Ce n’est plus la machine qui se retourne contre l’homme, mais l’homme qui attaque la machine !
Une IA qui pense être au-dessus des lois
Après Disney et NBC Universal, c’est au tour de Warner Bros. de poursuivre Midjourney en justice. Le motif est toujours le même : le générateur d’images par IA violerait les droits d’auteur. Comme l’a repéré Variety, dans sa plainte, Warner Bros. accuse Midjourney de créer délibérément des images et des vidéos de ses personnages, notamment Superman, Batman ou encore Bugs Bunny. Non seulement le générateur d’images donnerait la possibilité de créer des personnages venant de l’univers Warner, mais elle ferait pire : elle encouragerait à le faire en supprimant tous les garde-fous empêchant les utilisateurs de puiser dans les licences des autres.
Dans sa plainte, Warner Bros. estime que Midjourney “pense être au-dessus des loi” et que le programme “distribue effrontément la propriété intellectuelle de Warner Bros. Discovery comme si elle lui appartenait”. Malgré les accusations de trois géants du divertissement, les représentants de Midjourney ne changent pas de technique de défense. Selon eux, leur programme ne viole aucune propriété intellectuelle puisque l’entraînement d’un IA sur des œuvres protégées est accepté par le “fair use”. En outre, Midjourney accuse les studios de vouloir le beurre et l’argent du beurre, puisque ce sont les premiers à utiliser l’IA pour créer des films et des séries.

Le beurre et l’argent du beurre
Comme le soulignent les avocats de Midjourney, la relation entre les grands studios et l’intelligence artificielle illustre un certain paradoxe. D’un côté, ils explorent activement les bons côtés de ces technologies, quitte à ce que cela effraie les acteurs ou les techniciens/artistes qui ont peur d’être remplacés. De l’autre, ils n’hésitent pas à engager des recours juridiques dès que leurs licences servent à nourrir les algorithmes sans leur consentement. Cette contradiction traduit moins une incohérence qu’un enjeu stratégique : il s’agit de contrôler la valeur, la propriété des contenus… et donc, l’argent. Si l’IA est appelée à transformer durablement Hollywood, les professionnels de l’industrie cinématographique espèrent que sa légitimité reposera sur un cadre clair. Il reste à voir ce que décidera la justice américaine sur cette épineuse question.