Dès les premières bandes-annonces du film Les 4 Fantastiques : Premiers pas, Marvel avait révélé que l’un des antagonistes principaux serait le fameux Surfer d’Argent. Mais alors que le MCU arrive enfin à représenter correctement Galactus, ce n’est pas exactement le cas de son héraut…

Le Surfer d’Argent est sous-exploité dans Les 4 Fantastiques

Quand Marvel a révélé que le Surfer d’Argent serait l’un des antagonistes du film Les 4 Fantastiques : Premiers pas, les fans ont réagi de deux façons différentes. Il y avait ceux qui étaient contents de voir un personnage aussi central à cette fameuse première famille de super-héros apparaître dans cette nouvelle adaptation, et il y a ceux qui reprochaient à Marvel d’avoir choisi une actrice, Julia Garner, pour l’interpréter. Pourtant, après avoir vu le film au cinéma, il est absolument clair que faire du Surfer d’Argent une femme ne pose aucun problème, bien au contraire. D’ailleurs, les scénaristes n’ont fait qu’échanger deux personnages qui existent dans les comics : Norrin Radd et Shalla-Bal, deux amants de la planète Zenn-La. A mon avis, le problème avec le Surfer d’Argent du film du MCU vient plutôt du fait qu’il est trop sous-exploité par son intrigue.

Très rapidement dans Les 4 Fantastiques : Premiers pas, le Surfer d’Argent arrive sur la planète Terre en tant que héraut de Galactus, le dévoreur de mondes. Elle annonce aux protagonistes que la Terre a été marquée pour qu’il vienne l’engloutir, et que les terriens ne pourront rien faire pour y échapper. En repartant, elle se fait poursuivre par Johnny Storm, et un lien sentimental se crée immédiatement entre eux, d’où le changement de genre (je n’imagine même pas les réactions qu’il y aurait eu s’ils avaient fait de Johnny un homosexuel ou un bisexuel, même s’il n’y aurait là encore eu aucun problème à cela). Tout au long du film, Johnny va donc essayer de décrypter la langue maternelle de cet adversaire pour enfin réussir à lui parler, et ainsi apprendre son histoire. Les spectateurs comprennent alors qu’elle s’appelle Shalla-Bal, et qu’elle est devenue héraut de Galactus en se sacrifiant pour sauver sa planète. En se mettant à son service, elle sauvait ainsi ses proches, même si elle devenait responsable de la condamnation de dizaines d’autres planètes.

Le souci, c’est que cette révélation arrive à la fin du deuxième acte du film. Il ne reste donc que très peu de temps pour que Johnny parvienne à la convaincre de changer de camp, mettant en avant que la situation des 4 Fantastiques est similaire (sacrifier un enfant pour sauver toute une planète). Le tout se fait donc via une simple discussion, et on ne revoit plus le Surfer d’Argent avant la confrontation finale, pendant laquelle elle se retourne contre Galactus au dernier moment pour l’empêcher de s’emparer de Franklin. Résultat, même si on comprend très bien pourquoi Shalla-Bal finit par changer d’avis, l’exécution paraît tout de suite très expédiée et sort un peu de nulle part, pile au moment qui arrange bien les héros…

Une présence plus centrale dans les comics que dans le film

Finalement, ce traitement du Surfer d’Argent est d’autant plus décevant que les comics dont le film est tiré sont particulièrement bons sur ce point précis. En effet, le film Les 4 Fantastiques : Premiers pas est inspiré de la fameuse trilogie Galactus qui correspond aux comics Les 4 Fantastiques numéro 48 à 50, sortis en 1966. A cette époque, les antagonistes étaient généralement assez manichéens et clichés. L’arrivée de Galactus et surtout de son héraut le Surfer d’Argent a donc complètement changé la donne. D’un côté, le méchant n’avait pas de réelle mauvaise intention et n’agissait que par pure faim, et de l’autre, son héraut était un personnage captif qui ne faisait qu’exécuter les ordres de son puissant maître. Et pour le convaincre de changer de camp, c’est la petite amie de Ben Grimm qui prenait tous les risques.

Après avoir réussi à comprendre que le Surfer d’Argent n’était pas dénué d’émotions, Alicia Masters tente de le convaincre et parvient à le faire après plusieurs discussions qui s’étalent sur les trois numéros. S’en suit alors un véritable combat entre le Surfer et Galactus pendant lequel le héraut tente à son tour de convaincre le dévoreur de mondes d’épargner la Terre. L’enjeu final est donc davantage basé sur la discussion (bien que musclée) que sur le combat, ce qui donne une conclusion beaucoup plus satisfaisante et mieux écrite. Alors certes, l’issue finale est un peu naïve dans les comics, mais elle aurait justement pu être adaptée au public contemporain plutôt que d’être complètement rayée du script. D’ailleurs, tout le reste du film met toute l’emphase sur l’intellect des 4 Fantastiques plutôt que sur leurs capacités surnaturelles, cela aurait donc été encore plus cohérent de terminer sur une confrontation d’idées. Bien sûr, Les 4 Fantastiques : Premiers pas reste un bon film qui apporte un réel vent de fraîcheur dans le MCU, surtout dans son aspect visuel. Je vous conseille donc d’aller le voir si ce n’est pas encore fait, mais je vous conseille surtout de lire les comics dont il est tiré si vous voulez aller plus loin.