South Park frappe fort dès l’ouverture de sa 27e saison, en s’attaquant frontalement à Donald Trump dans un épisode qui mêle satire religieuse, références à l’affaire Epstein et accusations de collusion médiatique.
La série satirique culte South Park a, une fois de plus, déclenché une tempête médiatique, mais cette fois, la réaction est venue directement de la Maison Blanche de Donald Trump. Le premier épisode de la 27e saison, diffusé le 23 juillet et intitulé "Sermon on the ‘Mount", s’en prend violemment au président, dépeignant un pays obsédé par la religion et dirigé par un "dictateur égocentrique, puéril et libidineux".
Un portrait impitoyable de Trump
Loin de la caricature habituelle de M. Garrison, les créateurs Matt Stone et Trey Parker ont franchi un cap en utilisant le vrai visage de Donald Trump, coupé en deux, sur le modèle du personnage de Saddam Hussein. Dans cet épisode, Trump partage son lit avec Satan, qu’il supplie de coucher avec lui, tout en étant affublé d’un "micro-pénis". Satan lui reproche violemment "de n’avoir pas travaillé" et d’avoir passé son temps à "faire de stupides memes et à glander". Un moment particulièrement commenté de l’épisode est un court-métrage généré par intelligence artificielle, montrant Trump nu, hagard, errant dans le désert, tandis qu’un narrateur déclare : "Son pénis est minuscule, mais son amour pour nous est immense". Le président y est décrit comme un "tyran mesquin et prédateur".
Mais au-delà de la moquerie frontale, l’épisode multiplie les allusions directes à l’affaire Epstein. Lors d’une scène, Trump explose : "La liste Epstein ? On va encore parler de ça ?". Une séquence d’autant plus percutante que l’affaire a récemment refait surface, avec le Wall Street Journal publiant une lettre signée de Trump adressée à Jeffrey Epstein, et Politico estimant que le président a "perdu le contrôle du récit autour de Jeffrey Epstein".
Une riposte immédiate de la Maison Blanche
La réaction ne s’est pas fait attendre. Une porte-parole de la Maison Blanche a violemment critiqué la série, affirmant qu’elle "n’est plus pertinente depuis plus de 20 ans" et qu’elle se maintient "à grand-peine avec des idées sans inspiration". Cet épisode s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre la gauche américaine et Paramount, maison mère de Comedy Central, qui diffuse South Park. Paramount est accusée par certains d’adopter une posture conciliante envers Trump.
Début juillet, le groupe a en effet réglé un contentieux judiciaire avec l’ex-président concernant une interview de Kamala Harris sur CBS (également propriété de Paramount). L’accord inclut un versement de 16 millions de dollars au fonds de la bibliothèque présidentielle de Trump, et 20 millions supplémentaires en "publicités, PSA ou programmations similaires". South Park s’est d’ailleurs amusé de cette transaction, la tournant en dérision dans l’épisode.
Par ailleurs, Paramount a récemment annoncé la fin de l’émission The Late Show with Stephen Colbert, l’un des critiques les plus virulents de Trump. Ce dernier a réagi sur Truth Social, ce à quoi Colbert a répondu par un "va te faire foutre". South Park a directement intégré cette séquence à l’intrigue : un Jésus envoyé par Trump menace les autres personnages de finir "comme Colbert", suggérant que "ça fait partie de l’accord avec Paramount". Malgré les attaques de la Maison Blanche, South Park se porte comme un charme, les créateurs Matt Stone et Trey Parker ayant récemment conclu un accord de 1,5 milliard de dollars avec Paramount pour diffuser la série pendant cinq ans.