Regardez, ils sont là, dans nos campagnes… et dans nos jeux vidéo ! Les bugs peuvent prendre du temps aux développeurs pour être corrigés. Et quand il n’y a plus de temps ? Alors il faut les camoufler !
On aime les détester
À force de jouer aux jeux vidéo, vous le savez : les bugs, c’est un peu comme les araignées dans les maisons de campagne, ils sont quasiment inévitables. Il y a en de toute sorte, des vrais, des faux, des laids, des beaux… Ils peuvent aller d’un simple objet qui flotte dans les airs à des crashs intempestifs rendant le jeu injouable. Pour les joueurs, les bugs sont souvent source de frustration, surtout lorsqu’ils bloquent la progression, détruisent des sauvegardes ou nuisent à l’immersion. Des softs comme Skyrim ou Cyberpunk 2077 ont été critiqués pour leur lancement chaotique, avec des mondes truffés de soucis plus ou moins dérangeants partagés sur les réseaux sociaux afin de faire rire les communautés.

Il est vrai que voir des PNJ voler en T-Pose avec des visages déformés, ou contempler une IA qui fait tout et n’importe quoi, enfin surtout n’importe quoi, a de quoi provoquer l’hilarité. Sauf quand on a dépensé 80 euros pour se procurer le fameux jeu vidéo, cela va sans dire. Bien que certains bugs soient appréciés par les joueurs, comme ceux de Pokémon Rouge/Bleu ou de Super Mario 64, qui rendent le jeu plus facile ou qui permettent aux speedrunners de se faire plaisir, la plupart du temps, ils sont chassés par les joueurs et les développeurs. De nos jours, les patchs sont courants et il ne suffit que de quelques jours pour qu’un studio apporte une solution à un problème. Mais il y a 35 ans, les choses étaient très différentes.

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Bug rafistolé
Les plus jeunes qui viennent nous rendre visite ne s’en rendent peut-être pas compte, mais il fut un temps où Internet n'existait pas. En 1990, il était beaucoup plus compliqué d’apporter une mise à jour à un jeu sorti dans le commerce. Les studios devaient donc faire leur possible pour sortir des titres bien finis. Malheureusement, parfois, les délais serrés de production ne permettaient pas de corriger tout ce qui devait l’être. C’est ce qui s’est passé avec Wing Commander, édité par Electronic Arts, en 1990. Ken Demarest, l'un des développeurs originaux, a expliqué comment il a transformé un bug qu’il n’arrivait pas à résoudre en quelque chose d’apprécié.

“Nous obtenions une exception de notre gestionnaire de mémoire EMM386 lorsque nous quittions le jeu”, a-t-il expliqué. Le problème, c’est qu’au moment de quitter Wing Commander, une phrase s’affichait tout le temps, de type “EMM386 Memory manager error”. “Nous devions sortir le jeu le plus rapidement possible”, a avoué Ken Demarest, avant d’ajouter : “j'ai donc édité le message d’erreur dans le gestionnaire de mémoire pour qu'il se lise ‘merci d'avoir joué à Wing Commander !’”. Oui, le message de remerciement de Wing Commander est en fait un bug intelligemment maquillé.