Ce film de science-fiction sorti en 2004 cache une drôle d’histoire en coulisses. Derrière les images futuristes et le succès au box-office, un conflit discret a éclaté entre la star Will Smith et… un robot.
Adapter Isaac Asimov n’a jamais été une mince affaire pour Hollywood. Entre L’Homme bicentenaire en 1999 (un échec malgré Robin Williams) et la série Fondation sur Apple TV+ en 2021, les studios se sont souvent cassé les dents sur les récits d'un des maitres de la SF. I, Robot, lui, partait d’un script original avant d’être vaguement relié aux écrits de l’auteur. Résultat : un blockbuster calibré pour Will Smith, qui attire 350 millions de dollars au box-office, mais dont les coulisses révèlent des tensions inattendues.
Un film déjà futuriste
Au cœur de l’histoire, Alan Tudyk. L’acteur, habitué aux seconds rôles cultes et aux voix de personnages animés, prête son corps et sa voix au robot Sonny via la capture de mouvement. Un rôle clé, puisque Sonny est le véritable mystère du film, accusé d’un meurtre que les robots ne sont pas censés pouvoir commettre. Mais cette performance n’a jamais eu la lumière qu’elle aurait pu mériter.
Dans un podcast, Tudyk a raconté comment les projections-test ont mis le feu aux poudres : « On m’a dit que Sonny avait de meilleurs retours que Will Smith. Et d’un coup, j’ai disparu. Plus de promo, plus d’interviews. » Si son nom figure bien au générique, le studio a préféré invisibiliser son travail pour garder Smith comme seule vedette de l’affiche.

Une double rahison robotique !
Un choix vécu comme une trahison par l’acteur, qui avait pourtant investi énormément dans le rôle :
Je devais bouger comme un robot, penser comme un robot. J’ai mis beaucoup de moi dans Sonny. Quand on m’a écarté, j’étais furieux.
En 2004, la performance en motion capture était encore une prouesse technique, qui aurait pu servir de vitrine à la Fox. Le réalisateur Alex Proyas, lui aussi, a mal vécu l’expérience. Entre ingérences du studio et volonté d’ajouter de l’humour pour coller à Will Smith, il décrira plus tard la production comme « un marathon avec des chaises jetées dans les jambes ». Malgré tout, le film reste un succès commercial… mais sans suite, laissant derrière lui le goût amer d’un robot qu’on aurait préféré voir davantage sous les projecteurs.