The Nice Guys : Un chef-d'œuvre injustement ignoré qui ne verra jamais de suite

Titre original : C’est l’un des rares films que j’aime revoir chaque année : il n’aura jamais le droit à une suite et c’est (un peu) de votre faute… Je ne m’en remettrai jamais !

Au fond de nous, on est tous capables de citer l’un de nos films préférés ou l’une de nos séries de cœur. Si je ne suis pas du genre à visionner compulsivement l’un ou l’autre, je sais que j’apprécie d’en revoir certains de temps à autre, à l’image de ce film. Toutefois, je suis abattu à chaque visionnage : il n’aura jamais de suite, c’est ma plus grande déception et vous en êtes, en (petite) partie, responsables…

C’est l’un des rares films que j’aime revoir et je dois en faire le deuil : il n’aura jamais de suite !

En matière de films et de séries, on a chacun nos préférences et, au fil des visionnages, on en vient à en placer certain(e)s en haut de notre classement. Personnellement, je n’ai aucun mal à citer des longs-métrages et des séries qui font partie de mes productions préférées, mais c’est plus compliqué de n’en choisir qu’un ou une seule, voire d’établir un TOP 3. Déjà, parce qu’au bout d’un moment, ça peut devenir un vrai casse-tête de les départager et, d’autre part, je n’en vois pas tellement l’intérêt. De mon côté, je préfère surtout tenir une liste des films qui ont une grande importance à mes yeux, pour x ou y raisons. De même, si j’apprécie grandement certaines productions, j’ai du mal avec le concept de les regarder frénétiquement plusieurs fois au cours d'une année, jusqu’à arriver à des cumuls de visionnage vertigineux. En peu de mots, je ne suis pas vraiment client du « j’ai vu ce film 40 fois, 50 fois, … ». Néanmoins, j’aime bien, lorsque l’envie m’en prend, me poser, une fois par an, au mieux, devant certains de mes films préférés. Dans le lot, il y en a un dont j’avais très envie de parler, et ce n’est autre que… The Nice Guys, sorti en 2016 !

C’est l’un des rares films que j’aime revoir chaque année : il n’aura jamais le droit à une suite et c’est (un peu) de votre faute… Je ne m’en remettrai jamais !

Il y a deux ans de cela, lors de la sortie du film Barbie, je me souviens qu’une grande partie des spectateurs s’étaient étonnés des talents de l’acteur Ryan Gosling en matière de comédie. Pourtant, celui-ci nous en avait déjà donné un large aperçu dans The Nice Guys, ce qui en dit long sur la visibilité dont ce long-métrage a bénéficié… Encore aujourd’hui, ça me fait encore mal de l’accepter mais ce long-métrage, réunissant Russell Crowe et Ryan Gosling, n’aura très certainement – que voulez-vous, j’essaie de garder espoir – jamais droit à une véritable suite alors qu’il y avait la possibilité d’en faire une franchise de buddy movies exceptionnelle ! En soi, ce n’est pas si étonnant que cela puisqu’à la barre de ce projet, on retrouve Shane Black. Certes, ce nom, associé au terme « réalisateur », n’est peut-être pas le plus parlant aux yeux du grand public, même s’il s’est retrouvé à la tête de The Predator, Iron Man 3 et que sa première réalisation, Kiss Kiss Bang Bang avec Robert Downey Jr., a été unanimement saluée. En réalité, c’est en tant que scénariste que Shane Black s’est taillé une solide réputation, particulièrement avec la saga L’Arme Fatale. Si cette franchise de buddy movies a pu s’établir sur la durée, ce n’est pas le cas de The Nice Guys et j’en suis désemparé. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est (un petit peu) de votre faute, même s’il y a tout un tas de raisons derrière cet échec immérité.


