Steven Spielberg a d’abord pris ce compositeur pour un fou, avant de réaliser qu’il écoutait l’une des meilleures BO de tous les temps.

On est souvent étonné d’apprendre comment certaines légendes du cinéma sont nées. Celle qu’on va vous dévoiler aujourd’hui concerne Les Dents de la Mer, le thriller culte de Steven Spielberg sorti en 1975. Il y a plein de choses qui font de ce film un incontournable : la mise en scène du Spielberg, alors seulement âgé de 28 ans, son impact sur l’industrie du cinéma (c’est considéré comme le premier blockbuster de l’histoire). Mais on peut aussi parler de sa bande-originale, composée par John Williams.

Deux notes, des frissons

La BO des Dents de la Mer frappe par sa simplicité : le thème (l’idée centrale du morceau, si on veut) n’est constitué que de deux notes. Une manière d’illustrer la menace lancinante du requin qui se rapproche de plus en plus. Les deux notes en question, tout d’abord relativement espacées, sont jouées de plus en plus rapidement jusqu’à atteindre leur “rythme de croisière”. Le thème est alors habillé d’autres instruments, d’autres motifs, pour que la menace gagne en intensité.

Pas convaincu

Comme le rapportent nos confrères d’Espinof, Steven Spielberg n’était d’abord pas emballé par la proposition de John Williams. “Je m'attendais à quelque chose d'incroyablement complexe, mais il n'utilisait que deux doigts”, raconte le réalisateur. “Je pensais qu'il déconnait”.

En fait, le cinéaste pensait que le compositeur allait se passer d’orchestre, et ne jouer que “quelques morceaux” au piano. Mais, à force d’écoutes, le génie de Williams lui est apparu. Spielberg était finalement séduit.

Oh mon Dieu. On ne va pas utiliser d'orchestre, on va utiliser un piano, et John va juste jouer quelques morceaux - Steven Spielberg, quand il a écouté pour la première fois le thème des Dents de la Mer composé par John Williams (via Espinof)

Le réalisateur des Dents de la Mer a fait la connaissance de John Williams en 1974, sur le tournage de Sugarland Express (une comédie dramatique). Spielberg a ensuite insisté pour que le musicien rejoigne l’équipage de son prochain projet. Encore un exemple du génie du cinéaste, puisque en 1976, Williams sera récompensé de l’Oscar de la meilleure musique de film pour le thriller en eaux troubles.