Par un étonnant retournement des codes du jeu de combat, deux légendes japonaises de Street Fighter ont offert bien plus qu’un duel : une véritable performance scénique.
Ça se passe sur Street Fighter V. Les joueurs ? Deux monstres sacrés de la scène compétitive japonaise : Naoto "sako" Sako, surnommé "le dieu de l’exécution", habitué à des personnages complexes et des enchaînements exigeants, et Hiromiki "Itabashi Zangief" Kumada, joueur instinctif et redouté pour ses prises spectaculaires et sa pression mentale. Il est notamment vainqueur de l’EVO à deux reprises sur Virtua Fighter 4 et 5 en 2004 et 2007. Sako est quant à lui remarquable pour sa longévité, étant actif sur la scène compétitive depuis 2004. Il est l’un des rares joueurs professionnels marié et ayant un enfant. Sa famille l’accompagne d’ailleurs régulièrement sur ses tournois.
Mais ce combat, devenu viral dès sa mise en ligne, n’a rien d’un affrontement traditionnel. Ce que l’on croit d’abord être un duel équilibré entre deux Ryu, le personnage emblématique de Street Fighter, se révèle être une chorégraphie millimétrée, peaufinée à l’extrême.


Pas un match, mais un hommage
Sauts synchronisés, échanges de boules de feu parfaitement timés, parades coordonnées… chaque mouvement est exécuté avec une précision d’horloger. Puis vient le clou du spectacle : une double attaque ultime (les fameuses "Critical Arts") qui se conclut par un double K.O. parfaitement simultané. Un final théâtral qui laisse le spectateur bouche bée. Loin d’une confrontation improvisée, cette séquence est en réalité le fruit de plusieurs essais. Le but est de montrer toute la richesse technique et visuelle de Street Fighter, non comme une simple compétition, mais comme une forme d’art numérique. Un exercice de style qui rend hommage à la beauté du jeu de combat lorsque deux experts s’en emparent.
L’écho d’un moment d’anthologie : L’EVO moment 37
Pour les amateurs de versus fighting, cette démonstration évoque immanquablement l’EVO Moment #37, survenu lors du tournoi EVO 2004, et entré depuis dans la légende. Ce jour-là, Daigo Umehara, au bord de la défaite, parvient à parer consécutivement 17 coups d’un super combo de Chun-Li, déclenché par Justin Wong, avant de contre-attaquer et remporter le round. Cette action, effectuée dans des conditions de tournoi réelles, reste gravée comme un symbole de maîtrise absolue.