The Nice Guys est l’un des meilleurs films des années 2010 et je ne me remets pas de son échec…

Alors, oui, je force le trait avec cette remarque, mais il faut dire que les spectateurs qui se sont déplacés pour le voir au cinéma n’ont été que trop peu nombreux… Du côté de la production du film, il a fallu 50 millions de dollars pour donner naissance à ce film et, malheureusement, le retour sur investissement s’est avéré catastrophique… Selon les informations disponibles, The Nice Guys n’a rapporté que 63 millions de dollars, autant dire que, financièrement, c’est un immense flop dont on ne se remet pas. Pourtant, celles et ceux qui l’ont vu sont dithyrambiques à son sujet, et les scores de recommandations sur le site Rotten Tomatoes le prouvent : 91%, côté presse, et 79%, côté public, avec plus de 50 000 évaluations rédigées. Sur IMDb, la note de The Nice Guys, résultant de la moyenne de plus de 400 000 avis, atteint même les 7,4 sur 10 ! Pas de doute, le film avait les qualités suffisantes pour s’imposer dans le cœur des spectateurs, mais ces derniers ne lui ont pas laissé la chance de le faire… Ceci étant dit, le public n’a pas snobé le film de Shane Black par pure malveillance, et c’est un peu plus complexe que cela, même si l’argument du box-office et de la fréquentation est l’une des premières choses que l’on peut pointer du doigt.

C’est l’un des rares films que j’aime revoir chaque année : il n’aura jamais le droit à une suite et c’est (un peu) de votre faute… Je ne m’en remettrai jamais !

En réalité, ça serait trop simple de mettre l’échec de The Nice Guys sur le dos du public. Certes, l’idée peut se défendre, mais il faut regarder plus loin que ça : le manque de fréquentation n’est pas la cause du flop de The Nice Guys mais l’une des conséquences de la gestion du film. Oui, les spectateurs ont, en quelque sorte, du sang sur les mains, mais ce ne sont pas ceux qui sont les plus tâchés d’hémoglobine. En faisant quelques recherches autour du film, on comprend que les efforts marketing, censés faire la promotion de cette comédie, n’ont clairement pas été suffisants. Pire encore, certains choix auraient grandement nui au film de Shane Black, notamment la fenêtre de sortie, fixée au 20 mai 2016 aux États-Unis. En l’occurrence, The Nice Guys se retrouve en compétition directe avec des franchises déjà établies. Pêle-mêle, on retrouve la sortie d’un des films du MCU (Captain America : Civil War, le 6 mai), l’un des derniers X-Men (le volet Apocalypse, le 27 mai), l’adaptation de la saga de jeux vidéo Angry Birds (The Angry Birds Movie, le 20 mai), ou encore, pour rester dans le domaine de la comédie, la suite de Nos pires voisins (Neighbors, en version originale, avec Seth Rogen et Zack Efron), un film qui a effectué un vrai hold-up au box-office (270 millions de recettes pour 18 millions investis) … mais que n’a pas reproduit Nos pires voisins 2 (35 millions de budget et 108 millions de recettes).

C’est l’un des rares films que j’aime revoir chaque année : il n’aura jamais le droit à une suite et c’est (un peu) de votre faute… Je ne m’en remettrai jamais !

De tous les côtés, The Nice Guys est cerné : les amateurs de super-héros n’ont que faire de lui, celles et ceux qui se déplacent au cinéma pour une comédie se dirigent vers Nos pires voisins 2 et les familles vont faire plaisir aux enfants avec Angry Birds. Qui plus est, The Nice Guys accumule les désavantages, et il y en a deux qui pèsent lourd dans la balance : il s’agit d’une nouvelle franchise – on sait que Hollywood a souvent été frileux face à la perspective de ne pas s’appuyer sur une licence déjà bien établie – et, cerise sur le gâteau, The Nice Guys était classé R-Rated aux États-Unis, c’est-à-dire que les adolescents de 17 ans et moins ne pouvaient aller le visionner sans la présence d’un adulte… Autant dire que ces deux éléments supplémentaires ont fait du mal aux entrées du film de Shane Black. D’ailleurs, le choix du titre pour le film a également fait débat et certains sont d’accord pour dire que le manque d’impact ou le côté trop lisse lui a fait du tort au moment de sa distribution. Au bout du compte, c’est plus un enchaînement de mauvais choix marketing, couplé à des moyens réduits d’un point de vue promotionnel, qui ont achevé sa course au box-office, si on part du principe qu'elle a eu le temps de démarrer... Pourtant, je persiste à dire que The Nice Guys est l’une des meilleures idées en matière de comédie – le mélange buddy movie, thriller et comique marche à merveille – et je suis toujours autant dévasté lorsque je le revois et que je me dis qu’une suite ne verra jamais le jour : c’est mon plus grand regret cinéma de ces dernières années. Alors, à défaut de lui offrir un second volet, il faut maintenant faire en sorte qu’un maximum de spectateurs le découvrent et qu’ils se rendent compte de ce qu’ils ont loupé…