Avec l’évolution fulgurante de l’intelligence artificielle, imaginer et écrire des récits de science-fiction peut vite devenir compliqué, et c’est justement ce qu’est en train de vivre le réalisateur James Cameron ! Alors qu’il a largement contribué à l’essor de la science-fiction avec, entre autres, la saga Terminator, le cinéaste canadien est dépassé : côté écriture, c’est la panne sèche, et il explique pourquoi.
Avec les progrès de l’IA, écrire de la science-fiction est de plus en plus dur… Même James Cameron a du mal !
James Cameron, réalisateur des deux premiers volets de la saga Terminator et cinéaste à l’origine de monuments du box-office tels que Avatar et Titanic, est confronté à un drôle de paradoxe : il n’arrive plus à écrire de science-fiction… parce que la réalité va trop vite. En marge de ses projets colossaux — la préparation d’Avatar 4 et la réalisation de Ghosts of Hiroshima —, le réalisateur canadien travaille sur un nouveau volet de la saga Terminator. Toutefois, celui-ci ne cache pas son manque d’inspiration, reconnaissant des difficultés à écrire.
Je suis à un stade où j’ai du mal à écrire de la science-fiction. J’ai pour mission d’écrire une nouvelle histoire de Terminator. Mais je n’ai pas réussi à aller très loin, car je ne sais pas quoi dire qui ne sera pas dépassé par les événements. Nous vivons actuellement à l’âge de la science-fiction.
Ces dernières années, les technologies d’intelligence artificielle se sont grandement développées et c’est très certainement de là que provient le blocage de James Cameron. Dans les années 80, ce qui relevait de l’anticipation, de la science-fiction voire de la pure dystopie semble désormais à portée de main. Pour James Cameron, le monde contemporain a déjà un pied dans l’univers qu’il imaginait en 1984 : celui d’une humanité menacée par ses propres créations technologiques.
Course à l’arme nucléaire, course à l’IA : même combat, selon James Cameron
La préoccupation majeure du réalisateur tient en un mot : la militarisation. Qui plus est, James Cameron n’a jamais caché son pessimisme quant à l’usage militaire de l’intelligence artificielle, qu’il compare directement à l’arme atomique. « Je vous avais prévenus en 1984. Et vous n’avez pas écouté », déclarait-il déjà à CTV News en 2023. « Je pense que la militarisation des IA est le plus gros danger. On va assister à l’équivalent d’une course aux armements nucléaires, mais avec l’IA. Si on n’en conçoit pas, les autres pays vont en concevoir à coup sûr, et ça va être l’escalade. »

L’analogie avec la course à l’armement nucléaire n’est pas anodine. Cameron rappelle que, dans Terminator, la catastrophe technologique ne vient pas d’une machine isolée, mais d’un système conçu par l’homme, échappant à son contrôle. Si le projet de nouveau Terminator a été annoncé dès 2023, on ignore encore s’il s’agira d’une suite directe, d’un spin-off ou d’un reboot complet. Initialement, Cameron souhaitait recentrer l’intrigue sur l’IA plutôt que sur les voyages temporels ou l’action. Or, l’évolution fulgurante de l’IA rend le sujet bien plus délicat à traiter, tant sur le plan technique que philosophique.