Voyager à travers les jeux vidéo : Évasion estivale sans débourser un centime

Titre original : Je n'ai pas d'argent pour mes vacances, mais ces jeux vidéo m'ont aidée à profiter au maximum de mon été !

Cet été, pas de billets d’avion, pas de valise à boucler. Et pourtant, j’ai voyagé. Voici un petit carnet de bord vidéoludique, fait de pixels et de souvenirs qui n’ont jamais eu besoin de passeport.

L’été est là. Le soleil cogne, les stories Instagram débordent de cocktails. De mon côté ? Rien, sinon une canicule parisienne, un ventilateur fatigué, et un compte bancaire plus usé encore. Et c’est dans cet état d’hibernation estivale que j’ai lancé Keep Driving, un petit jeu indépendant au charme résolument rétro. Dans ce jeu de gestion et d’errance, on prend le volant d’une vieille caisse brinquebalante dans une ambiance début 2000’s, le tout à travers un monde généré aléatoirement. On y roule lentement, on tombe en panne, on croise des auto-stoppeurs aux récits doux-amers, on répare, on repart, on rêve un peu. Et c’est en enchaînant les kilomètres dans cet univers minimaliste que j’ai compris quelque chose : on peut voyager loin, très loin, sans quitter son canapé. Chaque partie peut durer entre 1 et 4 heures. Le jeu vous encourage à vous immerger dans le paysage à travers ses autoroutes, ses chemins de terre et ses routes de campagne tranquilles, et à profiter du voyage. Vous pouvez même collectionner des chansons et écouter un mix CD de groupes de rock indie suédois locaux.

Je n'ai pas d'argent pour mes vacances, mais ces jeux vidéo m'ont aidée à profiter au maximum de mon été !

Car le dépaysement, ce n’est pas une question de géographie, mais d’état d’esprit. Les jeux vidéo, quand ils sont bien choisis, savent ouvrir des fenêtres magnifiques sur l’ailleurs. Voici donc un mini carnet de voyage vidéoludique.

  • Keep Driving sur Steam

L’appel de la nature sauvage

Ma première escale fut la plus proche de la nature. Commençons par une atmosphère très intimiste avec Firewatch. On y incarne Henry, garde forestier au cœur du Wyoming, en 1989. Son unique contact humain : Delilah, sa supérieure, à l’autre bout d’un talkie-walkie. Peu d’action, mais beaucoup d’émotion. La forêt devient ici un miroir du deuil, du doute, de la solitude aussi. On erre, parfois sans but, simplement pour le plaisir d’être là, d’écouter le vent entre les arbres ou de contempler le coucher du soleil sur les collines. C’est un jeu qui vous rappelle que la contemplation est un luxe, et que certains voyages ne nécessitent aucun déplacement — juste un peu de silence.

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Passons aussi par A Highland Song, un jeu à mi-chemin entre randonnée poétique et conte musical. On y suit Moira, une jeune fille écossaise qui quitte sa maison pour rejoindre son oncle de l’autre côté des Highlands. C’est un voyage lent, rythmé par le vent, la pluie, et des musiques folk qui vous enveloppent comme une couverture chaude. L’exploration y est sincère, ponctuée de découvertes aussi bien géographiques que culturelles. On y apprend les légendes des contrebandiers, les chants de la lande, les dangers de la montagne.

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Sur la route

Puis, il y a eu Road 96, un voyage en voiture, mais d’un tout autre genre. Ici, pas de carte postale, mais un road trip nerveux et parfois glaçant dans un pays fictif en proie à un régime autoritaire. On y aime l’alternance subtile entre les moments de tension politique et les instants de pure poésie visuelle. Entre deux contrôles de police ou une fuite précipitée, le jeu s’autorise des haltes suspendues : une station-service au crépuscule, une route déserte bordée de montagnes, un feu de camp avec des ados perdus. On y croise des personnages un peu fêlés, chacun portant un éclat d’humanité dans ce monde un peu trop proche du nôtre.

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Il serait criminel d’oublier Where the Water Tastes Like Wine, un jeu singulier, poétique et profondément américain, dans ce que l’Amérique a de plus rugueux, de plus rêveur aussi. À première vue, c’est un OVNI vidéoludique : on y incarne un squelette errant à travers les États-Unis de la Grande Dépression, en quête d’histoires à collecter et à partager. L’expérience est lente, volontairement contemplative. On marche sur des routes infinies, on traverse des plaines pelées et des villes fantômes, le tout sur fond de blues, de folk et de country grinçante. Chaque rencontre devient une fable, chaque récit entendu peut être transmis à d’autres voyageurs croisés en chemin. C’est un jeu sur la parole, sur la mémoire populaire, sur ce qu’on choisit d’embellir ou d’oublier. L’aspect visuel est austère, parfois même un peu raide, mais c’est justement cette rugosité qui rend le voyage authentique, comme un vieux roman oublié dans une gare. Et en prime, il est à moins de deux euros sur Steam.

