2025 s’annonce déjà comme une année compliquée pour Disney. Cette année, deux de ses films majeurs ont été un échec au box-office, ce qui risque de pousser le géant du divertissement à repenser sa stratégie de production.
Les récents mois n'ont pas été tendres pour Disney : le géant américain du divertissement fait face à une facture salée en 2025 à cause de deux de ses sorties majeures, Elio (sorti le 18 juin en France) et Snow White (paru le 19 mars), dont les coûts combinés de production et de promotion ont dépassé les 400 millions de dollars. Les deux films ont eu des performances au box-office bien en deçà des attentes initiales, ce qui risque de modifier l'orientation de Disney pour ses prochaines productions.
Une réception financière décevante
Le film d'animation Elio, issu des studios Pixar, a enregistré un début catastrophique au box-office, avec un week-end d'ouverture de seulement 20,8 millions de dollars aux Etats-Unis, un record de faiblesse pour Pixar. Malgré des mises à jour quotidiennes qui ont vu ses recettes domestiques atteindre 46,23 millions de dollars et un total mondial estimé à 72,3 millions de dollars, ces chiffres sont bien en deçà des espérances initiales. Le budget de production d'Elio est officiellement de 150 millions de dollars, même si des employés de Pixar affirment qu'il aurait coûté "bien plus que ça" auprès de différents médias.
Elio, sorti ce 18 juin, semble être un échec pour Disney Pixar

Quant à Blanche-Neige, le remake live-action du classique de 1937, il a rencontré un sort similaire. Avec un budget de production oscillant entre 240 et 270 millions de dollars, et un investissement total, y compris la promotion, estimé à 370 millions de dollars, ses recettes mondiales n'ont atteint que 205,7 millions de dollars à la date du 30 juin 2025. Après un week-end d'ouverture récoltant près de 42 millions de dollars, un montant légèrement inférieur aux projections, le film a connu une chute de fréquentation de 66 % lors de son deuxième week-end. Selon The Hollywood Reporter, Blanche-Neige pourrait même avoir du mal à atteindre les 300 à 400 millions de dollars à l'échelle mondiale.
Des controverses aux retours critiques mitigés
Les deux productions ont été entachées par diverses polémiques avant et après leur sortie. Pour Elio, la production a été marquée par un changement de réalisateur et plusieurs déconvenues, ce qui affecte sans aucun doute le résultat final. Adrian Molina, le réalisateur original d'Elio, a en effet quitté le projet après des retours de la direction de Pixar et des modifications importantes apportées à son scénario.
Des sources ont indiqué que le personnage d'Elio était initialement "queer", reflétant l'identité du réalisateur, mais cette caractérisation a été progressivement estompée, rendant le personnage "plus masculin" et retirant des scènes clés. Un ancien artiste de Pixar a déploré que, sans cette "pièce maîtresse, qui tourne autour de la question de l'identité, Elio ne parle plus de rien". Un autre a ajouté que le film sorti en salles était "bien pire que la meilleure version originale d'Adrian". Malgré tout, Elio a reçu de positives critiques , avec un score de 81 % sur Rotten Tomatoes.
Blanche-Neige n'a pas été un succès au cinéma

Le film Blanche-Neige a lui aussi fait face à une série de controverses, allant de la décision de confier le rôle-titre à l'actrice Rachel Zegler, qui a suscité des critiques de "color-blind casting" (qui désigne aux Etats-Unis le fait de choisir un acteur sans considérer sa couleur de peau), à ses commentaires sur la modernisation du personnage. Le traitement des Sept Nains a également été vivement critiqué : après une critique de Peter Dinklage, acteur iconique de Game of Thrones, qui avait qualifié l'histoire originale de "régressive", Disney a affirmé adopter une "approche différente". Le film présente donc des versions en CGI des personnages de 1937, bien qu'ils ne soient jamais appelés "nains" dans le dialogue ou le marketing, mais plutôt "êtres magiques".
Le fils du coréalisateur du film de 1937 a plus tard qualifié le remake d'"insultant". La production a également été la cible d'appels au boycott en raison des positions politiques de Rachel Zegler (pro-Palestine et anti-Trump) et de Gal Gadot (pro-Israël). Blanche-Neige s'en sort avec des critiques mitigées : 39 % côté presse spécialisée sur Rotten Tomatoes et 70 % du côté du public.
Ces échecs financiers et l'accueil en demi-teinte des films ont déjà des répercussions concrètes pour Disney. La production du remake live-action de Raiponce est actuellement indéfiniment suspendue après la déception Blanche-Neige. Les conclusions que le studio va en tirer se démontreront probablement dans les futures présentations de projets, et le retrait de certains films déjà annoncés lorsque Disney avait entamé sa "période remake" en 2016. A ce jour, sont encore attendus les remakes de Moana, Les Aristochats, Hercules, Bambi et le sequel de Lilo & Stitch.