En ce moment, les studios de développement asiatiques ont clairement décidé de faire la une de l’actualité vidéoludique ! Le jour du lancement de Wuchang : Fallen Feathers, c’est Where Winds Meet qui ouvrait grand ses portes le temps d’une phase de bêta fermée. De mon côté, j’y ai joué sur PS5 (et PS5 Pro) et le jeu m’a totalement pris au dépourvu ! La surprise était totale et, après une longue découverte de 8 heures, je suis encore plus confus : prévu sur PC et PS5, Where Winds Meet est une mine d’or, mais…
Ne grillons pas les étapes ! Peut-être qu’il y en a quelques-uns qui n’ont encore jamais entendu parler de Where Winds Meet. La première fois que l’on découvre les images du jeu, c’est à l’occasion de l'édition 2022 de la Gamescom. Sur scène, le présentateur Geoff Keighley, également producteur de la soirée événement Opening Night Live, nous gratifie de l’une de ses nombreuses annonces « World Premiere ». En un peu moins de quatre minutes, montre en main, Where Winds Meet pose son ambiance : c’est folklorique, c’est mystérieux et c’est rythmé !

Sur le papier, à cette époque, il y a moyen d’être convaincu par la proposition. D’autant qu’elle vient s’ajouter à la longue liste de jeux vidéo chinois émergents ! Techniquement, nous ne sommes plus qu’à quelques mois de sa sortie - le jeu a confirmé, en avril dernier, un lancement en 2025 sur PS5 et PC - et, au sein de la rédaction, on a pu s’incruster dans la phase de bêta fermée du jeu afin d’y jouer un peu plus de huit heures ! Sincèrement, je ne m’étais pas renseigné plus que ça sur la formule de Where Winds Meet et je ne m’attendais vraiment pas à découvrir ça. Ça fait longtemps qu’un jeu vidéo ne m’avait pas procuré un tel sentiment…
Where Winds Meet m’a bien caché son jeu !
C’est très certainement ce qui a été ma plus grande surprise en lançant Where Winds Meet. Sur le coup, je pensais embarquer dans une aventure solo dans un univers en monde ouvert. Mais, comment vous dire ? Je n’avais pas tout à fait tort, ni tout à fait raison à ce sujet. Autant insister immédiatement sur ce point : Where Winds Meet, première création d’Everstone Studio, est bel et bien un jeu d’action-aventure en monde ouvert avec des éléments de jeux de rôle… mais il est surtout construit comme un vaste MMORPG. D’ailleurs, on le constate très vite : tous les codes du genre y sont repris ! Profondément ancré dans la culture chinoise, Where Winds Meet s’inspire du Wuxia, un terme utilisé pour évoquer un genre littéraire qui met en avant des récits de chevalier errant à l’époque de la Chine ancienne. D’entrée de jeu, Where Winds Meet donne un peu de contexte, nous met le pied à l’étrier et… ouvre la porte de son univers à travers un éditeur de personnages qui donne le tournis. Il y a, littéralement, une tonne de détails que l’on peut modifier sur notre avatar, si bien qu’on pourrait y passer des heures. Les développeurs ont tellement voulu que vous laissiez libre cours à votre imagination de manière méticuleuse qu’ils ont, par exemple, offert la possibilité de modifier indépendamment chaque œil et sa paroi. Bref, si vous aimez cette étape dans les jeux de rôle, vous ne serez pas déçus.

Outre cette personnalisation physique, Where Winds Meet s’adapte à vos envies de jeu à travers de multiples paramètres. Parmi tout un tas de réglages, vous avez la liberté de choisir la façon dont vous souhaitez vivre l’exploration. Trois options s’offrent à vous, de la plus détaillée, pour ceux qui adorent les MMO qui nous noient sous les points d’intérêts, à la plus minimaliste, pour ceux qui ne veulent pas qu’on leur tienne la main et qui vous veulent être maître de leur aventure. Dans la foulée, vous pouvez aussi choisir votre mode de difficulté et, petite coquetterie supplémentaire, vos préférences vis-à-vis de l’aspect social. En l’occurrence, vous pouvez choisir de vous focaliser sur l’expérience multijoueur et les multiples expériences sociales proposées par Where Winds Meet ou, tout simplement, partir à l’aventure tel un loup solitaire, réduisant ainsi les aspects sociaux du jeu et autres notifications du mode en ligne. Plutôt que de choisir un camp ou l’autre, Where Winds Meet décide donc de couper la poire en deux. Toutefois, avec cette décision, le titre du studio Everstone joue sur les deux tableaux et ça ne l’aide pas vraiment à lui conférer une identité forte et à part entière. C’est parce qu’il est pris entre deux feux que Where Winds Meet, édité par la société NetEase Games, bien connu des fans de MMO, a réveillé en moi une certaine ambivalence.

