Parfois, on croule tellement sous les jeux vidéo que le choix en devient difficile. À cause de ça, on peut louper des pépites ou des titres aux charmes insoupçonnés. Il n’y a pas si longtemps, on m’a conseillé ce jeu vidéo : j’ignorais totalement que je le possédais et, en prime, il m’a offert une belle leçon de vie !
J’avais oublié que ce jeu vidéo était en ma possession et il m’a offert une belle leçon de vie
De plus en plus, entre les titres que l’on paie nous-même de notre poche, ceux que l’on récupère « gratuitement » via divers services, ceux qu’on nous offre sur certaines plateformes et ceux qu’on entasse au fil des promotions sans jamais les lancer, on est confronté à une sorte de « syndrome Netflix ». Face à l’étendue du champ des possibles, on a du mal à faire un choix. On a beau avoir un backlog rigoureusement tenu et organisé, on n’a aucun déclic lorsqu’on le survole, aucun « twist » où l’on se dit « Mais, oui ! C’est le moment ! » C’est en quelque sorte la sensation frustrante que j'ai ressenti dernièrement au moment de jeter mon dévolu sur un jeu vidéo qui ne soit pas trop chronophage. Principalement parce que j’ai hâte de mettre la main sur certains titres de la fin de l’été et que je sais, d’ores et déjà, que le restant de l'année en cours me place face à un calendrier de sorties indécent. Toutefois, ce calvaire de plusieurs jours s’est enfin terminé - il y a déjà quelques jours de cela - et il a suffi d’une simple discussion avec l’un de mes collègues pour, à la fois, débloquer la situation et m’apprendre une chose : il faut davantage écouter ceux qui nous entourent ! Car, en l’occurrence, ça m’a permis de faire une belle découverte à laquelle je ne m’attendais pas. Et le mieux, c’est que toutes les conditions étaient réunies pour que je puisse essayer ce titre.

Il faut le reconnaître, c’est toujours intéressant de découvrir les titres les plus appréciés de ses collègues, si tant est qu’ils soient des joueurs assidus, ce qui, finalement, n’est pas difficile à trouver lorsque l’on travaille au plein cœur d’une rédaction spécialisée dans le jeu vidéo. Il y a quelque temps donc, ma collègue Effylia m’a dit beaucoup de bien d’un certain… Code Vein. Sur le coup, j'ai été étonné car, dans mes souvenirs, je ne me souvenais pas d’une si bonne presse. C'était même plutôt l'inverse ! Il est vrai que la critique n’a pas été tendre à l’encontre du titre de Bandai Namco, contrairement aux joueurs Steam. C’est, en effet, du côté des joueurs que la balance est largement rééquilibrée. Actuellement, on recense plus de 43 000 évaluations sur la page Steam du jeu, le faisant culminer à 84% de recommandations (classées « très positives »). Face à cette poignée d’arguments et au consensus des joueurs, il n’en faut pas plus pour me convaincre. Maintenant, il faut que je me renseigne sur le titre et sur quelle plateforme le prendre, et c’est là que les planètes se sont totalement alignées… En farfouillant, j’ai réalisé que je détenais Code Vein… depuis plus de deux ans et demi. Eh oui, en mars 2023, Sony et PlayStation avaient eu la bonne idée « d’offrir », par le biais des jeux mensuels du PlayStation Plus, le titre de Bandai Namco, aux côtés de Minecraft Dungeons et de Battlefield 2042. Plus besoin de réfléchir très longtemps de mon côté, c’est le moment idéal pour sauter le pas, d’autant que le titre coche tous les critères que je me suis imposé, et j’ai bien fait, car Code Vein m’a directement accroché !
Code Vein, un jeu vidéo bourrée de défauts… mais attachant et avec de belles idées
En tant qu’amateur de jeux de rôle japonais et d’anime, il faut reconnaître que Code Vein partait avec un petit avantage dans son opération de séduction. Toutefois, ça ne veut pas dire que je ne me montre pas encore plus exigeant face à ce type de productions. Alors, oui, j’ai apprécié ma découverte du titre de Bandai Namco, mais je dois dire que j’ai pu mieux comprendre les remontrances à son sujet, tout en apportant ma pierre à l’édifice. En soi, il y a de bonnes idées dans ce Code Vein, même si l’on voit qu’il a, comme beaucoup d’autres titres, succombé à la tentation d’une formule de type Souls-like à une époque où le genre est en plein essor et a de belles années devant lui. Ici, les ennemis réapparaissent quand on se repose à un point de contrôle, les séquences d’exploration, ponctuées d’ennemis, sont parfois plus retorses que les combats de boss et notre montée de niveau est conditionnée par l’utilisation d’un cumul de Nuées, l’équivalent aux âmes de Dark Souls.

