Sorti en 2014 avec l’ambition de lancer une nouvelle franchise d’heroic fantasy, Seventh Son s’est vite mué en fiasco critique et financier malgré un casting prestigieux et un budget colossal. Dix ans plus tard, cette superproduction de Sergei Bodrov, inspirée de L’Apprenti épouvanteur, trouve pourtant une seconde vie sur les plateformes de streaming, réhabilitée par une audience plus indulgente que celle des salles obscures.

En 2014, le film d’action-fantasy Seventh Son débarquait sur les écrans avec l’ambition de rivaliser avec les plus grandes sagas du genre. Réalisé par Sergei Bodrov et doté d'un casting étincelant, cette superproduction a pourtant sombré au box-office et a été démolie par la critique. Près de dix ans après sa sortie initiale en France le 17 décembre 2014, le film trouve une nouvelle jeunesse sur les services de streaming, loin des pressions du grand écran.

Ce film fantastique devait lancer une saga digne du Seigneur des Anneaux !

Seventh Son est vaguement basé sur le roman de 2004 L'Apprenti épouvanteur (The Spook's Apprentice) de Joseph Delaney. L'intrigue se déroule en 1572 et suit Maître Gregory (joué par Jeff Bridges), le dernier d’un ordre chevaleresque appelé les Falcons, qui s'est donné pour mission de défendre l'humanité contre les menaces surnaturelles. Gregory, qui travaille comme « épouvanteur » (chasseur de sorcières), doit former un nouvel apprenti, Thomas Ward (Ben Barnes), le septième fils d'un septième fils, afin de combattre la puissante sorcière Malkin (Julianne Moore).

L'ambition était de taille, mobilisant un budget de production estimé entre 95 et 110 millions de dollars. Pour donner vie à cette épopée, le film comptait sur un ensemble d'acteurs de premier plan, incluant également Alicia Vikander, Kit Harington, Olivia Williams et Djimon Hounsou.

Cependant, le chemin vers le grand écran fut semé d’embûches, annonçant déjà les difficultés à venir. La date de sortie a été repoussée à de multiples reprises, passant de février 2013 à octobre 2013, puis à janvier 2014, pour finalement atterrir au 6 février 2015 aux États-Unis (et décembre 2014 en France). Ces reports étaient en partie dus au fait que Legendary Pictures, le partenaire de production, se séparait de Warner Bros. pour vendre les droits de distribution à Universal Studios.

Ce manque de cohésion s'est malheureusement reflété dans le produit final. Certaines critiques ont directement comparé le film à d'autres œuvres phares du genre, notant qu'il était presque impossible de l'apprécier sans avoir en tête des visions du Seigneur des Anneaux ou de Game of Thrones. Les décors ont même été décrits comme ressemblant à un Seigneur des Anneaux réalisé avec un budget serré.

10 ans après son échec au cinéma, il renaît sur Netflix

L'attente prolongée et les investissements massifs n'ont pas permis à Seventh Son de s'imposer. Le film a été considéré comme un échec commercial, rapportant seulement 114,2 millions de dollars au box-office mondial. Variety avait d'ailleurs anticipé une perte financière projetée de 85 millions de dollars. L'accueil critique fut particulièrement hostile. Sur Rotten Tomatoes, le film a obtenu un taux d'approbation lamentable de seulement 12 %. Le consensus général des critiques déplorait que le film gaspille un excellent casting pour aboutir à une aventure fantastique « ennuyeuse et décevante ».

Les professionnels n'ont pas mâché leurs mots : Peter Debruge de Variety l'a qualifié d'« épopée fantastique sur-conçue et sous-réalisée ». Betsey Sharkey du Los Angeles Times a suggéré qu'il serait un "sérieux prétendant" au titre de "pire film de l'année". Les performances de Jeff Bridges et Julianne Moore ont été critiquées, malgré leur talent reconnu, avec des remarques sur le dialogue fade et l'accent raté de Bridges. Cependant, comme de nombreux films qui échouent en salle, Seventh Son a entamé une seconde carrière grâce à la distribution à domicile et au streaming.