Redécouvertes récemment, cinq affiches abandonnées offrent un regard inédit sur l’univers de Marty et Doc. Cinq prismes graphiques qui prouvent qu’un même film peut voyager dans le temps… et dans l’imaginaire.
Comment résumer Retour vers le futur en une seule image ? Le film de Robert Zemeckis de 1985 est à la fois une aventure, une comédie adolescente, une fresque de science-fiction et, bien sûr, une histoire de voyages dans le temps. Un mélange si riche qu’il semblait presque impossible à enfermer dans une affiche. C’est pourtant ce qu’a réussi Drew Struzan, illustrateur culte de Hollywood, avec son visuel final devenu iconique. Mais avant d’arriver à ce résultat, l’artiste a exploré d’autres pistes : cinq propositions étonnantes, abandonnées, mais révélatrices, qui offrent autant de regards différents sur le même film. Et si ces affiches vous ont donner envie de vous replonger dans cette saga mythique des années 80, pas de panique, le film est disponible sur Amazon Prime Video
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Une DeLorean presque invisible

À parcourir ces esquisses, une première surprise saute aux yeux : la DeLorean, aujourd’hui symbole indissociable de la saga, est presque absente. Il ne surgit qu’en arrière-plan de deux versions, parfois relégué à un détail secondaire. Dans une autre, Struzan s’autorise même une audace radicale : représenter uniquement la main de Marty McFly brandissant une montre de poche, comme si le voyage temporel n’était qu’une question de temps qui file entre les doigts.

Certaines de ces affiches ressemblent à des promesses de films très différents. L’une d’elles, par exemple, adopte les codes de la comédie adolescente : un jeune héros insouciant, walkman sur les oreilles et lunettes noires, déambule dans une rue où les voitures d’époque trahissent le saut temporel de trente ans.
L’art de Drew Struzan, entre audace et hésitations

D’autres propositions surprennent par leur ton décalé. Struzan imagine notamment une composition héritée des comédies romantiques des années 80, centrée non sur l’action, mais sur les attitudes de trois jeunes personnages : une lycéenne curieuse, un garçon timide et maladroit, et un troisième, coincé entre eux, visiblement mal à l’aise. Une manière d’annoncer un tout autre film, où le voyage dans le temps s’effacerait derrière un étrange triangle amoureux entre Marty et ses parents.

Mais c’est sans doute dans ses explorations plus ambitieuses que l’on reconnaît le mieux la patte de Struzan. Dans une affiche, Marty est littéralement enfermé dans le cadran d’une horloge, cerné d’icônes des années 1950 et d’éléments futuristes, tandis qu’un Doc extravagant surgit coiffé d’un chapeau improbable. À noter : les lettres du titre rappellent un peu celles de L’Empire contre-attaque...

Plus aboutie, une autre affiche se rapproche du style des grandes fresques à la Spielberg : un collage foisonnant autour de l’horloge de la tour, avec Marty au centre, héroïque et prêt à embarquer le spectateur dans une aventure grandiose, à la manière des posters d’Indiana Jones. Ce n'est pas étonnant, après tout, c'est Steven Spielberg qui produit en partie cette trilogie culte !