Ce film de guerre a redéfini le genre, et a raflé 7 Oscars… Après lui, plus rien n’a été pareil !
Lorsqu’il sort en 1957, Le Pont de la rivière Kwaï n'est pas un simple film de guerre : il réécrit totalement le genre : Adapté du roman de Pierre Boulle et réalisé par David Lean, le long-métrage devient une référence incontournable, tant par sa mise en scène monumentale que par la profondeur psychologique de ses personnages. Avec sept Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur acteur pour Alec Guinness, il rafle tout et deviens une œuvre reconnue. Entre la fresque historique et la réflexion sur l’âme humaine, le film illustre à quel point le cinéma peut utiliser un récit de guerre pour en faire une méditation sur l'humanité, la folie et la survie. Retour sur une œuvre qui a marqué Hollywood et ses spectateurs.
Le patriotisme a quel prix ?
Après la Seconde Guerre mondiale, Hollywood multiplie les productions inspirées du conflit, encore frais dans les mémoires. Mais représenter une tragédie aussi récente ne se résume pas à filmer des batailles ou ca tire à gogo : il faut trouver une maniere de mettre en scène le conflit. C’est exactement ce qu’a tenté (et réussi) David Lean avec Le Pont de la rivière Kwaï.
Loin du patriotisme des films américains cliché, il met en lumière la complexité morale des prisonniers contraints de construire un pont ferroviaire pour l’armée japonaise en Thaïlande. À travers l’affrontement psychologique entre le colonel Nicholson (Alec Guinness) et le colonel Saito (Sessue Hayakawa), le film crée une vraie contradiction dans l'esprits des personnages. C'est le premier film d'une catégorie où on privilégie le psychologique sur le spéctaculaire.
Ouvrir la porte à la réflexion
Si Le Pont de la rivière Kwaï a marqué son époque par sa mise en scène et son angle de reflexion novateur , son influence s’est surtout fait ressentir dans la manière dont le cinéma de guerre a évolué par la suite. En explorant les dilemmes moraux des prisonniers, en montrant la folie et l’absurdité de la guerre, il brise les codes traditionnels du film qui mitraille a tout va. On peut être à la fois spectaculaire et humaniste quand on réfléchi à la manière de construire notre film. Ainsi, c'est pour cette raison que le long-métrage a décroché sept récompenses dont l'Oscar du meilleur film, celui du meilleur réalisateur et celui du meilleur acteur pour Alec Guinness.
Que ce soit Apocalypse Now, fresque hallucinée de la guerre du Vietnam, ou Il faut sauver le soldat Ryan, qui plonge le spectateur au cœur du débarquement, nombreux sont ceux qui ont repris cet axe de réflexion. Dernierement, Christopher Nolan (Dunkerque) et Sam Mendes (1917) ont poursuivi cet manière de traiter les films de guerre.