Ce jeu d’action sur PS5 et PC souffle un vent de liberté
Mis à part ce détail, Where Winds Meet reste raccord avec le dépaysement qu’il nous vendait lors de sa révélation mondiale. Dès qu’on foule le monde ouvert, on a réellement l’impression d’être le protagoniste d’un vrai récit de chevalier errant ! Globalement, les quelques zones que l’on a parcourues ont leur charme et leur ambiance. Or, il faut tout de même rappeler que l’on a tenté l’expérience dans une version en phase de bêta, ce qui veut dire que le rendu n’est pas encore totalement au point. En regardant dans les détails du décor, on l’a bien compris. Toutefois, on peut quand même souligner la minutie avec laquelle les équipes ont conçu les différents costumes, aussi bien ceux que l’on peut porter que ce que les autres personnages peuvent porter. Maintenant, en termes d’immersion, il y a des petites choses qui m'ont chiffonné, à l’image de certaines parties du décor (des bambous qui sont destructibles et pas d’autres, des textures inégales), de la présence d’éléments que l’on peut traverser (comme une corde tendue) et de PNJ qui manquent un peu de vie ou des cycles jour/nuit qui se mettent en place de manière légèrement abrupte. En définitive, Where Winds Meet dégage une vraie beauté, même s’il a encore besoin d’être peaufiné pour nous en mettre plein la vue.

S’il y a d’ailleurs une chose sur laquelle on comptait pour nous en mettre plein la vue, c’est le cœur du jeu : son intrigue ! Mais, comme vous en vous doutez, ce n’est pas le fil rouge auquel on pouvait initialement s’attendre. Comme on l’expliquait un peu plus haut, Where Winds Meet est une expérience calquée sur certains des plus grands MMO sortis à ce jour, tout en ayant une approche portée sur l’action et l’exploration qui ont fait la renommée des meilleurs open-world. Par conséquent, la narration est moins guidée, comme ça peut être le cas, par exemple, dans un jeu solo et linéaire. Ici, il y a des quêtes principales, mais également tout un tas d’activités annexes qui viennent densifier le récit avec des éléments de folklore, des intrigues secondaires, des informations sur l’univers et sur ce qu’il s’y est passé, des détails sur les personnages qui arpentent ce monde, etc. De ce que j’en ai vu pour l’instant, à travers la traque d’un mystérieux personnage nous ayant volé une amulette, on se dirige vers une proposition assez conventionnelle et qui, en raison de sa structure, ne décolle pas vraiment sur le court terme. Il faudra attendre la version finale et le suivi pour se rendre totalement compte des ambitions de Where Winds Meet et de son studio à ce sujet.

Le contenu de Where Winds Meet va vous couper le souffle
Comme je le disais, Where Winds Meet risque peut-être de vous laisser sur votre faim, mais c’est un sacré terrain de jeu ! Déjà d’une, on dispose d’une carte immense qui, un peu à la manière d’un Zelda : Breath of the Wild, se dévoile au fil de notre exploration et de nos rencontres avec les marchands. Dans le détail, on retrouve plein d’activités à accomplir dans chaque zone avec l’objectif de les compléter dans leur globalité. Ça peut aller d’un groupe de papillons à suivre jusqu’à un autel à un combat de boss en une ou plusieurs phases en passant par la résolution d’un puzzle pour aider un adorable petit chat. Vous en conviendrez, avec ces quelques exemples, la formule semble dès plus classiques et, après nos huit heures de jeu, on peut le confirmer. La plupart du temps, chaque activité annexe se boucle en quelques petites étapes, voire en quelques minutes d’exploration pour les quêtes secondaires qui demandent d’investiguer dans certaines zones ou d’assembler des indices pour en trouver la résolution. Toutefois, si l’on devait apparenter Where Winds Meet à quelque chose, ça serait un iceberg. Alors, oui, vous comprenez que le titre se base sur une formule assez classique, mais vous ne réalisez pas à quel point ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Plus les minutes passent, plus les couches de contenu de Where Winds Meet s’accumulent !

