“Dans l’espace, personne ne vous entendra crier” et ce sera aussi vrai sur PC et consoles en 2026. Les maîtres de l’horreur narrative Supermassive Games (The Quarry, Until Dawn et la saga anthologique The Dark Pictures) quittent la Terre le temps d’un voyage intergalactique qui tourne mal. Voici mes premières impressions sur Directive 8020, un jeu vidéo “cinématographique” fortement inspiré par la saga Alien.
Le nouveau jeu vidéo d'horreur de Supermassive Games
Directive 8020, le cinquième opus de l'anthologie The Dark Pictures par Supermassive Games, est un jeu vidéo d'horreur misant sur une expérience cinématographique forte faites d'interactions et de choix. L'intrigue plonge l'humanité dans une fuite désespérée de la Terre mourante vers Tau Ceti f, une planète à 12 années-lumière. Cependant, la mission d'observation du vaisseau Cassiopeia tourne au drame suite à un incident, confrontant les astronautes présents à bord à une menace extraterrestre métamorphe capable d'imiter ses proies. L'expérience ludique se concentre sur la furtivité pour échapper aux dangers et un système de choix nommé "Turning Points" qui permet de modifier les décisions clés d'une histoire multibranche afin de découvrir toutes les fins d'un récit aux conséquences fatales.
Décrit comme "The Thing dans l'espace profond par son directeur créatif, le titre s'inspire de classiques du genre dont Alien et Event Horizon. Il met en vedette l'actrice hollywoodienne Lashana Lynch (Mourir peut attendre, The Marvels, The Day of the Jackal) dans le rôle principal de Brianna Young. Le mode multijoueur "Movie Night" fait son retour avec pour la première fois l'opportunité de jouer en ligne pour cinq participants, permetant aux joueurs de vivre une expérience horrifique collective.
Directive 8020 sort au premier semestre 2026 sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X/S.

L'héritier vidéoludique de la saga Alien ?
"Dans l'espace, personne ne vous entendra crier." Il est courant d’utiliser cette phrase culte d’Alien pour introduire une œuvre horrifique se déroulant dans le silence de l’espace. Néanmoins, ces quelques mots iconiques du 7e Art colle parfaitement à Directive 8020 tant ce dernier reprend de nombreux éléments issus du film réalisé par Ridley Scott en 1979, à commencer par son postulat de départ ainsi que sa mise en scène. D’autres longs-métrages ont également inspiré le titre de Supermassive Games dont The Thing (1982) de John Carpenter, Event Horizon le vaisseau de l'au-delà (1998) de Paul W.S. Anderson et plus récemment Life : Origine inconnue (2017) de Jon Ekstrand.
Les studios puisent dans le cinéma horrifique pour bâtir une expérience interactive et hautement cinématographique, et le résultat est pour le moment à la hauteur de mes attentes en tant que fan du genre. Cependant, la démo présentée à la gamescom 2025 couvrait uniquement le premier chapitre, soit la première heure de l’aventure. Il m’est donc difficile en l’état de donner un avis définitif sur la narration et la dimension horrifique. Directive 8020 est tout de même parvenu à me coller quelques frissons et à faire naître une tension palpable. Attention, les habitués du genre et autres cinéphiles risquent de percevoir (trop) rapidement certaines ficelles scénaristiques, sans que cela ne ruine pour autant l’expérience.

Côté réalisation, ce nouvel opus de la saga The Dark Pictures s’applique à instaurer une atmosphère à la fois pesante et clinique propice à l’horreur spatiale. Puis Directive 8020 assure l’essentiel avec ses graphismes qui tendent vers le photoréalisme et ses personnages modélisés avec soin. Malheureusement, l’un des principaux défauts de l’anthologie est également du voyage. Nos astronautes souffrent d’un mal récurrent dans les productions de Supermassive Games… celui de la Vallée de l’étrange. Et ce n’est pas tout. La lourdeur de déplacement déjà éprouvée maintes fois dans la série est aussi de retour. Il aurait été appréciable de trouver une solution à ces deux problèmes avant de quitter la Terre direction les étoiles.