Lionsgate tente un coup audacieux en Russie en cherchant à prendre la tête d’un mouvement que d’autres studios américains pourraient suivre, en sortant un film d’action pour la première fois depuis trois ans.
Commençons par un rappel géopolitique : il y a trois ans, l'Ukraine a été victime d'une invasion par la Russie ce qui a conduit plusieurs grands studios américains, comme Disney, Paramount ou Warner Bros., à suspendre leurs activités sur le territoire dirigé par Vladimir Poutine. Par souci d’image et de responsabilité morale, ces entreprises ont choisi de ne pas soutenir financièrement un pays perçu comme agresseur. Mais cette époque semble révolue et un studio américain a décidé de faire le premier pas : Lionsgate.
Fin du boycott ?
En effet, le studio prévoit de sortir le spin-off de John Wick, Ballerina partout dans le monde et même en Russie. Réalisé par Len Wiseman, le film est attendu pour une sortie le 4 juin prochain, avec Ana de Armas dans le rôle principal d’Eve Macarro. En Russie, il sortira le 5 juin via le distributeur local Atmosfera Kino. Une source proche du dossier de Lionsgate a d’ailleurs déclaré à Variety, que le studio américain était prêt à "avancer en Russie au cas par cas". Une position qu’il justifie par "le temps qui passe" et par le sentiment que "la situation est en train d’évoluer".

Lionsgate premier studio, mais pas le dernier
Selon Variety, l’espoir est que d’autres grands studios américains suivent l’exemple de Lionsgate et reprennent la distribution de films en Russie. Cet optimisme s’explique notamment par la baisse significative des recettes internationales au box-office, alors que le marché russe etait considéré comme le sixième plus important au monde avant la guerre. Il repose également sur l’espoir d’un apaisement des tensions dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie, un dossier que le président Donald Trump a érigé en priorité dès les premiers jours de son second mandat.
Les prochains blockbusters comme Les Quatre Fantastiques : Premiers pas de Marvel ou même Mission : Impossible – The Final Reckoning de Paramount, qui est déjà sorti le 21 mai dernier, ne seront pas distribués en Russie. De son côté, Universal semble maintenir sa position en refusant de sortir Jurassic World: Rebirth dans le pays des tsars, alors que le film est attendu en salles à l’international dès le 2 juillet prochain. Des évolutions pourraient survenir dans les années à venir.
Donald Trump (à gauche) et Vladimir Poutine (à droite)

Avec la sortie en Russie de l’un des films d’action majeurs de l’année, porté par la star Ana de Armas, Lionsgate marque un tournant à la fois symbolique et commercial dans la position d’Hollywood vis-à-vis du marché russe. "J’ai croisé beaucoup d’acheteurs russes dans la rue hier. Ils sont donc ici et prêts à faire des affaires." déclare un producteur présent au Festival de Cannes à Variety. Un premier signe vers un possible retour progressif de l’industrie cinématographique occidentale sur le marché russe.
En attendant, en France, le spin-off de la franchise John Wick, intitulé From the World of John Wick: Ballerina et réalisé par Len Wiseman, sortira dans les salles de cinéma dès le 4 juin prochain.