Plus de vingt-cinq ans après sa sortie, le long-métrage des sœurs Wachowski n’a pas encore révélé tous ses secrets. Au-delà des confessions du duo de réalisatrices, les acteurs du film ont eu aussi leurs petits avis et intuitions sur le message caché derrière le film. Pour Laurence Fishburne, qui incarne le personnage de Morpheus, ça ne fait aucun doute : Matrix est une référence religieuse !

Cet acteur du film Matrix s’est confié comme jamais, et il en a profité pour faire une révélation

Il y a quelques mois de ça, invité à participer au podcast de Neil deGrasse Tyson, populaire astrophysicien aperçu dans certaines séries comme The Big Bang Theory, l’acteur Laurence Fishburne est revenu sur sa carrière et sur son rôle marquant de Morpheus dans Matrix (The Matrix en version originale, sorti en 1999). Les deux hommes, amis de longue date, partagent une passion commune pour la science, l’astronomie et la fiction spéculative, nourrie depuis leur enfance par l’émission Cosmos de Carl Sagan. Parmi tous les sujets évoqués lors de cet échange, l’acteur et l’astrophysicien se sont attardés sur ce qui a fait la singularité du film des sœurs Wachowski : une œuvre à la fois philosophique, spirituelle et profondément ancrée dans son époque.

Au cours de ce podcast, Laurence Fishburne rappelle que Matrix s’est imposé comme un « vieux mythe raconté sous un format numérique » au tournant de l’ère Internet. L’univers du film mêle références religieuses, mythologiques et philosophiques : Morpheus, Perséphone, l’Oracle, Niobe ou encore le vaisseau Nebuchadnezzar. Face à lui, Neil deGrasse Tyson souligne la précision de certaines scènes, comme celle de la fameuse « cuillère », tout en accordant une « carte blanche » scientifique au postulat central des humains utilisés comme batteries, pourtant contraire aux lois de la thermodynamique. « Sans ça, il n’y aurait pas eu de grand film », admet-il.

Le film de SF Matrix cacherait, en réalité, une lecture religieuse !

Toutefois, au-delà des clins d’œil scientifiques ou des réflexions existentielles sur la réalité simulée, Laurence Fishburne livre dans ce podcast une révélation inattendue : The Matrix est avant tout, selon lui, une parabole chrétienne. Pour lui, l’histoire imaginée par les sœurs Wachowski transpose directement des figures bibliques au cœur de son récit. Neo incarne Jésus-Christ : « l’Élu », qui découvre sa véritable nature, meurt et ressuscite pour sauver l’humanité. Son nom, anagramme de « The One », n’est pas anodin, et le scénario fait même un lien entre lui et Jésus-Christ.

Plus loin que cette unique référence, Morpheus, interprété par Laurence Fishburne, représente Jean-Baptiste, le croyant inflexible qui annonce la venue du Sauveur. Trinity, fidèle et loyale, rappelle, en quelque sorte, Marie Madeleine. Quant à Cypher, il est le Judas de cette fresque : le traître qui choisit l’illusion confortable plutôt que la vérité. Poussant cette comparaison toujours plus loin, Neil deGrasse Tyson note que ce parallèle va jusqu’au sacrifice de Neo : abattu par quatorze balles — un chiffre qui évoque les quatorze stations du Chemin de croix dans la tradition catholique —, il revient ensuite à la vie, plus puissant que jamais. Cette grille de lecture religieuse s’ajoute à la richesse thématique déjà reconnue du film : question du libre arbitre, rapport à la vérité, mais aussi résonance avec nos vies numériques, où chacun façonne un avatar de soi.