Le marché de la SVOD a profondément transformé les habitudes des cinéphiles et autres cinéphages, mais aussi celles des studios hollywoodiens qui cherchent à valoriser le “retour sur investissement”, quitte à sacrifier un film sur l’autel de la rentabilité. Une pratique, autrefois rare, s’est imposée en 2025 comme une alternative crédible pour exploiter un film sans prendre le moindre risque et cela me rend fou ! Le cinéma est supposément un Art avant d’être une industrie.

Le “cinéma” de plateforme de streaming

J’aime personnellement différencier les films destinés à être exploités en salles de ceux destinés à enrichir le catalogue d’une plateforme de streaming et donc à n’être qu’un contenu de plus savamment intégré à un calendrier de sorties toujours plus exhaustif pour garder captif les abonnés. Selon moi, deux philosophies distinctes sont à l'œuvre pour les financer, les concevoir et les sortir. Que les choses soient claires, je n’ai absolument aucun grief contre Netflix, Amazon Prime Video, Disney+, HBO Max, Paramount+, Apple TV+ et j’en passe, mais certaines de leurs pratiques m'hérissent le poil.

Autre sujet et non des moindres... La sortie de grands films uniquement sur un service SVOD a tendance à me “briser le coeur”. Je pense notamment au prochain film de Guillermo del Toro avec Oscar Isaac et Mia Goth - Frankenstein - qui doit tristement se contenter du petit écran (exception faite si vous on possède un vidéoprojecteur et un système son digne de ce nom) et non du grand écran pour lequel il était pourtant destiné à mon humble avis. Je pourrais également citer Okja de Bong Joon-ho, ROMA d’Alfonso Cuaron et tant d’autres. Ces films sont à mes yeux des œuvres cinématographiques à part entière ayant été privé de leur vraie destinée par une logique de plateforme. Et cette logique s’étend peu à peu au cinéma traditionnel.

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Le nouveau filon d’Amazon Prime Video

Pour garantir à son service SVOD une arrivée régulière de nouveautés, Amazon a récemment jeté son dévolu sur les films sortis au cinéma aux Etats-Unis, mais qui ne connaîtront jamais l’obscurité d’une salle internationale. En effet, Amazon MGM Studios s’est fait une spécialité en 2025 de priver les amateurs de 7e Art européen, mais pas uniquement, de plusieurs expériences cinématographiques majeures. Cette entité née de la fusion en 2023 avec MGM Studios suite à son acquisition par le géant nord-américain de la distribution en ligne a ainsi obtenu les droits de distribution à l’international (hors marché domestique) de plusieurs films majeurs réalisés par des grands noms du cinéma et portés par des stars hollywoodiennes. Et le pire reste à venir.

Certes, Apple TV+ produit des films de cinéma, mais fort heureusement ils sortent en salles avant d’intégrer le catalogue de la plateforme de streaming. Je pense à Napoléon de Ridley Scott ou encore à F1 avec Brad Pitt. Amazon voit les choses différemment et mise exclusivement sur Prime Video pour distribuer des films destinés au grand écran. A mes yeux, cette pratique est un crime de lèse-humanité tant elle fait fi de la dimension artistique des œuvres pour les transformer en vulgaire “contenu” balancées dans l’auge des abonnés. Certains de ces films ne sont clairement pas des chefs-d’œuvre du 7e Art, mais il méritait une chance d’exister en salles avant de se perdre éventuellement sur un service SVOD. Voici une liste non exhaustive des victimes de cette pratique en 2025 sur Prime Video pour que vous puissiez vous rendre compte de l’ampleur du phénomène :

• Ash de Flying Lotus avec Eiza González et Aaron Paul
• A Working Man de David Ayer avec Jason Statham
• Le Ministère de la Sale Guerre de Guy Ritchie avec Henry Cavill et Alan Ritchson
• Mr Wolff 2 de Gavin O'Connor avec Ben Affleck et Jon Bernthal
• Shadow Force de Joe Carnahan avec Omar Sy et Mark Strong
• Warfare de Alex Garland avec Will Poulter et Joseph Quinn

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