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Et puis il y a ces voyages qui ressemblent à des rêves éveillés, des odyssées étranges où le réel se désagrège lentement dans la poésie ou le vertige. Kentucky Route Zero, avec sa route fantomatique traversant un Sud des États-Unis mi-onirique, mi-politique, laisse aussi aussi perplexe qu’émerveillé. Il est aussi des jeux qu’on voudrait simplement habiter. Season : A letter to the future offre cette sensation rare d’être témoin d’un monde sur le point de disparaître, et de pouvoir en capturer les fragments. Dans la peau de la jeune Estelle, on pédale à travers un univers aux contours doux, documentant tout ce que l'on peut : bruits, images, histoires, objets... C’est un carnet de voyage interactif, mais aussi une ode à la mémoire, à la fragilité du présent.

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Dans un registre radicalement différent, Norco vous embarque dans un road trip mental au cœur d’une Louisiane dystopique, rongée par l’industrie et la mélancolie. Ce point’n click aux accents cybernéo-gothiques vous confronte à une enquête intime et déroutante, entre hallucinations, révolte sociale et souvenirs de famille désagrégés. L’esthétique pixel art granuleuse s’accorde parfaitement à une écriture ciselée

Îles tropicales et mer infinie

L’appel de l’eau est naturellement puissant chaque été. Côté jeux, il peut vous mener d’abord dans les méandres mystérieux de Call of the Sea, une aventure à la première personne située sur une île aussi sublime qu’ensorcelante. Entre énigmes lovecraftiennes et ambiance de carnet d’expédition, on suit Norah dans une quête intime et étrange, portée par une direction artistique envoûtante. Une plage parfaite peut très vite basculer dans l’inquiétude d’un temple oublié. Et derrière chaque énigme, un peu plus du passé du couple que l’on suit.

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Mais le voyage qui m’a le plus marquée, c’est sans conteste celui de Tchia. Véritable coup de cœur de mon été numérique, ce jeu est une déclaration d’amour à la Nouvelle-Calédonie, à sa culture, à ses langues, à ses paysages. Tchia, une jeune fille au destin bouleversé, est capable de prendre possession du corps des animaux et des objets. Une mécanique qui permet de voler, de nager, de bondir et donc de vivre littéralement l’exploration. Tout dans ce jeu respire la générosité : la musique, les doublages en drehu, les danses, les couchers de soleil. Bref, une aventure humaine qui touche au cœur.

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Plus atypique mais non moins enthousiasmant, DAVE THE DIVER emporte les joueurs dans un voyage maritime et culinaire des plus réjouissants. La boucle de gameplay - plongée sous-marine le jour, gestion de restaurant de sushis le soir - est incroyablement addictive. Explorer les abysses pour pêcher, améliorer son équipement, rencontrer des créatures étranges, puis dresser des menus pour une clientèle de plus en plus fantasque… ce jeu est un véritable festival sensoriel.

Énigmes, ruines et récits oubliés

Certains jeux n’invitent pas seulement à changer de lieu, mais à remonter le temps ou à sonder des histoires invisibles. C’est le cas de Everybody's Gone to the Rapture, une balade mélancolique à travers un village anglais vidé de ses habitants. Les souvenirs s’y manifestent comme des lueurs suspendues dans l’air, des échos de conversations passées, des drames intimes. On y marche lentement, presque religieusement, comme dans une cathédrale de mémoire. C’est une expérience qui suspend le temps.

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Dans un tout autre registre, mais avec une même soif d’exploration, Shadow of the Tomb Raider nous emporte dans les jungles d’Amérique latine. Ce n’est plus une balade, mais une aventure trépidante toujours spectaculaire. La jungle est magnifiquement rendue, étouffante et vivante, avec ses temples oubliés, ses pièges, ses énigmes. Lara Croft y est plus vulnérable que jamais, plus humaine aussi, et chaque tombeau exploré donne l’impression de participer à une grande fresque archéologique et mythologique. Et terminons ce périple aventuresque avec Uncharted: The Lost Legacy, un concentré d’action et de paysages somptueux. L’Inde y est magnifiée, des marchés bondés aux montagnes sacrées, et le duo formé par Chloe et Nadine donne au récit une énergie nouvelle. Le jeu alterne parfaitement entre moments de tension, résolutions d’énigmes et phases contemplatives. C’est un grand huit d’émotions et d’images.

  • D'autres jeux qui vous feront voyager : The Outer Wilds, Journey, Eastshade, Sable, The Long Dark, Spiritfarer, ABZÛ, The Stillness of the Wind, Far: Lone Sails, Gris, Carto, Heaven’s Vault, Mutazione, A Short Hike, As Dusk Falls, Sea of Solitude, Alba: A Wildlife Adventure, Before Your Eyes, Cloud Gardens, The Red Strings Club, Lake...