Il y a de cela 5 ans, les studios japonais derrière Demon Slayer ont lancé une mode qui aujourd’hui frappe toutes les grandes sagas de la japanimation… produire des films destinés au cinéma en lieu et place des traditionnelles saisons. En 2025, confortés par les succès de leurs précédents longs-métrages au box-office, ils poursuivent dans cette voie. Les aventures des pourfendeurs de démons va prendre fin sur grand écran avec une trilogie dont le premier film sort mi-septembre en France. J’ai eu la chance de voir La Forteresse Infinie 1 en avant-première. Voici mon avis qui tranche dans le vif !
Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba - La Forteresse Infinie 1 de son nom complet fait suite aux événements la saison 4 centrée sur l'entraînement des piliers et débute avec l’arrivée des pourfendeurs de démons dans la forteresse infinie érigée par le roi Muzan Kibutsuji et protégée par ses hordes démoniaques. Cette trilogie projetée au cinéma et dont le premier volet sort le 17 septembre 2025 dans les salles obscures françaises oppose les combattants humains à certaines des douze lunes parmi les plus puissantes du panthéon de Muzan. Tanjiro Kamado et ses compagnons vont ici faire face à Akaza, le responsable de la mort du pilier de la Flamme Kyōjurō Rengoku, mais aussi Doma et Kaigaku.
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Demon Slayer plus stylé que jamais
Depuis ses débuts à la télévision japonaise, Demon Slayer a fait de ses prouesses visuelles une marque de fabrique qui a transformé une saga prometteuse en véritable phénomène planétaire. Ufotable, des studios japonais à qui nous devons également God Eater, The Garden of Sinners ou encore Fate / stay night, s’appliquent à rendre chaque affrontement épique et à les sublimer par l’animation afin de les rendre mémorables, et c’est une nouvelle fois chose faite avec le premier volet de la trilogie cinématographique La forteresse Infinie. Durant plus de 2 heures et 30 minutes, j’en ai pris plein les yeux.

Les artistes qui officient sur ce film n’ont clairement pas lésiné sur les mises en scène tape à l'oeil et les effets visuels pour faire de la conquête de la forteresse de Muzan un moment charnière de la franchise. Chaque combat est orchestré de mains de maître et magnifié par un savoir-faire qui n’a plus rien à prouver, mais qui parvient encore à nous éblouir. Ufotable transcende le matériau d’origine, à savoir le manga écrit et illustré par Koyoharu Gotoge, pour en faire un monument de la pop-culture. Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba - La Forteresse Infinie 1 est assurément beau, mais cela n’en fait pas un film de cinéma pour autant.
La Forteresse Infinie n’est pas un film
Produire une série et réaliser un film sont deux choses très différentes par essence et Ufotable semble avoir quelque peu oublié ce simple fait avec La Forteresse Infinie. Alors qu’un long-métrage repose généralement sur une structure en trois actes (exposition, confrontation et résolution), une série peut se permettre bien plus de fantaisies narratives et prendre ses aises pour conter à sa manière son histoire. Malheureusement, les studios japonais font fi des conventions cinématographiques et cela donne non pas un film, mais une série projetée en salles.

La Forteresse Infinie ressemble bien plus à une succession de combats entrecoupés de flashbacks racontant le passé de tel ou tel personnage, et donc à une succession d’épisodes mis bout à bout, qu’à un vrai film de cinéma. Rien n’est véritablement résolu à la fin de ce premier volet de la trilogie. Les pourfendeurs progressent dans la forteresse de Muzan. Certains personnages nous ont quitté en cours de route. Toutefois, rien n’a été véritablement accompli pour la simple et bonne raison que ce n’est pas un film. C’est fou à quel point ce constat m’a sauté aux yeux durant la séance et a rendu ce moment aussi plaisant visuellement que frustrant narrativement. J’attendais beaucoup plus de La Forteresse Infinie qu’une suite de scènes stylées