Avec une carrière aussi dense que Bruce Willis, il est aisé de trouver les productions dont il est le plus fier, surtout quand quelques best-sellers sont dans le lot. L’un de ces films a adapté une histoire qui a connu un succès critique, et pourtant il le regrette…
Bruce Willis, figure emblématique du cinéma d'action et acteur prolifique avec plus de cent films à son actif (avant sa retraite en mars 2022 des suites de sa maladie), a marqué l'histoire d'Hollywood avec des classiques tels que Die Hard et Le Cinquième Élément. Pourtant, même pour un acteur de sa trempe, certaines productions laissent un goût amer. Parmi sa vaste filmographie, une œuvre en particulier entache la carrière de l’acteur et il le regrette encore aujourd’hui : Le Bûcher des vanités.
"Le film était déjà mort avant d'arriver au cinéma"
Pour Willis, le sort du film sorti en 1990 aux Etats-Unis était scellé bien avant sa diffusion en salles, comme il l'a clairement exprimé lors d'une conversation en 2024 avec le scénariste David Sheff : "Le film était déjà mort avant d'arriver au cinéma". Cette déclaration survient après la mauvaise publicité qui a précédé la sortie de la production. L'acteur a également confié que la presse s'était montrée insatisfaite du choix des acteurs, jugeant Tom Hanks et lui-même inadaptés à leurs rôles.

Willis a admis que les critiques étaient fondées, ajoutant : "J'ai été mal choisi. Je sais que Tom Hanks ressent la même chose". Il a également déploré l'absence de personnages suffisamment attachants pour susciter l'empathie du public, un élément qu'il considère essentiel à la réussite d'un film.
Un best-seller… seulement en livre
Le Bûcher des vanités, réalisé par Brian De Palma, est basé sur le roman best-seller éponyme de Tom Wolfe. L'intrigue suit Sherman McCoy (interprété par Tom Hanks), un courtier en valeurs mobilières à succès, dont la vie bascule lorsqu'il se retrouve impliqué dans un scandale médiatique après un accident de voiture fatal. Bruce Willis y incarne Peter Fallow, un journaliste véreux qui se laisse entraîner dans cette affaire. Malgré la présence de stars de renom, comme Melanie Griffith et Morgan Freeman, et un budget de production avoisinant les 50 millions de dollars, tout ne s'est pas passé comme prévu. En cause, des tensions en coulisses qui ont dynamité le tournage, plus particulièrement un conflit entre le réalisateur et Bruce Willis.

Lors de sa sortie, Le Bûcher des vanités a non seulement échoué au box-office, ne rapportant qu'un tiers de ses coûts de production, soit un peu plus de 15 millions de dollars, mais a également été massacré par la critique. Elle est unanime : la direction confuse et le scénario erratique ont eu raison du film. Sur Rotten Tomatoes, le film n'a obtenu qu'un maigre 16 % d'avis favorables, le décrivant comme "une adaptation insipide d'un livre réfléchi, mal interprété et dépouillé du côté ironique du matériau d'origine". Le titre a même été nommé 5 fois aux Razzie Awards (cérémonie parodiant les Oscars à destination de ce qui se fait de pire dans l’industrie) en 1991, dans les catégories de pire film et de pire réalisateur. Il faut croire que 1990 était pavé de choix regrettables pour l'américain, ayant également refusé de jouer dans le film emblématique Ghost sortie la même année.