Après notre aperçu du multijoueur de Battlefield 6, nous revoici pour parler d’un autre gros morceau du jeu : la campagne solo. On a pu jouer en avant-première à trois missions de l’aventure, pendant un peu plus de deux heures, sur PC. On était en plus accompagné par deux développeurs des studios Battlefield, et on s’est pas privés pour leur demander tout et n’importe quoi. Alors, est-ce que la campagne de Battlefield 6 s’annonce aussi solide que le multi ? Voici notre avis.
Bienvenue en 2027
Battlefield 6 nous plonge en 2027, où le monde n'est pas vraiment au top de sa forme. L’OTAN, qui garantit normalement la sécurité des États-Unis et de l’Europe, est en mauvaise posture, et une société militaire privée du nom de Pax Armata en profite pour prendre le pouvoir. Mais c’était sans compter sur la Dagger 13, une unité d’élite américaine. Le groupe, composé de Haz, Dylan, Simone, Cliff et Lucas, fera tout pour arrêter l’ennemi, quitte à voyager aux quatre coins du globe. De notre côté, on a pu faire la 3ème, 5ème et 8ème mission de l’aventure, qui se déroulent respectivement à Gibraltar, New York et au Tadjikistan.
On aurait bien aimé connaître le nombre de missions au total, mais pour l’instant, les développeurs préfèrent garder cette info pour eux pour le moment. Pareil pour la durée de vie de la campagne. Tout ce qu’on sait, c’est que le solo de Battlefield 6 sera comparable à Battlefield 3 et 4 en termes de longueur, ce qui reviendrait à environ 6h. Après, la durée de vie dépendra évidemment de votre style de jeu et de la difficulté choisie. De notre côté, on a trouvé que le challenge était déjà pas mal relevé dans l’équivalent du mode Moyen.
La Dagger 13

Séance popcorn
Dans tous les cas, les développeurs nous ont présenté la campagne comme une sorte de montagne russe, avec des moments très intenses, où ça pète dans tous les sens, mais aussi des moments plus calmes. En jeu, ça se traduit par une alternance entre des phases linéaires et plus ouvertes, avec en plus des petites idées de gameplay qui viennent pimenter le tout.
Les trois missions qu’on a faites répondaient tout à fait à ce cahier des charges. La première qui se déroulait à Gibratar, par exemple, démarrait par une phase en tourelle - sur l’eau puis sur terre -, avant d’enchaîner avec des affrontements à pied où il fallait escorter un véhicule blindé puis se frayer un chemin jusqu’à l’étage d’une sorte d’ambassade.
Mais la mission qu’on a préférée, c’est celle à New York. Ça commence dans une certaine tension, où on doit nettoyer une série d’appartements. Puis on se bat sur les toits, ensuite sous terre, puis on poursuit un métro à bord d’une voiture. Ensuite on ressort de l’autre côté de la ville, on voit le pont de Brooklyn exploser, on se bat au milieu des rames de métro éventrées, tout ça pour finalement boire la tasse dans l’East River.
Le pont de Brooklyn

Bref, la campagne de Battlefield 6 n’a pas l’air de tenir en place, et c’est évidemment une très bonne chose. On s’est franchement pas ennuyé pendant nos 2h15 de jeu. Le seul moment où on a trouvé un tout petit peu le temps long, c’était un peu après le début de la dernière mission, au Tadjikistan. Une bonne partie de l’opération se déroule dans des environnements super ouverts, où on peut conduire des véhicules et même choisir parmi plusieurs objectifs. Ça prend juste moins aux tripes qu’un rollercoaster d’explosions.
“This is f*cking Battlefield 6”
C’est donc certain, le solo de Battlefield 6 ne lésine pas sur l’action, et c’est vraiment l’un des piliers du mode. Les développeurs nous ont aussi expliqué que le but de la campagne, c’était de donner le ton de l’ensemble de l’expérience et de présenter au joueur le monde de Battlefield 6. C’est aussi l’occasion de faire connaissance avec les quatre classes iconiques de la licence, qui font ici leur retour, à savoir Assaut, Ingénieur, Soutien et Éclaireur.
En fait, les membres de la Dagger 13 appartiennent à ces mêmes classes. Haz est l’Assaut du groupe ; Dylan, c’est l’Ingénieur ; et Simone, l’Éclaireur. Et un détail sympa, c’est que les missions vont vraiment prendre ça en compte. Par exemple, quand on incarne le mécano de la bande à Gibraltar, le chalumeau (qui sert à réparer les véhicules) est super utile dans la phase où on escorte un tank. Autre exemple : au Tadjikistan, dans la peau de la tacticienne du groupe, on a un drone pour repérer les ennemis depuis les airs et même larguer des bombes sur leur tronche.
Dylan Murphy et Cliff Lopez


