Héros culte des années 80, Cobra est un pirate de l’espace insolent, armé du redoutable Psychogun et inspiré par un célèbre cascadeur français, de l’aveu même de son créateur. Entre ennemis mémorables, aventures galactiques et épisodes incontournables, la série reste un trésor du space opera japonais.
L'adaptation jeu vidéo de Cobra arrive fin août !
Prévu pour le 26 août 2025, Space Adventure Cobra : The Awakening marque la toute première adaptation moderne du légendaire corsaire de l’espace. Développé par le studio français Magic Pockets et édité par Microids, ce jeu sera disponible sur PlayStation 5, Xbox Series X|S, Nintendo Switch et PC (Steam, Epic Games Store et GOG).
Cet action-platformer à défilement horizontal plonge les joueurs au cœur des 12 premiers épisodes de la série animée, en s’appuyant notamment sur l’arc marquant de la quête du trésor du capitaine Nelson. L’ambiance est soigneusement recréée : univers de space opera, planètes exotiques, ennemis emblématiques, gadgets cultes (le Psychogun, le Colt Python 77, le cigare, le grappin), tout est là pour ravir les connaisseurs et captiver les nouveaux venus.
La modernisation ne s’arrête pas là. Le jeu propose plusieurs niveaux de difficulté dans son mode Histoire, ainsi qu’un mode coopératif à deux joueurs, une innovation bienvenue pour une adaptation aussi fidèle.
Space Adventure Cobra, un manga et anime incontournable des années 80
Parmi les monuments de l’animation japonaise des années 1980, Cobra demeure un joyau un peu oublié, mais toujours aussi flamboyant. Adaptée du manga de Buichi Terasawa, la série télévisée animée voit le jour en 1982 sous l’égide du studio TMS Entertainment (Lupin III, Akira), avec le légendaire Osamu Dezaki à la réalisation. Si elle n’a pas marqué la France avec autant de force que Dragon Ball ou Ken le Survivant, Cobra a pourtant tout d’un classique culte, à (re)découvrir absolument.

Le manga original, intitulé "Space Adventure Cobra", débute en 1978 dans les pages du Weekly Shōnen Jump, et s’étendra sur plus de 40 volumes au fil des rééditions et spin-off. Il s’écoulera à plus de 50 millions d’exemplaires dans le monde. L’histoire, délicieusement pulp, mélange science-fiction, space opera, espionnage, et humour façon western galactique. En 1982, l’anime voit le jour avec 31 épisodes, suivis de plusieurs OAV et d’un film d’animation qui condense les premiers arcs.
La mise en scène d’Osamu Dezaki apporte un cachet très particulier à l’anime. On retrouve ses fameux "postcard memories" : ces plans fixes stylisés en fin de scène, soulignant l’émotion ou la tension. Le mélange d’action frénétique, de décors interstellaires et d’érotisme discret mais assumé donne à Cobra un ton adulte, presque rétro-futuriste. C’est une œuvre qui n’a pas peur d’être sexy, tout en restant pleine d’aventure.
Qui est Cobra ?
Cobra, c’est l’anti-héros par excellence. Ancien employé de bureau amnésique, il retrouve un jour la mémoire : il était autrefois le plus grand pirate de l’espace, connu et redouté à travers la galaxie. Doté d’un corps modifié et d’un bras gauche abritant le Psychogun, une arme énergétique capable de tirer à travers tout, Cobra reprend sa vie d’aventurier, traqué par la Guilde des pirates de l’espace.

Physiquement, Cobra est un hommage à Jean-Paul Belmondo. Buichi Terasawa l’a avoué à de multiples reprises : il admirait le charisme et le sourire du célèbre acteur français, et il s’en est directement inspiré pour dessiner son héros. Résultat : un visage carré, un rictus narquois, et une attitude décontractée même face à la mort. Un clin d’œil d’autant plus savoureux que Belmondo, lui aussi, aimait jouer les rebelles insoumis.
Cobra est imprévisible, charismatique et libre. Il ne cherche pas la gloire ni la richesse, mais suit son propre code : aider les opprimés, séduire les belles femmes, et mettre la pagaille dans les plans des tyrans galactiques. Ce mélange d’égoïsme apparent et de bravoure désintéressée le rend unique. Il n’obéit à personne, même pas à la loi du plus fort. Et c’est ce qui fait de lui une légende vivante dans l’univers où il évolue.
Le Psychogun est l’arme emblématique de Cobra, intégrée dans son bras gauche. Il peut tirer des rafales d’énergie dévastatrices, et reste indétectable car dissimulé sous une prothèse. Au-delà de sa puissance, cette arme symbolise le mélange entre la technologie futuriste et l'esprit pulp qui font le sel de la série. À chaque tir, Cobra balance une punchline. Son humour, souvent ironique, sert de signature et contraste avec la violence du monde qui l’entoure.

Une galerie d’ennemis mémorables
La série ne serait rien sans ses antagonistes, qui rivalisent d’originalité.
- L’Homme de verre est l’un des ennemis les plus marquants : un criminel dont le corps est entièrement fait de cristal, ce qui le rend quasi invulnérable. Sa présence glaçante et son aspect visuel impressionnent encore aujourd’hui.
- Salamandar, de son côté, incarne une menace bien plus vaste. Chef de guerre sadique, il rêve de dominer la galaxie à l’aide de l’Arme Ultime, une technologie de destruction massive qui ferait passer l’Étoile de la Mort pour une boule de pétanque interstellaire. L’Arme Ultime elle-même n’est pas qu’un simple artefact. Elle est au cœur d’un arc narratif où Cobra doit déjouer les plans d’une organisation entière, dans une ambiance plus sombre et désespérée.


Chacun de ces ennemis représente une facette de la tyrannie et de la violence que Cobra s’efforce de combattre, parfois à contrecœur, mais toujours avec panache.
Un épisode culte à voir absolument ?
Impossible de parler de la série sans évoquer l’épisode du Rugball (voir ci-dessous). Dans cet arc, Cobra infiltre une équipe de ce sport ultra-violent, mélange de rugby et de base-ball, pour démanteler un trafic. L’épisode est resté culte pour son intensité, sa mise en scène sportive haletante, et la critique sociale qu’il dissimule : le sport comme spectacle de mort, manipulé par les puissants. Beaucoup de fans considèrent Rugball comme un épisode charnière, voire un chef-d’œuvre en soi.
Une portée limitée par la diffusion confidentielle
En France, Cobra a eu une diffusion assez particulière, et c’est en grande partie ce qui explique que la série soit restée culte mais moins grand public que d’autres animés des années 80 :
- 1985 sur Canal+ : la chaîne cryptée diffuse pour la première fois la série, ce qui limite son exposition, mais contribue à son aura un peu “underground” auprès des abonnés
- 1986 sur Antenne 2 : intégrée dans l’émission jeunesse Récré A2, Cobra touche enfin un public plus large, aux côtés de séries comme Ulysse 31 ou Les Mystérieuses Cités d’Or
- Début des années 90 sur M6 : rediffusion dans Génération Manga, l’émission qui a popularisé d’autres classiques japonais
- Années 2000 : la série refait surface ponctuellement sur des chaînes spécialisées comme Mangas ou Game One, permettant à une nouvelle génération de la découvrir
Des rééditions du manga, une série animée en 2010 (Cobra the Animation), et des projets avortés de films (James Cameron s’y serait intéressé un temps) témoignent de son aura persistante. En France, la série reste une madeleine de Proust pour les trentenaires et quarantenaires actuels.