Neuf ans avant l’explosion de Barbie au cinéma, la société Mattel avait déjà tenté une percée hollywoodienne d’envergure. Pensé comme le point de départ d’une grande franchise capable de rivaliser avec Marvel et DC, ce projet de science-fiction s’est pourtant transformé en désastre. Sorti aux États-Unis dans l’indifférence, il n’a même jamais atteint les salles françaises…
Ce studio voulait concurrencer Marvel et DC, mais il s’est brûlé les ailes…
En 2016, bien avant le succès mondial de Barbie en 2023, Mattel nourrissait déjà des ambitions hollywoodiennes. L’entreprise de jouets cherchait à rivaliser avec son grand concurrent Hasbro, dont les franchises Transformers et G.I. Joe avaient trouvé une place de choix au cinéma. Pour y parvenir, Mattel misait sur Max Steel, une adaptation de l’une de ses gammes de figurines et de sa série animée. L’objectif était clair : créer une nouvelle franchise capable de s’installer face aux mastodontes que représentaient déjà Marvel et DC. Le projet n’était pas né de nulle part. Dès 2009, Paramount avait envisagé une adaptation avant que le projet ne stagne. Mattel a finalement repris la main et fondé une division dédiée à la production audiovisuelle, Playground Productions.

En parallèle, une nouvelle série télévisée avait vu le jour pour relancer la marque auprès du jeune public. L’histoire choisie pour le long-métrage reposait sur Max McGrath, un adolescent découvrant une mystérieuse énergie en lui. En fusionnant avec Steel, un guerrier extraterrestre, il se transforme en super-héros chargé de protéger la Terre. Avec Stewart Hendler à la réalisation et Christopher Yost au scénario, le film réunissait Ben Winchell, Josh Brener (voix de Steel), Maria Bello et Andy Garcia. Tourné en Caroline du Nord en 2014, il bénéficiait d’un budget estimé à une vingtaine de millions de dollars, auxquels s'ajoutent 15 millions dédiés au marketing. Tout semblait prêt pour poser les bases d’une nouvelle licence cinématographique. Malheureusement…
La critique et le box-office sont unanimes, le film Max Steel est un désastre monumental
La sortie américaine, en octobre 2016, s’est pourtant transformée en naufrage. Diffusé sur plus de 2000 écrans, le film n’a rapporté que 2,18 millions de dollars lors de son premier week-end. La fréquentation a ensuite plongé de 68 % la semaine suivante, puis de 82 % encore après. Retiré rapidement des salles, Max Steel a terminé sa carrière avec à peine 6,2 millions de dollars de recettes mondiales, bien en dessous de ses coûts de production. L’échec a été tel qu’il a été relégué en achat/location vidéo seulement deux mois après sa sortie américaine. En France, le film n’a même pas eu droit au cinéma, arrivant directement en VOD et DVD quatre ans plus tard.

Du côté des critiques, le résultat a été tout aussi catastrophique. Avec un score de 0 % sur Rotten Tomatoes, Max Steel est régulièrement cité comme l’un des pires films de super-héros jamais réalisés. Les journalistes ont dénoncé une intrigue sans originalité, un rythme poussif et une absence d’humour. Variety parlait d’une « mise en bouche bâclée et d’une perte de temps », tandis que le média IGN évoquait « l’une des tentatives les plus oubliables de créer une franchise de super-héros ». Christy Lemire de RogerEbert.com soulignait quant à elle « qu’un film basé sur un jouet devrait être beaucoup plus amusant que ça ». Même la présence d’Andy Garcia et Maria Bello a été jugée incompréhensible face à la pauvreté du projet.