Longtemps moqué et considéré comme un pari impossible à réhabiliter, ce héros controversé refait surface dans l’univers DC. Un défi de taille qui a même fait douter l’un des artisans techniques majeurs de Superman.
Longtemps symbole d’un raté hollywoodien, Green Lantern revient au cinéma par la grande porte grâce à Superman. Mais derrière ce retour, il y a un véritable casse-tête technique et artistique : comment redonner crédibilité à un héros que le public associait depuis plus de dix ans à l’échec de Ryan Reynolds en 2011 ?


Dans un entretien relayé par ScreenRant, Guy Williams, le superviseur des effets spéciaux de Superman, reconnaît qu’il doutait sérieusement de la pertinence de réintroduire Green Lantern. « Après le film de 2011, on se demandait vraiment comment ça pourrait marcher », explique-t-il. Car si le personnage est central dans l’univers de DC comics, il a longtemps souffert d’une image désastreuse sur grand écran. Le fameux costume intégral en CGI, jugé artificiel et daté, avait transformé Green Lantern en mème plus qu’en figure héroïque.
Adieu costume PowerPoint, bonjour crédibilité
Pour effacer ce traumatisme, l’équipe VFX a choisi une approche radicalement différente dans Superman. Finies les textures lisses et flashy : chaque pouvoir émanant de l’anneau devait désormais avoir une présence physique. Concrètement, cela signifie travailler la lumière, les ombres et l’intégration dans le décor afin que le spectateur croit que ces énergies vertes existent vraiment dans le même monde que Superman. Les techniciens ont ainsi utilisé de nombreux éclairages interactifs et références réelles sur le tournage, afin d’éviter le rendu “néon” du passé.
Ryan Reynolds dans son costume du film de 2011

Le choix du personnage n’était pas anodin non plus. James Gunn a opté pour Guy Gardner, interprété par Nathan Fillion, une incarnation plus grande gueule et ironique que l’archétype classique d’Hal Jordan. Un défi supplémentaire : faire rire le spectateur sans transformer le héros en caricature. « On ne voulait pas que l’humour vienne des effets spéciaux eux-mêmes, mais de la personnalité du personnage », précise le superviseur.
Sortir la lanterne du placard
Ce travail ne s’arrête pas à Superman. La représentation de Green Lantern posée ici doit servir de référence pour les futures productions du nouveau DC Universe, notamment la série Lanterns annoncée par Gunn et prévue pour début 2026. En d’autres termes, le film fonctionne comme une réhabilitation visuelle et narrative, une sorte de test grandeur nature pour convaincre que le Corps des Lanternes à sa place dans un univers DC cohérent et ambitieux.