Après des années et des années à se retrouver en tête d’affiche de tout un tas de blockbusters, certains grands noms du cinéma décident de prendre la première sortie sur l’autoroute d’Hollywood pour se diriger vers des projets plus artistiques sur lesquels les pressions financières pèsent bien moins lourd. C’est précisément le cas de Dwayne « The Rock » Johnson qui, après deux décennies passées à enchaîner les rôles de héros musclés et de super-héros dans des films à gros budgets, a décidé de tourner la page. Et ce changement de cap semble déjà fructueux.
Dwayne Johnson délaisse blockbusters et films à gros budgets, et c’est une renaissance
Icône hollywoodienne depuis plus de vingt ans, Dwayne Johnson s’est confié récemment sur sa relation compliquée avec les blockbusters, lui qui a participé à des franchises telles que Fast & Furious, Jumanji, Black Adam, San Andreas ou encore Red Notice, pour le compte de Netflix. Ce dernier, l’un des plus chers jamais financés (200 millions de dollars) a été très mal reçu par la critique, récoltant 37% de recommandations sur Rotten Tomatoes. Encore aujourd’hui, certains considèrent ce film comme l’un des pires jamais réalisés. Actuellement en pleine promotion de The Smashing Machine de Benny Safdie, présenté au Festival du film de Venise, il a révélé avoir longtemps eu l’impression d’être « coincé » dans un système où les studios dictaient sa trajectoire.

« Hollywood est devenu une affaire de box-office. Poursuivre cela peut vous coincer dans une catégorie. J’ai compris ça, et j’ai fait ces films. Certains ont très bien marché, d’autres moins. Mais je continuais à me demander : et s’il y avait autre chose pour moi ? », explique-t-il. L’acteur reconnaît avoir bâti sa notoriété grâce à ces superproductions, qu’il s’agisse de sagas d’action ou même du très coûteux Red Notice, évoqué plus haut. Mais avec le temps, il a fini par se sentir prisonnier de cette logique purement financière : « Je me suis demandé : est-ce que je vis mon rêve ou est-ce que je vis le rêve des autres ? », confie-t-il. Aujourd’hui, il affirme vouloir faire des films pour lui, et non plus pour les chiffres du box-office.
Avec The Smashing Machine, Dwayne Johnson veut écrire une nouvelle page de sa carrière
Ce désir de changement s’illustre pleinement dans The Smashing Machine, la nouvelle réalisation de Benny Safdie (Good Time, Uncut Gems), où Dwayne Johnson incarne Mark Kerr, ancien champion de l’UFC confronté à l’addiction et à ses démons intérieurs. Le film, déjà présenté à quelques chanceux, bénéficie de critiques prometteuses : sur Rotten Tomatoes, il atteint pour l’instant 82 % de recommandations. Sa sortie française est prévue pour le 29 octobre prochain. Mais au-delà de la simple performance, Dwayne Johnson a voulu s’investir corps et âme dans ce rôle.

Loin de l’image du héros invincible des superproductions, il se métamorphose : adieu tatouages emblématiques et crâne rasé, l’acteur arbore une nouvelle apparence pour mieux incarner ce personnage torturé. « J’étais effrayé d’aller aussi loin, d’explorer une performance aussi intense et brute », avoue-t-il. Ce tournant marque pour lui une volonté d’aborder une dimension plus intime et vulnérable de son jeu d’acteur. Avec ce rôle radicalement différent, certains observateurs estiment déjà que Dwayne Johnson pourrait prétendre à une première nomination aux Oscars. Une étape qui viendrait couronner son choix de quitter l’ombre des blockbusters pour enfin vivre ses propres rêves.