Je risque de me faire des ennemis en écrivant noir sur blanc les mots qui vont suivre, mais il est parfois nécessaire de dire les choses. Dragon Ball aurait dû s’arrêter il y a 30 ans. Je suis absolument contre l’acharnement thérapeutique subi par Son Goku et les guerriers Z. La saga ne rime vraiment plus à rien.

Je vous demande de vous arrêter

Cela fait maintenant plus de 30 ans que j’espère voir la saga Dragon Ball prendre fin , mais qu'elle ne cesse de retarder ce moment fatidique mais ô combien nécessaire. Nous sommes en 2025 et l’univers imaginé par feu Akira Toriyama continue de s’étendre contre toute logique, quitte à renier les enseignements et la vision du mangaka qui pour rappel nous a quitté le 1er mars 2024. Je ne suis pas fan de Dragon Ball Super, que ce soit le manga illustré par Toyotaro ou l’anime dont certains plans font techniquement peine à voir, et je fus séduit quelques épisodes durant par Dragon Ball Daima avant de me lasser et de lutter pour finir la série.

Il est évident à mes yeux que cette saga riche de 66 tomes, plus de 600 épisodes (plus de 800 avec les séries Kai) et une trentaine de films/OAVs tirent sciemment sur la corde de l’entendement pour faire de l’argent. Je ne rejette pas en bloc tout ce qui a pu exister après la fin de l’arc Boo, mais je n’y trouve que trop rarement un intérêt. Il existe plusieurs exceptions bien entendu dont les films Battle of Gods, La Résurrection de ‘F’ et Broly (2018) ou encore l’arc mettant en scène Black Goku toujours dans DB Super. Cependant, cela fait peu à se mettre sous la dent en comparaison de la myriade d’épisodes produits selon moi en vain.

Les transformations sont symptomatique du mal qui frappe la franchise. Elles, qui autrefois racontaient quelque chose sur les personnages, sont devenues de simples gimmicks donnant une pseudo consistance un scénario trop souvent tiré par les cheveux. La colère de Son Goku face à la mort de Krilin sur la planète Namek ou encore la mort de ce même Goku devant son fils lors du Cell Game... tout cela était scénaristiquement réfléchi. Aujourd'hui, les transformations n'existent plus que pour alimenter en nouveaux modèles la fabrique à goodies et autres figurines de la Toei. Dragon Ball n’est plus qu’une poule aux oeufs d'or placée entre les mains d’actionnaires avides de l'exploiter. Les guerriers Z ont définitivement perdu de leur superbe.

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La “vraie” fin de Dragon Ball

Cette exploitation à outrance du filon quitte à dénaturer la saga Dragon Ball ne date pas d’hier. Dès la fin de l’arc Freezer, la Shueisha a poussé Akira Toriyama à poursuivre son œuvre alors qu'il estimait l'avoir terminée. Ce fut encore le cas après l’arc du Cell Game. Le mangaka a même avoué que beaucoup d’éléments de l’arc Boo étaient improvisés et que le retour de Goku était dû à sa capacité à attirer les lecteurs à la différence de Son Gohan moins attractif. En parlant des derniers arcs de Dragon Ball, je n'en suis pas fan. Je leur reconnais de grandes qualités, mais aussi d’innombrables défauts dont le principal étant leur durée. Ils tirent vraiment en longueur.

Depuis que je suis en âge de construire et d’émettre un avis critique, j’estime que Dragon Ball aurait dû prendre fin après le Cell Game tant la conclusion était parfaite à tous les niveaux. Son Goku se sacrifiant pour ses idéaux. Son Gohan prenant la relève de son père et se révélant être au passage un guerrier encore plus puissant de par son humanité. Dragon Ball et par extension Dragon Ball Z avaient entre les mains la fin parfaite, mais la décision fut prise de continuer. L’appât du gain a ainsi eu raison de Son Gohan et selon moi de Dragon Ball. Le prodige est alors devenu l’ombre de lui-même pour laisser place nette à son paternel forcé de reprendre du service pour des raisons purement mercantiles.

Dragon Ball aurait dû quitter le ring en 1993 suite la mort de Cell et l'ascension de Son Gohan au rang de protecteur de la Terre. Hélas, ce ne fut pas le cas. Même si je ne boude pas mon plaisir devant l’ac Boo, je ne peux m’empêcher de penser qu’une œuvre doit savoir quand s’arrêter sous peine de devenir une caricature d’elle-même. Il est désormais trop tard pour sauver les guerriers Z.

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