Pressions croissantes sur les jeux vidéo : GTA et autres franchises emblématiques menacées par la censure et les groupes militants

Titre original : Steam : La disparition des jeux vidéo pour adultes n’était que le début... GTA et d’autres grandes sagas sont aussi en danger.

Ces dernières semaines, les plateformes de paiement ont fait pression sur les boutiques numériques comme Steam et Itch.io pour qu’elles suppriment les jeux pour adultes. Cependant, cette campagne pourrait aller bien plus loin.

La tension monte dans le monde du jeu vidéo face à des campagnes menées contre certains titres jugés controversés. Les boutiques de jeux en ligne (telles que Steam) subissent des pressions de la part de processeurs de paiement (qui font transiter l'argent entre les acheteurs et les vendeurs), qui sont eux-mêmes influencés par des groupes militants. Les développeurs s’inquiètent d’un possible élargissement de la censure au-delà des jeux strictement adultes.

Une censure qui dépasse les jeux pour adultes

Dans un communiqué, l'équipe de la plateforme ZOOM (une boutique de jeux vidéo en ligne) a dit dans une interview à GamingOnLinux que certains jeux à succès comme Grand Theft Auto, Duke Nukem ou encore Saints Row sont désormais considérés comme « potentiellement à risque » par des processeurs de paiement. Cette déclaration confirme que les titres controversés ne se limitent pas aux jeux à caractère sexuel explicite, mais englobent également des œuvres mainstream connues pour leur ton provocateur.

Nous n'envisageons pas de supprimer de titres et ferons tout notre possible pour empêcher de tels retraits. Nous sommes de fervents défenseurs de la liberté artistique et le resterons toujours.

Face à cette situation, plusieurs plateformes, dont ZOOM (une autre plateforme de vente de jeux similaire à Steam) ont refusé de céder aux pressions. Elles affirment qu’aucune suppression de titres n’est prévue et qu’elles explorent des alternatives, comme la mise en place d’un portefeuille interne pour les paiements. GOG, de son côté, a choisi de protester activement en offrant temporairement des jeux pour adultes gratuitement, en soutien à la liberté artistique. De son coté, Mastercard à réagi dans un communiqué sur X :

Trop de censure tue la censure

Le groupe australien Collective Shout, connu pour sa position fermée contre la représentation sexualisée des femmes dans les médias, est à l’origine de cette campagne de déréférencement. Fondé en 2009 par la militante Melinda Tankard Reist, il s'était déjà illustré en 2014 par une campagne contre GTA 5 , qu’il accusait d'encourager la violence contre les femmes. Le groupe a également ciblé Detroit: Become Human pour ses thématiques sensibles, allant jusqu’à réclamer son interdiction en Australie.

La découverte du rôle joué par Collective Shout dans l’alerte lancée aux processeurs de paiement a ravivé les inquiétudes de la communauté gaming. Certains craignent désormais une vague de bannissements injustifiés touchant des jeux aux thématiques LGBTQ+ ou simplement provocateurs. Même des titres déjà censurés dans certains pays, comme Duke Nukem, pourraient être à nouveau visés.

Les petits studios indépendants sont les plus vulnérables face aux pressions économiques. De grands éditeurs comme Take-Two, propriétaire de GTA, disposent eux de moyens juridiques et financiers pour se défendre. Toutefois, cette affaire soulève des questions plus larges sur l'influence croissante des groupes de pression sur les politiques de paiement et de distribution de contenu numérique. Au-delà de la censure des jeux adultes, c’est l’autonomie créative des développeurs qui semble menacée.