Refuser un chèque de 20 millions de dollars pour mettre en scène un nouvel opus d’une saga culte de science-fiction, voilà le choix radical de Ridley Scott. Le cinéaste d’Alien et de Blade Runner assure qu’il aurait « tout foutu en l’air » s’il s’était lancé dans ce projet qu’il jugeait incompatible avec sa vision.
À 87 ans, Ridley Scott continue de multiplier les projets. Après Napoléon et Gladiator 2, le cinéaste évoque même déjà un potentiel troisième volet. Mais derrière cette longévité impressionnante se cache aussi une carrière jalonnée de choix radicaux. Le réalisateur de Alien et de Blade Runner vient ainsi de révéler qu’il avait refusé, il y a vingt ans, de mettre en scène le nouvel épisode de Terminator , Terminator 3 : Le soulèvement des machines, malgré une offre mirobolante de 20 millions de dollars. Il s'est confié au Guardian :
Je suis fier de ça. J’ai refusé une offre de 20 millions de dollars pour ça. On ne peut pas m’acheter (...) Quelqu’un m’a dit : "Demande ce qu’Arnie (surnom d'Arnold Schwarzenegger, acteur du Terminator) obtient". Je me suis dit : "Je vais essayer". J’ai dit : "Je veux ce qu’Arnie obtient". Quand ils ont dit oui, je me suis dit : "Merde". Mais je n’ai pas pu le faire. Ce n’est pas mon truc.
Hasta la vista, Ridley
Ce refus, Scott l’explique par une incompatibilité de ton. Pour lui, cette saga relevait du pur divertissement, presque de la bande dessinée, tandis que son instinct de metteur en scène l’aurait poussé à en faire un film réaliste. « C’est comme faire un James Bond. L’essence d’un film de Bond, c’est le fun et le kitsch. Terminator, c’est de la pure comic strip. Moi, j’essaierais de le rendre réaliste. C’est pour ça qu’on ne m’a jamais demandé de faire un Bond, parce que je pourrais tout foutre en l’air», résume-t-il sans détour.

Il est revenu
Finalement, c’est Jonathan Mostow qui a hérité de la réalisation de ce troisième opus, sorti en 2003. Si le film fut accueilli de manière mitigée par la critique, il n’en a pas moins récolté plus de 433 millions de dollars au box-office mondial, pour un budget estimé entre 170 et 187 millions. Ajusté à l’inflation, cela représente près de 760 millions de dollars, soit tout de même en deçà du triomphe planétaire de Terminator 2 (517 millions en 1991, l’équivalent actuel de 1,22 milliard). Depuis, la franchise a connu plusieurs prolongements, avec Terminator Salvation (2009), Genisys (2015), Dark Fate (2019) et même une série animée lancée récemment sur Netflix: Terminator Zero.