Après vingt ans de règne incontesté, One Piece voit son trône vaciller. En 2025, l’anime de Luffy peine à séduire face à la montée fulgurante de Demon Slayer, dont le dernier film a écrasé tous les records et confirmé la série comme le nouveau phénomène mondial.
Depuis plus de deux décennies, One Piece règne comme l’un des animés les plus aimés et influents au monde. Portée par le génie narratif d’Eiichiro Oda, l’œuvre est régulièrement saluée comme l’une des plus grandes histoires jamais racontées. Mais en 2025, son statut de roi de l’anime est sérieusement remis en cause. L’anime semble peiner à rivaliser avec ses concurrents, et un nom s’impose désormais comme son principal challenger : Demon Slayer.
Demon Slayer pulvérise les records au cinéma
L’année 2025 restera dans les mémoires comme celle de la domination sans partage de Demon Slayer : Infinity Castle. Produit par Aniplex et distribué par Crunchyroll, le film est devenu le plus grand succès de Sony en 2025, engrangeant 419,2 millions de dollars dans le monde selon Box Office Mojo. Aux États-Unis, il a réalisé un exploit historique avec 70 millions de dollars dès son premier week-end, dans 3 315 salles. Une performance qui a non seulement doublé les prévisions initiales (40 à 45 millions), mais aussi effacé un record vieux de 26 ans, celui de Pokémon : Le film (même corrigé de l’inflation).
Ce triomphe place Demon Slayer aux côtés des franchises mythiques comme Dragon Ball, Pokémon et One Piece. Plus encore, il a largement dépassé One Piece Film Red, jusque-là le plus gros succès cinématographique de la saga. Pour les fans de Luffy, l’écart de recettes sonne comme une piqûre de rappel : la franchise doit hausser son niveau pour rester compétitive sur grand écran.
Le déclin de One Piece en streaming
Mais la bataille ne se joue pas qu’au cinéma. Sur les plateformes de streaming, One Piece montre aussi des signes d’essoufflement. L’anime, produit par Toei Animation, souffre d’une structure héritée du début des années 2000 : un rythme hebdomadaire qui limite la qualité visuelle et allonge artificiellement la série (plus de 1 140 épisodes, là où 600 auraient suffi selon certains analystes). Les chiffres récents parlent d’eux-mêmes. Sur Netflix, l’Arc Egghead a démarré avec 5,6 millions de vues pour son premier lot d’épisodes, avant de chuter à 2,6 millions pour le second. En comparaison, l’Arc Quartier des plaisirs de Demon Slayer totalisait 19,4 millions de vues, tandis que le nouveau venu Sakamoto Days atteignait 24,4 millions.
La stratégie de diffusion de Netflix serait en grande partie responsable. Contrairement à Crunchyroll, qui propose les épisodes en simulcast, Netflix impose près d’une semaine de délai. Une attente fatale dans un marché où l’immédiateté est clé : les spectateurs préfèrent se tourner vers des plateformes offrant les épisodes sans décalage. Le contraste est flagrant avec des titres diffusés rapidement comme Dandadan, qui a attiré 27,1 millions de vues. En 2025, One Piece reste une légende de l’anime, mais l’écart avec ses rivaux s’est creusé. Demon Slayer a pris l’ascendant, tant au cinéma qu’en streaming, confirmant son statut de nouvelle référence mondiale. Pour les fans de Luffy, le salut se trouve encore dans le manga, unanimement acclamé, et peut-être dans le remake produit par WIT Studio, sobrement intitulé The One Piece, qui pourrait redonner à la franchise l’élan visuel et narratif qu’elle mérite.