Aujourd’hui, réaliser des scènes d’action spectaculaires a été grandement facilité par le développement des effets spéciaux. Ils ont progressivement supplanté les effets pratiques, autorisant presque toutes les folies. Mais juste avant que ces effets numériques ne s’imposent en masse, un film a établi un sacré record.
Starship Troopers : la critique qui a divisé la critique
Pendant longtemps, le gros problème de la science-fiction au cinéma a été d'offrir aux spectateurs un rendu crédible. À la fin des années 70, Star Wars démontre l'ingéniosité dont peut faire preuve une équipe avec des maquettes filmées d'une façon bien particulière et des masques graphiques donnant vie aux sabres laser. D'autres ont limité les choses à l'instar d'Alien, qui se déroule majoritairement en huis clos, concentrant les effets sur le xénomorphe, porté par une vraie personne et amélioré ensuite. À partir des années 90, les images de synthèse se développent et c'est Jurassic Park qui marque le tournant vers le numérique malgré la présence d'immenses animatroniques.
Il faudra vraiment attendre Matrix pour que les films à grand budget aillent à fond vers les CGI et, entre-temps, est sorti un film de science-fiction aujourd'hui culte, Starship Troopers. À l'époque de sa sortie, le long-métrage déchaîne les passions, certains voyant dans le film de Paul Verhoeven écrit par Edward Neumeier une critique satirique du totalitarisme quand d'autres y voient une apologie du nazisme au premier degré. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire qu'il s'agit évidemment d'une critique du patriotisme exacerbé, du totalitarisme et du militarisme. Son influence est importante et on la retrouve même dans le jeu vidéo avec Helldivers. Dans Starship Troopers, on suit des gens issus de la ville de Buenos Aires durant leur formation militaire puis pendant une guerre interstellaire entre l'humanité et un peuple extraterrestre nommé Arachnides.

Des séquence qu'on ne verrait plus aujourd'hui
Sorti en 1997, il utilise de nombreux effets spéciaux pour rendre la guerre entre les humains et les aliens crédibles, mais la majorité d'entre eux sont des effets pratiques et des maquillages de très haut niveau. Si le film est connu pour être une satire du fascisme, il est également réputé pour être un film d'action militaire très spectaculaire. Parmi les effets pratiques qui ont été utilisés, on trouve les coups de feu.
Et là, si vous avez vu le film, vous vous dites "ah bon ?!". Pour donner de l'intensité aux batailles et éviter de longs et très coûteux calculs par les ordinateurs chargés des effets spéciaux, l'équipe du film a opté pour des balles à blanc pour filmer les affrontements. Conséquence : plus de 300 000 balles à blanc ont été tirées durant le tournage. Robert "Rock" Galotti, un coordinateur vétéran ayant également travaillé sur des films tels que Jarhead et Face to Face, a eu la tâche monumentale d'assurer la sécurité et le réalisme de ces séquences de combat :
Des dizaines d'acteurs et d'extras (...), tous armés et qui ont dû tirer continuellement pour simuler la fénétique bataille contre tous ces "insectes". La logistique seule devait être l'enfer. Non seulement les munitions ont été coordonnées, mais aussi le temps, les protocoles de sécurité et l'énorme puissance de feu nécessaire pour créer la vision de Verhoeven de la guerre futuriste.
Aussi difficile soit-elle, cette approche a payé. Au lieu de compter sur les CGI, Starship Troopers a utilisé des cartouches, de la fumée et des débris ainsi que des munitions et des sons de canon plus réalistes, ce qui a permis aux acteurs de réagir naturellement au chaos contrôlé et de donner un véritable effet d'authenticité. Aujourd'hui, que ce soit pour des raisons de coût ou de sécurité, il est plus qu'improbable qu'un long métrage reparte dans la même direction. Starship Troopers a de quoi conserver longtemps cet étonnant record. Si vous souhaitez le voir ou le revoir, sachez qu'il est disponible sur Disney+.