Analyse de la scène la plus complexe de l'histoire du cinéma : 77 000 éléments et 288 heures de rendu dans Transformers: Dark of the Moon

Titre original : Plus de 77 000 éléments pour 72 heures de rendu : c'est l'une des scènes les plus complexes à réaliser de l'histoire du cinéma

Cet effet visuel, composé de dizaines de milliers de pièces individuelles, a nécessité des centaines d’heures de traitement par image pour prendre vie, mobilisant l’intégralité d’une ferme de rendu de pointe durant une période cruciale de la post-production. Cette prouesse, réalisée par Industrial Light & Magic pour un blockbuster de science-fiction sorti il y a plus d’une décennie, illustre l’ampleur des défis rencontrés dans la production d’effets visuels photo-réalistes.

Sorti en 2011, le long-métrage Transformers: Dark of the Moon demeure un jalon dans l'histoire des effets spéciaux, ayant ébloui le public grâce à son imagerie de synthèse fantastique. Au cœur de cette réussite technique se trouve une scène particulièrement mémorable : la destruction d'un gratte-ciel par une entité mécanique gigantesque nommée le Driller. Cet élément de conception s'est révélé être, à l'époque, l'actif le plus complexe jamais conçu par Industrial Light & Magic (ILM) pour la franchise Transformers.

L'architecture numérique d'une destruction massive

L'énormité de la tâche résidait principalement dans la modélisation du Driller lui-même, un colosse mécanique qui intégrait pas moins de 70 000 pièces individuelles. Ce chiffre impressionnant représentait sept fois plus de composants que ceux utilisés pour le célèbre personnage d'Optimus Prime. Selon le témoignage de l'artiste VFX Rassoul Edji, la séquence montrant cette machine dévastatrice écraser le gratte-ciel demandait une puissance de calcul absolument inédite. En effet, Edji a précisé que chaque image de cette séquence nécessitait 288 heures de rendu, en tenant compte de toutes les simulations et les réflexions nécessaires pour garantir un réalisme impeccable.

Cette charge de travail extraordinaire s'expliquait, selon l'artiste, par la présence d’une multitude de minuscules fragments de verre lors de la destruction. Chacun de ces fragments exigeait un calcul précis de la réfraction et de la réflexion, non seulement par rapport à l'environnement et à l'éclairage général, mais aussi en interaction avec les personnages, et même avec les explosions et la lumière qu'elles dégageaient. Pour faire face à cette demande colossale, ILM a dû mobiliser, lors du dernier week-end de production, l'intégralité de sa ferme de rendu. Cet effort a permis d'atteindre 200 000 heures de rendu par jour, ce qui équivaut à l'utilisation sidérante de 22,8 années de temps de rendu concentrées sur une seule journée de 24 heures.

Une saga cinématographique réputée pour ses effets spéciaux

Si cette scène d'anthologie marque un sommet technique pour Industrial Light & Magic, le film Transformers: Dark of the Moon, sorti en 2011, s'inscrit dans une longue tradition cinématographique axée sur les robots transformables, dont les effets visuels ont toujours été au cœur de l'expérience. Le public intéressé par cette saga peut d’ailleurs observer les plus récents travaux d'ILM sur les transformations dans le nouveau Transformers One. De plus, d'autres acteurs majeurs dans le domaine des effets spéciaux ont contribué à cet univers filmique, comme Digital Domain, qui a notamment réalisé les effets visuels derrière la transformation d'Alice en son alter ego Decepticon Pretender dans Transformers: Revenge of the Fallen.