Il y a des tâches à effectuer dans tous les sens, à tel point que ça donne le tournis. Pour ne rien aider, l’ergonomie des menus n’est pas optimale et on a l’impression d’ouvrir toujours plus de tiroirs dans lesquels on retrouve des montagnes d’objectifs à accomplir. Un système d’accomplissements, des quêtes secondaires, parallèles et d’exploration, un gigantesque compendium de ressources - on en ramasse et récupère tellement qu’on ne sait pas quoi en faire - et autres données à remplir, des objectifs liés à l’exploration, aux factions, une collection de cosmétiques, de multiples types de carrière à développer, des activités multijoueurs et j’en passe, car il y a aussi tous les petits mini-jeux et autres mécaniques liées aux interactions avec les PNJ ! Preuve que Where Winds Meet est bien plus qu’un jeu d’action et d’aventure en monde ouvert, 'il y a même un système de Battle Pass et de loterie, façon gacha, pour obtenir des objets et autres équipements pouvant être de haute rareté. S’il fallait un ultime argument pour attester de la nature MMO de Where Winds Meet, on vient de mettre le doigt dessus. À n’en pas douter, il y a de nombreux joueurs qui risquent d’être déçus par cette formule et qui passeront leur chemin devant cette myriade d’activités plus ou moins intéressantes à compléter. Pour autant, les grands passionnés de MMORPG ont de grandes chances de succomber. Si Where Winds Meet a suscité une réaction aussi ambivalente en moi, c’est parce que c’est typiquement le genre de choses que j’adore faire dans un MMO et qui peuvent me faire retomber dans ce gouffre vidéoludique !

Le gameplay de Where Winds Meet pourrait être renversant, mais il lui manque (un petit) quelque chose
Avant de clôturer mes impressions, j’ai encore de petites choses à préciser au sujet du gameplay ! Dans Where Winds Meet, on a la possibilité d’équiper deux armes en même temps, en plus d’un arc. On a, au choix, des lames doubles, des lances, des épées courtes et longues épées, des fouets et même des parapluies et des éventails ! Pour le reste de la structure, on retrouve les poncifs des jeux d’action avec une commande pour bloquer les coups, pour esquiver et, surtout, pour dévier les coups, donnant un gros avantage lorsqu’on les enchaîne sur les ennemis. En complément des attaques simples et lourdes, il y a quelques petites coquetteries sur lesquelles Where Winds Meet s’appuie. D’une part, il y a les talents martiaux, qui sont des compétences spéciales, et, d’autre part, les talents mystiques. Au-delà des combats, ces derniers peuvent servir lors de l’exploration, et ça aboutit à des idées amusantes comme le fait d’utiliser le Tai Chi contre un ours pour le propulser contre une surface rocheuse bien précise afin de dévoiler une cachette. La ressemblance n’est peut-être pas frappante, mais, dans l’esprit, ça m’a quelque peu rappelé Sekiro avec cette gestion des esquives et des parades qui peuvent rapidement nous aider à prendre le dessus.

Quoi qu’il en soit, si vous décidez de vous lancer dans l’aventure lors de la sortie du jeu, vous vous apercevrez qu’il y a, comme en ce qui concerne le contenu même du jeu, énormément de choses à faire pour développer son personnage. Il faut augmenter le niveau de ses armes, assurer la gestion des équipements et accroître leur niveau de tier, développer l’arbre de talents, combattre les boss et remplir certaines conditions pour récupérer des talents, amener des ressources bien précises à un PNJ pour gagner des caractéristiques. Comme si la quantité de contenus n’était pas suffisante, les développeurs d’Everstone Studio ont aussi eu la main lourde en ce qui concerne les tâches liées à l’optimisation de notre personnage, d’autant qu’il faut s’impliquer dans de nombreuses quêtes et activités pour accroître le champ des possibles en ce qui concerne le gameplay. En termes de générosité, il n’y a effectivement pas grand-chose à reprocher à Where Winds Meet. Malheureusement, du point de vue des sensations de jeu, je dois avouer ne pas avoir été totalement convaincu : notre personnage bouge bien, l’action est fluide, mais les combats peuvent vite donner l’impression d’être brouillon et, surtout, de manquer d’impact. Alors, oui, je vais peut-être me répéter mais cette découverte m’a troublé, car si les défauts s’accumulent à mon sens dans certains domaines, Where Winds Meet canalise cette essence des MMO qui pourrait me donner envie de lui laisser sa chance !