Dès sa plus tendre enfance, ce réalisateur a été bouleversé par ce roman, à tel point qu’il s’était juré d’en proposer une adaptation cinématographique. Alors qu’il rumine cette idée depuis plus de 30 ans maintenant, le film s’apprête à sortir… et le public ne pourra le découvrir que sur Netflix. S’il s’agit d’une hérésie pour certains, la situation est un peu plus nuancée que cela : à l’échelle mondiale, tous les publics ne sont pas logés à la même enseigne !
Ce réalisateur rêvait de faire ce film depuis qu’il était enfant : Netflix concrétise son plus grand souhait
D’ici quelques jours, le réalisateur Guillermo del Toro va présenter son nouveau film, Frankenstein, soit un projet qui l’accompagne depuis plusieurs décennies. Dans un premier temps, le long-métrage aura le privilège d’effectuer sa première mondiale le 30 août à l’occasion du Festival du Film de Venise. Toutefois, ce n’est qu’à partir du 17 octobre qu’il connaîtra une sortie en salles limitée de trois semaines, la plus importante jamais accordée par Netflix à l’une de ses productions, et c’est là tout le problème. Car, dans nos contrées, le film fera l’impasse sur cette distribution en salles pour débarquer directement sur le catalogue Netflix, le 7 novembre.

Avec un budget estimé à 120 millions de dollars, le film constitue une véritable vitrine pour le service de streaming, qui compte à la fois séduire ses abonnés et capter l’attention des électeurs des Oscars. Contrairement aux adaptations classiques, Guillermo del Toro a expliqué qu’il n’avait pas conçu ce Frankenstein comme un film d’horreur. Ici, il parle plutôt d’une « biographie de ces personnages », centrée sur la douleur familiale et les relations père-fils. Victor Frankenstein, incarné par Oscar Isaac, est dépeint comme un scientifique formé par un père autoritaire (Charles Dance), qui reproduit ensuite un schéma abusif avec sa créature, incarnée par Jacob Elordi. D’ailleurs, la star a notamment été sélectionnée pour renforcer le côté dramatique du récit, possédant, selon les dires, un « regard empreint d’humanité et pour la façon dont il dégage de l'innocence ».
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Le film Frankenstein de Guillermo del Toro aura la chance de sortir au cinéma, mais…
Si Frankenstein occupe une place si particulière dans la carrière de Guillermo del Toro, c’est parce qu’il s’agit d’un projet qu’il poursuit depuis plus de trente ans ! Bien avant de posséder une caméra, il rêvait déjà d’établir sa propre vision du roman de Mary Shelley. Pour lui, ce film n’est ni plus ni moins que « son Mont Everest », son plus grand défi. Selon Bela Bajaria, responsable du contenu chez Netflix, ce désir d’adapter Frankenstein est même la raison qui l’a poussé à devenir cinéaste, notamment parce que Guillermo del Toro a développé une forte connexion avec le roman original. Enfant, il s’est reconnu dans la créature de James Whale, perçue comme un symbole de marginalité et de solitude.

C’est donc tout logiquement qu’il a transposé ce vécu et ce ressenti dans le développement de ce long-métrage, conçu autant comme une réflexion sur la transmission des blessures familiales que comme une réflexion sur des thématiques très liées à la notion d’humanité. Au bout du compte, Guillermo del Toro a expliqué, auprès du média Variety, qu’il se voit autant dans le monstre que dans Victor Frankenstein, qu’il compare à un réalisateur dépendant du soutien d’un studio. Quoi qu’il en soit, même si le film ne bénéficiera que d’une sortie limitée en salles, alors que l’acteur Oscar Isaac milite pour que le public américain se déplace en salles pour le voir, sa diffusion mondiale sur Netflix lui garantit une visibilité sans précédent.