Alien: Earth ne se contente pas de prolonger la saga : elle la réinvente. Retour sur une série qui bouscule les codes et nourrit les fans de nouvelles obsessions.
J’attendais Alien: Earth avec une impatience fébrile, et je peux aujourd’hui l’affirmer : la série complète déjà à merveille les films de la saga Alien. En tant que fan de longue date, j’ai adoré voir comment cette incursion télévisuelle ne se limite pas à raconter une histoire inédite, mais redéfinit et enrichit l’univers horrifique et science-fiction que j’aime tant. Dès ses premières minutes, Alien: Earth annonce la couleur : elle va faire trembler les fondations, en lâchant les terrifiants Xénomorphes dans un terrain bien plus familier… la Terre elle-même.
Alien: Earth : Aux origines de la saga
La série se situe en 2120, deux ans avant les événements du film Alien de 1979, lorsque Ripley et l’équipage du Nostromo ont fait la terrible découverte de LV-426. Au centre du récit, le Maginot, un vaisseau dont le crash sur Terre et la mission sont le point de départ de tout. En enquêtant sur l’épave, Wendy, une jeune femme au passé mystérieux, et un groupe de soldats déclenchent une menace aux conséquences planétaires, impliquant directement les grandes corporations du monde. Premier point d'intérêt pour les fans : c’est l’occasion rêvée de lever enfin le voile sur certaines zones d’ombre, notamment sur ce que la corporation Weyland-Yutani savait vraiment avant le drame du Nostromo. La série en profite aussi pour explorer la famille Yutani elle-même, longtemps reléguée au second plan derrière la figure de Weyland. On découvre ainsi les origines de l’intérêt obsessionnel des mégacorpos pour les formes de vie extraterrestres… bien avant les confrontations de Ripley.

Le grand tournant de la franchise
Là où Alien: Earth surprend vraiment, c’est dans sa refonte du canon. Dès l’introduction, un texte en néon vert pose les bases d’un nouveau conflit central : il ne s’agit pas seulement d’un affrontement entre humains et Xénomorphes, mais d’une guerre économique et technologique entre corporations rivales ; Une “course à l’immortalité” qui se joue sur trois fronts. D’abord, les Cyborgs, des humains augmentés cybernétiquement pour prolonger leur existence, comme Morrow, premier cyborg officiel de la franchise . Ensuite, les Synths, ces androïdes à intelligence artificielle imitant l’humain, déjà familiers des fans et toujours produits par Weyland-Yutani. Enfin, les Hybrides, une nouveauté fascinante : des corps synthétiques dotés d’une conscience humaine téléchargée, incarnés notamment par Wendy .

En 2120, cinq grandes corporations se partagent le monde et l’espace, chacune cherchant à imposer sa domination. Weyland-Yutani règne sur les Amériques, Mars et Saturne, et la grand-mère de Yutani avait commandité la mission du Maginot pour capturer des spécimens extraterrestres. Prodigy, la corporation la plus récente fondée par le prodige Boy Kavalier, se concentre sur les Hybrides et contrôle l’Asie, l’Afrique subsaharienne, l’Océanie, l’Australie, le Groenland et l’Islande, où le Maginot s’est écrasé, ce qui déclenche naturellement un affrontement avec Yutani. Lynch domine la Russie, Dynamic l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et la Lune, tandis que Threshold occupe la Scandinavie, l’Europe continentale et les îles britanniques.
Bref, là où le cinéma nous montrait un unique prédateur corporatif, la série dévoile un échiquier complexe et dangereux façon Game of Thrones, probablement porteur de rebondissements à long terme. Alien: Earth réussit l’exploit de densifier l’univers tout en respectant sa chronologie et son ADN. C'est brillant. Vivement la suite.