Faire revivre des espèces disparues, c’est un vieux fantasme de certains scientifiques ou de la fiction. S’il y a bien un film qui a mis l’idée en avant, c’est Jurassic Park en 1993. Mais les choses ne se passent plus vraiment du côté de la fiction puisque des entreprises cherchent vraiment à redonner vie à ces espèces éteintes… Et Peter Jackson participe !
Peter Jackson dépense sans compter
Mammouths laineux, dinosaures pré-cénozoïques, dodos... Nombreuses sont les espèces disparues que certains rêveraient de voir à nouveau fouler le sol de la planète. En plein cœur d'une nouvelle extinction de masse, la recherche avance pour trouver des moyens de préserver le patrimoine génétique des espèces ou tout simplement d'être en mesure de posséder un génome complet. Il y a encore une trentaine d'années, "ressusciter" (on reviendra sur ce terme) une espèce disparue relevait de la fiction et c'est même le pitch de Jurassic Park. Dans le long-métrage de Steven Spielberg, les scientifiques d'InGen retrouvaient du sang et de l'ADN de dinosaures au sein de moustiques pris dans de la sève transformée en ambre.
En comblant les trous par des manipulations génétiques, ils ramenaient à la vie vélociraptors, tricératops, T-Rex et autres dilophosaures... Mais tout cela, c'est de la fiction. D'une part, la classe des dinosaures n'a pas totalement disparu puisqu'on y intègre désormais les oiseaux et, d'autre part, l'ADN ne peut pas rester viable aussi longtemps. En revanche, il est en principe possible de voir réapparaître des espèces récemment disparues et c'est ce que souhaite faire Peter Jackson, réalisateur néo-zélandais du Seigneur des Anneaux.
Le 8 juillet dernier, le cinéaste a annoncé qu'il s'était associé à l’entreprise Colossal Biosciences, spécialisée dans la génétique, et au centre de recherche Ngāi Tahu pour faire "revivre" le moa, un oiseau géant sans ailes qui parcourait les terres de la Nouvelle-Zélande il y a 600 ans et plus. Et on ne parle pas d'un petit oiseau, mais d'un mastodonte de 3,6 mètres et de près de 200 kg.
Je suis un Néo-Zélandais récent, mais fier. Le moa, le plus grand oiseau n'ayant jamais existé, est une vraie fierté nationale. Dès l’école, savoir qu’on avait le plus grand oiseau au monde est passionnant. En grandissant et en visitant les musées, on comprend à quel point il fait partie de la culture néo-zélandaise.

Un projet qui divise et des termes inappropriés
C'est d'ailleurs Colossal Biosciences qui déclarait avoir fait "revivre" le loup géant en avril 2025. Le réalisateur a une vraie passion pour cette sorte d'autruche et possède plus de 400 ossements auxquels les chercheurs peuvent avoir accès. Il a notamment investi 10 millions de dollars dans Colossal Biosciences afin de booster le travail sur le projet.
Mais alors, comment cela va-t-il se passer ? En principe, l'équipe va tenter d'extraire l'ADN à partir des ossements puis de réécrire le génome de fœtus d'émeus ou de tinamous. Ces oiseaux sont proches du moa et cela pourrait donc créer une certaine compatibilité. On ne parle donc pas de clonage, mais bien de modification du génome d'animaux vivants. Malgré tout, la communauté scientifique tique. Nic Rawlence, paléoécologue, a déclaré que parler de résurrection était mensonger :
La technologie n’est pas encore disponible. (...) Ils ne vont pas faire renaître le moa, ils vont créer un émeu génétiquement modifié, a-t-elle indiqué au Midday Report.
Le projet n'en est évidemment qu'à ses débuts donc il faudra attendre au mieux plusieurs années pour éventuellement voir un animal très proche du moa évoluer en Nouvelle-Zélande. Malgré tout, Peter Scofield de l'université de Canterbury, pense que l'intérêt est réel. Impact sur l'environnement, comportement... Le "retour" du moa pourrait être riche en enseignements.