Le nom de David Bowie résonne à travers les générations, symbole d’une influence musicale et culturelle immense qui lui a valu d’être surnommé le “caméléon du rock”. Mais au-delà de sa carrière emblématique, son héritage se prolonge également dans le monde du septième art grâce à son fils Duncan Jones. Ce réalisateur, producteur et scénariste britannique a signé avec son premier long-métrage Moon une œuvre de science-fiction saluée par la critique et qui est aujourd’hui considérée comme l’une des petites pépites du genre.
Un isolement spatial poignant
Sorti en 2009, Moon marque les débuts très remarqués de Duncan Jones en tant que réalisateur. Le film raconte l'histoire de Sam Bell (interprété par Sam Rockwell), un homme en solitaire au sein de la station lunaire de Selene. Il y supervise l'extraction d'hélium-3, une ressource essentielle pour résoudre la crise énergétique sur Terre. Après près de trois années d'isolement, Sam est à deux semaines de la fin de son contrat, rêvant de retrouver sa femme Tess et leur fille Eve. Cependant, des problèmes de communication persistants avec la Terre limitent ses contacts à de rares messages enregistrés, ce qui accentue son sentiment de solitude. L'intrigue prend une tournure inattendue lorsque Sam commence à souffrir d'hallucinations troublantes. Une de ces visions provoque l'accident de son rover, le laissant inconscient. À son réveil à l'infirmerie, il découvre que GERTY, l'intelligence artificielle qui l'assiste, communique en direct avec la direction de Lunar Industries, malgré les pannes signalées. Cette révélation éveille ses soupçons, le poussant à simuler une urgence pour explorer les lieux de l'accident. Il y fait une découverte sidérante qui va changer sa vie à jamais.

Une première réalisation saluée par la critique
Co-écrit par Duncan Jones et Nathan Parker, Moon a été spécifiquement pensé pour l'acteur Sam Rockwell qui livre une performance intense et nuancée, saluée par de nombreux critiques. Duane Byrge du Hollywood Reporter a qualifié le film de "thriller de science-fiction bien ficelé" et a loué les dialogues "incisifs". Le magazine Empire a même inclus la prestation de Rockwell dans sa liste des "10 refus d'Oscars - Les candidats les plus méritants que l'Académie a négligés", la considérant comme l'une des "meilleures performances de l'année". Produit avec un budget modeste de 5 millions de dollars, Moon a su créer un univers visuel convaincant en privilégiant les effets pratiques et les maquettes plutôt que le numérique. Le réalisateur a expliqué que son intention était de créer un film qui s'intégrerait bien dans le canon des films de science-fiction de la fin des années 70 début 80, comme Silent Running, Alien et Outland. Il a également mentionné que la conception de la base lunaire a été influencée par l'idée d'utiliser les ressources lunaires pour la construction, une notion explorée par des scientifiques de la NASA travaillant sur le "béton de lune".
Malgré un box-office ne dépassant pas les 10 millions de dollars de recettes mondiales, Moon a été unanimement applaudi par les critiques avec un score de 90% sur Rotten Tomatoes. La presse a souligné la performance de Sam Rockwell et les débuts prometteurs de Duncan Jones en tant que réalisateur. Damon Wise du Times a salué la direction "réfléchie" de Jones et la performance "poignante" de Rockwell, affirmant que Moon est "un film sur ce que signifie et exige d'être humain". A. O. Scott du New York Times a noté que Jones "démontre une maîtrise technique impressionnante, insufflant à un récit épuré et à un espace clos une densité surprenante d'ambiances et d'idées". Le film a d'ailleurs remporté de nombreuses distinctions, dont le BAFTA du meilleur premier film pour un scénariste, réalisateur ou producteur britannique ainsi que le prix Hugo de la meilleure présentation dramatique (long-métrage) en 2010. Son influence est telle que Digital Spy le considère comme "l'un des meilleurs films de science-fiction du 21e siècle". Moon est disponible sur HBO Max.