, et tenter l’aventure en solo frôle l’exploit, tant la difficulté et la nécessité d’avoir une équipe soudée sont élevées. Pourtant, le jeu parvient à créer une forte addiction : même quand une run vire au désastre, on a envie de retenter sa chance pour profiter de la courbe de progression de notre personnage et de la fierté de venir à bout d’un boss. Nightreign ne séduira pas tous les joueurs, sa sévérité et ses petits défauts risquent d’en frustrer plus d’un, mais il apporte une bouffée d’air frais au studio. C’est un bon début, dirons-nous.

--

L'avis des lecteurs

Donnez votre avis sur le jeu !