Sur de nombreux aspects, la structure de Code Vein est relativement classique, pour ne pas dire scolaire, à l’image du level design qui m’a souvent paru très peu inspiré. Un constat plutôt ennuyeux tant les zones, semi-ouvertes, s’enchaînent comme des sortes de donjons à ciel plus ou moins ouvert. Quoi qu’il en soit, à l’image d’un grand nombre de joueurs, je me suis rendu compte qu’il y avait, dans Code Vein, pas mal de petits soucis à différentes échelles… et que ce n’était pas si grave que ça. Oui, il n’y a pas beaucoup d’armes et d’armures, la difficulté est parfois mal dosée, la parade ne sert quasiment à rien, les combats de boss auraient gagné à être plus marquants avec de meilleures musiques – même si la bande originale, en général, reste plutôt intéressante et agréable à l’oreille –, les animations sont trop plates, le système de combat est correct mais manque de folie… Tout au long du jeu, il y a plein de petits détails frustrants qui s’accumulent, mais, malgré tout, Code Vein reste, à mes yeux, une découverte intéressante.

Alors, oui, on pourra reprocher le côté un peu trop cliché de certains personnages, mais le lore de l’univers se montre suffisamment captivant pour nous donner envie d’en apprendre davantage et de réunir les souvenirs des multiples compagnons. Pour ma part, j’ai trouvé que c’était un bon moyen de les développer et de les inclure – on peut aussi traverser, ou non, chaque zone avec un compagnon à nos côtés – au cœur de l’expérience et du récit. Le seul bémol, à mon sens, c’est que la construction des souvenirs, dans lesquels on s’immerge, est un peu trop redondante et aurait gagné à avoir une meilleure mise en scène. Dans les grandes lignes, l’expérience est bonne, mais j’ai quand même un pincement au cœur lorsque je prends conscience du potentiel quelque peu gâché.

Parce que, oui, Code Vein a du potentiel et son système de build, très flexible et profond, me l’a prouvé, et c’est aussi pour ça que j’ai un peu d’affection pour ce jeu. Ce qu’il faut savoir, c’est que l’on peut, si l’on résume trivialement, « changer » de classe à la volée et faire des « combinaisons » entre elles. Dans l’idée, le gameplay de Code Vein repose sur un système de Code Sanguin que l’on récupère de multiples manières. Chaque Code Sanguin se focalise sur une façon de jouer et s’articule autour de diverses compétences (actives ou passives) que l’on peut maîtriser pour, ensuite, les utiliser sans avoir à passer par le Code Sanguin dont elles sont originaires. Par exemple, j’ai maîtrisé une des techniques de buff d’un Code Sanguin afin de pouvoir l’utiliser avec le Code Sanguin que j’utilisais le plus souvent.

Quoi qu’il en soit, à aucun moment, je ne regrette pas d’avoir fait la découverte de Code Vein. Bien au contraire ! Désormais, je comprends mieux pourquoi les joueurs prennent autant sa défense, sur certains points, et n’hésitent pas à se montrer impartial lorsqu’il faut pointer du doigt les quelques mauvais choix de conception de la part des équipes. D’ailleurs, en parlant d’elles, nous saurons bientôt si les retours de la part de communauté ont été entendus, car, en 2026, soit plus de six ans après la sortie du premier volet, Bandai Namco prévoit de lancer un nouvel opus. Il y a quelques semaines, lors du Summer Game Fest, Code Vein II s’était révélé au grand jour et, de mon côté, j’avais même pu assister à une courte présentation de la part des équipes du jeu. En tout cas, ces quelques minutes semblent pointer dans cette direction et il y a certaines modifications, changements et nouvelles idées qui pourraient faire la différence.