Les maîtres de l’action vidéoludique s’attaquent en 2025 à une franchise parmi les plus cultes du genre… Ninja Gaiden. PlatinumGames, les studios japonais derrière Bayonetta et Nier : Automata, revêtent la tenue du ninja le plus iconique du 10e Art le temps d’une nouvelle aventure sobrement intitulée Ninja Gaiden 4. La rédaction de JV s’est frottée à ce jeu vidéo d’action plusieurs heures sur Xbox Series X. Le retour de Ryu Hayabusa va faire très mal fin octobre.

Un ninja peut en cacher un autre

Ninja Gaiden 4 est la suite directe (sans grande surprise) de Ninja Gaiden 3 et fait suite aux événements d’un opus sorti il y a 12 ans de cela, soit en 2012. Plusieurs années se sont écoulées et Tokyo est désormais plongée dans une chaos apocalyptique suite au retour du traitement célèbre Dragon Noir. Un jeune ninja du clan du Corbeau nommé Yakumo est alors envoyé en mission dans la capitale cyberpunk afin de tuer la prêtresse protectrice du sceau du Dragon Noir, elle même placée sous la protection de l’Ordre du Dragon Divin (ou O.D.D.). Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu.

Ryu Hayabusa n’est donc plus le personnage principal de la saga Ninja Gaiden, à l’image de Dante dans Devil May Cry, et fait place nette à la jeune garde du ninjutsu en la personne de Yakumo. Que les fans de la première heure se rassurent, Ryu est bel et bien jouable et fait office tantôt de mentor tantôt de rival de notre héros. Les plumes de PlatinumGames jouent d’ailleurs à merveille la carte du mystère en nous plongeant in media res au cœur de l’action le temps d’une séquence introductive servant de tutoriel un peu trop “à l'ancienne”. S’ensuit la premier chapitre et la découverte des premiers éléments de l’intrigue.

La narration se distingue par son envie d’en découdre et ne perd que très rarement de temps en palabre. Les cinématiques sont finalement assez rares, bien que réalisées avec soin, pour laisser place à l’action et à une mise en scène vidéoludique et donc par le gameplay. Yakumo prend sa destinée en main et ce faisant celle de Tokyo l’arme à la main, et c’est tout ce qu’on attend d’un nouvel épisode de Ninja Gaiden. Il n’en demeure pas moins que l’histoire contée est plaisante à suivre et portée par des personnages charismatiques au chara design léché. Enfin, le titre est jouable en japonais (ou anglais) sous-titré français.

Un Tokyo cyberpunk post-apocalyptique

La saga Ninja Gaiden se démarque de la concurrence par son univers mêlant habilement des éléments issus du cyberpunk, du ninjutsu, mais aussi du folklore et de la mythologie nippones pour un résultat qui n’a pas vraiment d’égal (exception faite de Shinobi). Les artistes de PlatinumGames s’en donnent à coeur joie pour bâtir des environnements hors normes inspirés, bien que parfois redondants au sein d’un même niveau, mais sachant se renouveler. Entre la cité qui toise le ciel, un système ferroviaire céleste dément et un temple, il y en a pour tous les goûts.

Toutefois, les studios japonais ne réalisent pas ici le jeu vidéo le plus abouti techniquement du marché, sans pour autant démériter. Oui, Ninja Gaiden 4 n’est pas à la pointe de la technologie visuellement parlant, mais il a fait un choix… celui de la fluidité au sein de niveaux “linéaires”. Il est ainsi possible de jouer en 120 images/seconde en choisissant le mode graphique dédié ou encore de privilégier le framerate ou les visuels. C’est aux joueurs de décider en leur âme et conscience. Petit conseil, la fluidité est la clé d’une expérience optimale.

La voie du sabre

Il est temps de rentrer dans le vif du sujet et pour ce faire de brandir fièrement les armes de Yakumo qui fait preuve d’une agilité et d’une efficacité impressionnantes en combat. PlatinumGames maîtrise son art - c’est une certitude, et le prouve une fois de plus en 2025 avec Ninja Gaiden 4. Les combats sont aussi jouissifs que techniques et exigent un apprentissage dans les règles sous peine de manger encore et encore les pissenlits par la racine. Le jeu laisse le temps aux joueurs de prendre en mains les commandes et de se familiariser avec le béaba des combos et des déplacements pour mieux le punir à la moindre erreur.

Une fois les arcanes du ninjutsu sauce Team Ninja maîtrisé, les combats prennent des airs de ballets sanglants sublimés par une caméra sachant généralement où se placer pour en accentuer la violence et le gore. Yakumo devient un ange de la mort sous l’impulsion de doigts devenus experts de la découpe en rythme. Il est inutile de décrire chaque mécanique tant elles forment un tout homogène qui ne cesse de gagner en profondeur et en précision à mesure que l’inéluctable fin approche. Il n’est pas rare de succomber, mais ce n’est pas grave. Au contraire, Ninja Gaiden 4 est pensé pour échouer avant de réussir et ainsi ressentir ce sentiment d’accomplissement si particulier vous parcourir l’échine surtout lorsque l'ennemi fini démembré puis anéanti dans une gerbe de sang magistralement filmée.

Factuellement, Yakumo n’est pas Ryu Hayabusa. Le jeune ninja, bien plus véloce que son aîné, possède ses propres armes et facultés, et peut compter sur divers items pour lui faciliter la vie. Ce nouveau personnage est une vraie réussite, et il en va de même pour le système de combat qui parvient à allier fun, technicité et moments de bravoure au cours de séquences vidéoludiques qui passeront sans nul doute à la postérité. PlatinumGames renouvelle même l’expérience d’un niveau à l’autre en intégrant des nouveautés et les boss suivent la même logique. Aucun de ceux croisés ne ressemblent aux autres ce qui ne fait qu’accentuer le plaisir de les affronter.