Histoire de dissiper quelques craintes : on n’a pas du tout eu l’impression que le solo était une sorte de tuto pour le multi. Ce système de classe dans la campagne, c’est juste une manière de faire écho aux systèmes et donc au monde de Battlefield 6, et on a trouvé ça plutôt malin, surtout quand ça sert à apporter de la variété. D’ailleurs, les développeurs se sont parfois volontairement écartés de l’équipement de base des classes, juste parce que ça leur permettait d’être créatifs. C’est par exemple le cas du drone largeur de bombes de Simone, qui n'apparaîtra pas dans le multi (en tout cas pour l’instant).
Au final, la seule classe qu’on n’a pas pu essayer dans le solo, c’est Soutien (le médecin en gros). Pour son cas, on imagine qu’il devra réanimer ses collègues sur le champ de bataille, parce que c’est déjà une mécanique à l’oeuvre ici. En fait, dans la campagne de Battlefield 6 - comme dans le multi -, on meurt pas tout de suite quand notre vie tombe à zéro. On tombe d’abord au sol, et si un médecin nous réanime, on repart frais comme un gardon. Sauf que là, le médecin rapplique dès qu’on l’appelle, comme c’est un PNJ. Cette “dernière chance” a juste un nombre limité d’utilisations, affiché en bas à gauche de l’écran. Dans le mode de difficulté le plus bas, on peut être réanimé 3 fois, puis 2 fois si on monte le challenge d’un cran.
Il n’y a d’ailleurs pas que le médecin qui peut vous aider. Dans le mode solo de Battlefield 6, on a le droit à une roue d'action pour appeler vos coéquipiers en renfort. L’Assaut peut ainsi balancer une grenade, l’Éclaireur marque les ennemis dans le coin, le Soutien peut faire apparaître un écran de fumée et l’Ingénieur a de quoi faire exploser une partie du décor. Ça peut être utile parce que, contrairement à Call of Duty, on croule pas sous les munitions ici. De notre côté, c’était même un peu frustrant. On s’est souvent senti stoppé dans notre élan parce qu’on n’avait plus de quoi alimenter notre lance-grenades ou notre lance-roquettes.
Haz Carter et Simone "Gecko" Espina


Opération destruction
En parlant de faire péter des trucs, faut qu’on s’arrête deux secondes sur le système de destruction dans le solo… Comme dans le multi, c’est quelque chose qui est pas mal présent et qui participe complètement au spectacle. Mais c’est plus la dimension tactique de la chose qui nous intéresse ici. En fait, dans la mission à New York, un développeur nous a dit qu’on pouvait casser le sol afin de surprendre des ennemis en-dessous, et on doit avouer que c’est pas du tout quelque chose qui nous serait venu à l’esprit.
Pour qu’on se comprenne, il faut savoir un truc : dans Battlefield 6, y a plus d’éléments du décor qui sont destructibles, mais c’est pas comme si on pouvait tout détruire. C’est quelque chose qui nous avait un peu surpris sur le multi, mais qui peut être encore plus, disons, déstabilisant dans la campagne. En fait, c’est compliqué de se dire qu’on va élaborer des stratégies alors qu’on est dans un mode de fait très balisé, et qu’on connaît pas la position des ennemis à l’avance.
Bref, c’est pas forcément grave. Les développeurs nous ont dit qu’il y a un potentiel de rejouabilité en connaissant les niveaux à l’avance et en utilisant la destruction de l’environnement à notre avantage. D’ailleurs, tant qu’on parle de rejouabilité, il y a des plaques militaires à collecter dans le solo. Chaque mission vous fera aussi gagner un skin pour le multijoueur, avec une plus grosse récompense si vous terminez complètement l’aventure. On n’a pas plus de détails pour l’instant.
Gibraltar

Opération immersion
Bon par contre, on peut vous dire que Battlefield 6 est encore une fois très solide techniquement. On s’est senti complètement immergé dans cette guerre moderne de 2027. Il y a des effets de fumée, des explosions et des secousses dans tous les sens, sans oublier une très bonne ambiance sonore, comme souvent avec la série. Les seuls trucs qui nous ont déçus, c’est les ennemis qui se tiennent parfois droit comme des piquets, comme quand on ouvre une porte sans prévenir, et la modélisation des visages de nos coéquipiers dans les phases de jeu, qui n'est pas forcément au niveau des standards actuels. Sur ce point, c’est mieux dans les cinématiques en images de synthèse.
D’ailleurs les studios Battlefield ont fait un choix assez audacieux avec les cinématiques CGI du solo. À deux reprises, dans les missions à New York et au Tadjikistan, ces cinématiques prennent le relais dans des moments qu’on aurait adoré “vivre de l’intérieur”, comme la destruction du Pont de Brooklyn et l’explosion d’un barrage, au Tadjikistan.
À certains moments bien précis, on voit clairement qu’on n’a plus la main sur ce qu’on fait et qu’on passe d’une phase in-game à une cinématique, et ça se fait même parfois avec un fondu au noir. C’est dommage parce que ça brise l’immersion. Là, pour la scène du barrage, je sais que c’est pas moi qui descends en rappel en mode super badass, et un peu c’est frustrant.
On a demandé le pourquoi du comment aux développeurs, et ils nous ont dit que ça venait pas de limitations du Frostbite, le moteur propriétaire d’Electronic Arts. C’est un choix qui, selon eux, est vraiment conscient, et si on a une cinématique sous les yeux et pas une phase de jeu, c’est parce que les équipes ont jugé que la scène est sous son meilleur jour ainsi.
Dans l’ensemble, on a été tout à fait convaincu par cet avant-goût du solo de Battlefield 6. Les développeurs semblent avoir à cœur de créer une expérience impressionnante, rythmée et variée, et c’est finalement tout ce qu’on attend. On a notamment beaucoup aimé la façon dont les classes sont intégrées à la campagne. Reste juste à voir la montagne russe des studios Battlefield nous tiendra en haleine du début à la fin.