Plus on dépense, plus on s’amuse ? C’est ce que semble dire cet éditeur, mais vous allez le voir, ce n’est pas aussi simple que ça.
Les micro-transactions dans les jeux vidéo, ça fait partie des meubles. Il y en a dans nos free-to-play et après tout, c’est “normal”, ça fait partie du modèle économique. Mais dans les jeux premium, plus particulièrement ceux développés par les plus gros éditeurs ? Ça fait parfois grincer des dents. EA ne s’en prive pas avec EA Sports FC (FIFA), Activision non plus sur Call of Duty. Idem pour Ubisoft. Assassin’s Creed Shadows, le dernier épisode en date, renferme une boutique avec des dizaines de skins à acheter contre quelques euros.
Une formulation qui fait sourire
Qu’on soit bien clair : ces cosmétiques ne sont aucunement nécessaires pour profiter pleinement du dernier Assassin’s Creed et l’éditeur-développeur français n’est pas le seul à s’autoriser ce genre de pratiques. Mais, si on vous parle ici d’Ubisoft, c’est à cause d’une citation dans le dernier universal registration document de la société (une bible de 400 pages sur leur année fiscale 2024-2025). Une citation relayée par une grosse partie de la presse spécialisée, et qui dit que la “monétisation dans les jeux premium (d’Ubisoft) rend l'expérience du joueur plus amusante”. Voici le passage complet, à la dixième page du fichier :
Chez Ubisoft, la règle d'or dans le développement des jeux premium est de permettre aux joueurs de profiter pleinement du jeu sans avoir à dépenser plus. Notre offre de monétisation dans les jeux premium rend l'expérience du joueur plus amusante en lui permettant de personnaliser son avatar ou de progresser plus rapidement, mais cela reste facultatif.
(Assassin's Creed Shadows)

Un document réservé aux investisseurs
C’est sûr que, dit comme ça, la phrase peut prêter à sourire, mais elle n'est pas dans le faux non plus. S’acheter un skin dans Assassin’s Creed Shadows et en retirer du plaisir, c’est une manière de “s’amuser”, non ? Bon, on peut aussi dire que c’est une manière de soutirer davantage d’argent à un joueur qui a déjà acheté son exemplaire plein pot.
Dans tous les cas, ce genre de document n’est pas là pour flatter les joueurs : il est là pour flatter les investisseurs, et comme vous le savez sans doute, Ubisoft n’est pas forcément dans une position des plus confortables ces derniers temps. Plus bas dans le fichier, l’éditeur-développeur cite la monétisation de ses jeux premium comme un point fort qui “créé de la valeur” pour toutes les parties prenantes de l'entreprise (dont les actionnaires). La société précise également que cette pratique est “exclusivement optionnelle”, et on ne peut pas la contredire là dessus.