Trente ans après sa sortie en 1995, ce chef-d’œuvre de science-fiction dystopique sur le voyage dans le temps continue de fasciner. Porté par une narration complexe abordant la folie et le destin, il a marqué les esprits et fut un succès rémanent auprès de la critique et du public.
Trente ans après sa sortie, L'Armée des douze singes est encore un classique des films de science-fiction des années 90. Sorti en 1995, le film est réalisé par l’Américain Terry Gilliam. Librement adapté du court-métrage français La Jetée de Chris Marker, ce thriller futuriste dépeint un monde ravagé en l'an 2035. Un virus mortel a exterminé 5 milliards de personnes, soit 99 % de la population mondiale, en 1997. Les survivants sont contraints de vivre sous terre pour survivre.

L'accueil critique a été très positif, avec un score de 88 % sur Rotten Tomatoes. Certains articles de presse de l’époque, comme celui de Time Magazine, rapportent que le film “se perd en route dans ce spectacle donnant la chaire de poule' Le film fut un triomphe commercial, générant plus de 168 millions de dollars au box-office mondial, et est devenu le plus grand succès commercial de Terry Gilliam.
Une plongée dans le chaos temporel
Au cœur de l'intrigue se trouve James Cole (Bruce Willis), un prisonnier recruté pour une mission périlleuse : voyager dans le passé, jusqu'aux années 1990, afin de recueillir des renseignements sur l'origine du virus, attribué à l'organisation radicale de l'Armée des douze singes. Le scénario complexe explore de manière déroutante les paradoxes temporels et le sujet de la mémoire.
Le réalisateur Terry Gilliam a lui-même jugé l'histoire « déconcertante », car elle traite du « temps, de la folie et de notre perception du monde ». Pour sa direction artistique, le film mise sur une esthétique froide et austère. Le département artistique ayant même veillé à n'utiliser que des technologies antérieures à 1996 pour concevoir les décors du futur souterrain de 2035.
Un casting salué par les critiques
Le succès de L'Armée des douze singes est aussi dû à son casting. Bruce Willis, qui incarne James Cole, a par exemple été choisi par Gilliam qui voyait en lui « quelqu'un de fort et dangereux, mais aussi vulnérable ». À ses côtés, Madeleine Stowe, qui joue la psychiatre Kathryn Railly, apporte de la stabilité au milieu de la folie ambiante du film. C'est pourtant l'interprétation de Jeffrey Goines, un patient de l’hôpital, par Brad Pitt qui fut particulièrement remarqué. Ce rôle a valu à l’acteur le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle.