Le marché du jeu vidéo est rude et sans pitié, poussé par une concurrence exacerbée qui cherche à se faire une place durable dans le milieu. Parmi eux, ces jeux japonais le savent et y sont préparés. Malheureusement, ils n’avaient pas prévu qu’une crise sans précédent touche actuellement le genre réputé dont ils font partie, les poussant inexorablement à disparaître, au plus grand plaisir de certains.
L'industrie japonaise des jeux mobiles de type gacha traverse actuellement une phase critique, laissant planer une incertitude quant à l'avenir des productions. Récemment, Square Enix a annoncé la fin du service de deux de ses titres emblématiques, Final Fantasy: Brave Exvius et Dragon Quest of the Stars, après une décennie d'existence au Japon. Ces fermetures ont relancé le débat sur le genre du gacha qui connaît un véritable déclin au Japon, enflammant la toile du côté des acteurs de l’industrie.

Trop de poissons dans le bocal
A travers un post sur X (anciennement Twitter), le développeur de jeu mobile, Suemaru, exprime son inquiétude au sujet de cette perte de vitesse, comparant le marché du gacha japonais au Titanic :
En tant que personne active dans l'industrie, j'ai une fois de plus le sentiment que les jeux gacha sont en train de devenir comme le Titanic. Rester dans cette industrie revient à s'accrocher à l'une des rares places sur un navire en perdition. Je ne pense pas que tout cela va disparaître, mais le nombre de places disponibles pour rester à flot va continuer à diminuer.
星ドラとFFBEがサービス終了発表。
— suemaru (@suemaruuuuuuX) August 25, 2025
業界人としてはソーシャルゲーム界隈の「タイタニック化」を改めて感じる。
今後もこの業界に留まるということは、沈みゆく船の限りある船頭にしがみつくこと。
船体全てが沈むことはないかもしれないが、海の上に留まり続けられる座席は減っていく。…
A travers cette image d’un navire en plein naufrage, Suemaru pointe du doigt une industrie saturée, signant la mort de nombreux projets. Le développeur souligne que le marché profite en réalité à peu de studios, leur permettant de “rester à flot” avec un “nombre de places disponibles” qui “va continuer à diminuer.”. Même les gros poissons tel que GungHo, derrière d’énormes succès comme Fate/Grand Order ou Monster Strike, qui ont su rester rentables pendant des décennies, peinent à engendrer de nouveaux hits. D’autres projets à gros budget, à l’instar de Tribe Nine d’Aniplex, n’ont même pas eu la chance de bénéficier d’une aussi grande longévité, interrompus quelques mois seulement après leur lancement.
Des obstacles aux allures de raz-de-marée
En plus d’un marché plein à ras-bord, le gacha japonais souffre de coûts de production de plus en plus élevés. Selon une étude de la Japan Online Game Association, le développement d’un jeu mobile a été quasiment multiplié par 5 en 10 ans, passant de 104 millions de yens (soit 680 000 euros) en coût moyen en 2014 à 492 millions de yens (2,8 millions d’euros) en 2024. A cela s’ajoute une concurrence qui s’est intensifiée au fil des ans, avec l’arrivée d’éditeurs sud-coréens et chinois aux budgets conséquents, créant de véritables mastodontes à l’assaut des charts japonais, comme Blue Archive et Genshin Impact. De quoi faire de l’ombre aux softs japonais.

Cette détresse ravira les joueurs hostiles au gacha, qui ne voient là qu’un juste retour de bâton d’un genre dont la fâcheuse tendance est de vider les portefeuilles. Malgré tout, difficile de ne pas avoir une pensée aux développeurs qui voient leur métier devenir de plus en plus instable, souffrant le plus de ce déclin.