Après le lancement compliqué de Battlefield 2042, Electronic Arts avait fort à faire pour redorer le blason de la série. L’épisode sur lequel tout repose, c’est Battlefield 6, un titre qui est conjointement développé par quatre studios et qui sortira (c’est désormais officiel) le 10 octobre prochain sur PC, PS5 et Xbox Series. De notre côté, on a pu jouer en avance et pendant près de 4h au multijoueur. Alors, est-ce que Battlefield 6 part sur de bons rails ?
Si vous êtes curieux d’essayer le multi de Battlefield 6, il y aura une bêta ouverte (sur toutes les plateformes) du 9 au 10 août prochain puis, quelques jours plus tard, du 14 au 17. Il y a également un accès anticipé du 7 au 8 août pour les membres de Battlefield Labs. Il est aussi possible de récupérer un accès sur Twitch.
Avant toute chose : si vous n’avez pas aimé Battlefield 2042, vous serez heureux d’apprendre que Battlefield 6 fait comme si ce - douloureux - épisode n’avait jamais existé. Oubliez les Spécialistes, on revient ici au système de classe traditionnel de Battlefield 3 et 4, avec Assaut, Ingénieur, Soutien et Éclaireur. Il n’y a pas non plus de wingsuit, de grappin ou de menu magique qui permet de changer de viseur à la volée. Battlefield 6 renoue clairement avec une expérience de jeu plus traditionnelle, plus ancrée dans le sol aussi. Les développeurs ont souvent cité Battlefield 3 et 4 comme principale source d’inspiration, et c’est pas plus mal, puisque c’est considéré comme l’âge d’or de la série.
Au-delà de ça, Battlefield 6 gardera une certaine flexibilité. Au lancement, il y aura directement deux playlists : une où le choix des armes sera limité en fonction de la classe, comme à l’ancienne, et une autre où on aura complètement le champ libre. Vous pourrez par exemple incarner un medic avec un sniper, si vous voulez. En revanche, comme d'habitude, il y aura une distinction entre les modes sur les grandes maps (All Out Warfare) et ceux sur de petites maps (Combat Zones). Les développeurs ont aussi évoqué les nouveautés du mode Portal, qui fera son retour avec encore plus d’options et de souplesse pour créer les parties de vos rêves. On a malheureusement pas pu essayer ça par nous-mêmes, donc revenons à nos moutons.


Opération destruction
Dans le cadre de cette preview, on a essayé trois modes : Conquête, la célèbre capture de drapeau sur des cartes énormes ; Percée, un mode qui consiste à attaquer ou à défendre une succession de zones ; et Match à mort par escouade, dont le nom parle de lui-même. Autrement dit, on était en terrain connu, et quelque part tant mieux. Ça nous a permis de nous concentrer sur LA promesse de cet épisode : une destruction des décors encore plus poussée que dans Battlefield 3, 4 ou même Bad Company 2. Notez d’ailleurs que cette nouveauté remplace ici le Levolution, un système qui faisait évoluer les champs de bataille - avec des tempêtes, des buildings qui s’écroulent - et qui a été introduit dans BF4.
Premier constat : les maps de Battlefield 6 ne sont pas destructibles à 100%. Les développeurs ont été très clairs avec nous là-dessus et on a pu le constater manette en main, seulement certaines parties du décor peuvent éclater en mille morceaux. On ne vous cache pas qu’on a été un peu déçu. Les premières images du jeu laissaient entrevoir une sorte d’expérience bac à sable où tout explose en lançant une grenade sur un mur. Ben en fait, ça dépend du mur.

Après avoir discuté avec les développeurs, on comprend pourquoi il a fallu faire ce compromis : si vous pouvez tout péter, alors il n’y a plus de notion de level design (et c’est quelque chose de super important pour un shooter). L’idée sera donc ici d’apprendre à connaître les cartes et, à force de jouer, savoir quels endroits sont destructibles. De quoi ouvrir la voie à pas mal de stratégies. Les développeurs nous ont montré un exemple où une équipe fait péter une sorte de pont qui relie deux bâtiments, faisant voler en éclats l’équipe adverse ainsi qu’un raccourci clé.
FPS popcorn
De notre côté, notre temps de jeu était malheureusement un peu court pour ne serait-ce qu’effleurer la dimension stratégique de Battlefield 6. En revanche, on peut vous dire que la destruction du décor participe complètement à l’effet waouh des batailles, surtout sur une carte comme le Siège du Caire où il y a des bâtiments dans tous les sens. Si vous connaissez Battlefield, vous savez que la série a toujours été au top pour créer des “tableaux” marquants. Là, on passe à l’étape au-dessus.
Surtout que la technique et l’ambiance sonore sont encore une fois au rendez-vous. De ce côté-là, Battlefield 6 marche dans les pas de 2042, et ce n’est pas un mal. Sur PC, le titre était beau, fluide, détaillé et franchement immersif. Tant qu’on parle de la technique, on en profite pour vous dire qu’on a croisé très peu de bugs, si ce n’est quelques corps coincés dans le décor à cause d’une explosion. D’ailleurs, Battlefield 6 ne proposera pas de mode à 128 joueurs - du moins au lancement -, ce qui pourra aider pour éviter les problèmes techniques. Le maximum était ici de 64 joueurs.
Liberation Peak et Siège du Caire


Ça bouge
Par contre, côté gameplay, Battlefield 6 marque encore une fois la différence avec 2042, et il y a même des changements assez drastiques. Plus de glissade à proprement parler : si vous appuyez sur la touche pour vous accroupir en plein sprint, alors vous allez courir accroupi. L'animation reste en vigueur de l'extérieur, mais manette en main, on a vraiment juste l'impression de passer d'une posture à l'autre. Désormais, il y a également une sorte de plongeon qui fait la transition entre la position “débout” et la position “à plat ventre”. Rien d’aussi olé olé que Call of Duty Black Ops 6, mais ça peut vous sortir d'un mauvais pas.
On note aussi la possibilité de s’appuyer contre un rebord pour limiter le recul d’une arme, ce qui rappelle là aussi Call of Duty, sans oublier cette fameuse mécanique qui permet de tirer au sol un collègue entre la vie et la mort. Une super feature pour l’immersion, mais encore faut-il réussir à la placer dans le feu de l’action. Comme d’habitude, Battlefield 6 est un jeu assez intransigeant et vous serez vite puni si vous restez à découvert. Dans l’ensemble, Battlefield 6 semble avoir trouvé un très bon équilibre entre combats “réalistes” et plaisir de jeu sans compromis. On a relevé d’excellentes sensations, que ce soit du côté des déplacements, des armes ou des véhicules.
Après le cas 2042, le multijoueur de Battlefield 6 apparaît comme le contre-pied parfait : des règles “comme à l’ancienne”, des combats plus ancrés dans le sol, un système de destruction qui revient au galop. Mais EA et ses studios ne doivent pas oublier d’innover, et les décors destructibles (dont la dimension stratégique semble prometteuse) ainsi que le mode Portal sont censés aller dans cette voie. Malheureusement, après environ 4h de jeu et sans la possibilité d’essayer Portal, on ne sait pas encore si Battlefield 6 ne sera “que” une lettre d'amour aux fans. Même si c’est le cas, une chose est presque sûre à ce stade : ça sent bon voire très bon.