Guide pour débuter dans Star Citizen : erreurs à éviter et conseils essentiels pour profiter pleinement du jeu

Titre original : Star Citizen : ne faites pas les mêmes erreurs que moi (et que tous les autres)

Cela fait maintenant plus de neuf ans que j’ai répondu à l’appel de Star Citizen, convaincu par la démo diffusée lors du salon Gamescom 2016. Neuf ans de développement, de découvertes, mais aussi… d’erreurs. Des erreurs de pilotage, des erreurs d’investissement, des erreurs de jugement. Aujourd’hui, en tant que vétéran sur ce jeu vidéo PC, je constate que mes maladresses de débutant sont devenues des classiques, des pièges dans lesquels tombent presque tous les nouveaux pilotes. Alors oubliez la simple rétrospective. Considérez cet article comme le débriefing de neuf années d’erreurs, les miennes et celles des autres, pour que votre aventure commence sur de bien meilleures bases.

1. Votre premier vaisseau est une porte d'entrée, pas une prison

En arrivant sur le site officiel de Star Citizen, la première chose qui frappe est la boutique de vaisseaux. Certains atteignent des prix qui peuvent sembler astronomiques. Mon conseil le plus important est le suivant : respirez. Nul besoin d'hypothéquer votre maison pour profiter de ce MMO.

Lorsque j'ai débuté le jeu en 2016, j'ai directement mis plus de 200€ dans un pack comprenant 3 vaisseaux : le Freelancer DUR, le 315P et le Dragonfly. Mais avec le recul, je vous le dis, un "Citizen Starter Pack" à 48€, contenant un petit vaisseau comme l'Aurora MR ou le Mustang Alpha, est tout ce dont vous avez besoin. Considérez-le comme votre première voiture : il vous apprendra à piloter, à combattre et à réaliser vos premières missions. Il vous permettra surtout de commencer à gagner de l'argent en jeu (les aUEC) pour acheter d'autres vaisseaux, plus grands, plus spécialisés, directement in game dans les showrooms de Lorville ou New Babbage.

Aujourd'hui, la quasi-totalité des vaisseaux est accessible en jouant. J'aurais aimé savoir que mon premier "pledge" n'était qu'un point de départ, et non une décision gravée dans le marbre. La véritable progression peut se faire dans l'univers, pas avec votre carte de crédit.


2. Soignez votre configuration PC : priorité au CPU et à la RAM

On ne le dira jamais assez : les performances de Star Citizen dépendent à la fois des serveurs sur lequel tourne le jeu (et ça, vous ne pouvez rien y faire), mais aussi de votre matériel. Avant même de parler de bugs, beaucoup de nouveaux joueurs abandonnent, frustrés par un jeu qui tourne à 15 images par seconde. Pour pouvoir dépasser les 60 images par seconde, voici quelques conseils :

  • Votre processeur est plus important que votre carte graphique : dans Star Citizen, il vaut mieux avoir un processeur assez costaud. Avoir au minimum un AMD Ryzen 5 5600 ou un Intel Core i5 12400 est une première base pour assurer des performances correctes.
  • La RAM est essentielle : 32 Go de RAM est fortement recommandé pour éviter les saccades surtout dans les zones denses comme les villes.
  • Le SSD est non-négociable : N'essayez même pas d'installer le jeu sur un disque dur mécanique (HDD). La technologie de streaming de planètes du jeu requiert la vitesse d'un SSD pour fonctionner correctement.
  • Optimisez vos graphismes pour les adapter à votre carte graphique : Ne poussez pas tout en "Ultra" dès le départ. Si votre carte graphique est faiblarde, baissez la qualité des nuages volumétriques ("Volumetric Clouds"), un des paramètres les plus gourmands, pour gagner instantanément en fluidité. Le "Photo mode" des nuages est magnifique, mais il est réservé aux configurations récentes et puissantes.
  • Star Citizen est parfaitement jouable au clavier-souris : inutile de vous ruiner pour une configuration à base de joysticks, palonniers ou autres manettes des gaz. Vous pouvez le faire pour améliorer l'immersion, mais ce n'est pas indispensable.

Faire tourner le jeu correctement est la première étape pour pouvoir l'apprécier.

Les nuages volumétriques peuvent être exigeants pour votre PC.

Star Citizen : ne faites pas les mêmes erreurs que moi (et que tous les autres)

3. Ne négligez pas votre fenêtre sur l'univers : l'importance de l'écran

On se concentre souvent sur la puissance du processeur ou de la carte graphique, mais tout ce travail de calcul est restitué par un seul élément : votre écran. Pour un jeu comme Star Citizen, la qualité de ce dernier est fondamentale. Avec ses noirs abyssaux de l'espace, ses lumières éclatantes des étoiles, des lasers, des explosions, et son support HDR (High Dynamic Range) de plus en plus poussé, le jeu est une vitrine technologique.

Pour en profiter pleinement, deux technologies se démarquent radicalement : l'OLED et le Mini LED.

  • L'OLED offre un contraste dit "infini". Chaque pixel produisant sa propre lumière, un pixel noir est tout simplement éteint. Le vide spatial n'est plus un gris délavé par le rétroéclairage, mais une véritable immensité sombre qui fait ressortir la moindre lueur avec une clarté et une intensité spectaculaires.
  • Le Mini LED, de son côté, s'en rapproche grâce à un rétroéclairage par zones extrêmement précis (local dimming). Il permet d'atteindre des noirs profonds tout en offrant souvent des pics de luminosité encore plus élevés que l'OLED sur les écrans Mini LED haut de gamme, ce qui rend les effets HDR (couchers de soleil sur une lune, explosions, intérieur d'une station) absolument saisissants.

Investir dans un tel écran n'est pas un simple confort ; c'est se donner les moyens de vivre l'expérience visuelle telle qu'elle a été imaginée par les développeurs. La différence n'est pas juste notable, elle est transformatrice. Pour ma part, le passage à un écran de type QD-Mini LED ultra-large a été une révélation. L'OLED est certes supérieur, mais plus cher.

Un bon écran avec un HDR efficace est capital pour mieux percevoir les effets de lumière

Star Citizen : ne faites pas les mêmes erreurs que moi (et que tous les autres)

4. Comprenez que vous entrez dans une Alpha, pas dans un jeu fini

C'est peut-être le point le plus crucial. Star Citizen n'est pas un jeu terminé et il n'a d'ailleurs pas de date de sortie finale. Ne faites pas l'erreur de croire que sa version finale va sortir dans les mois qui viennent. Le jeu est en early access à l'étape de développement alpha. Cela signifie que vous rencontrerez des bugs, des plantages, des fonctionnalités manquantes ou incomplètes, et que les performances peuvent être inégales. C'est le prix à payer pour assister à la création d'un projet d'une ambition folle.

En 2016, nous savions que nous essuyions les plâtres. Aujourd'hui, avec la richesse du contenu, il est facile de l'oublier. Mon conseil : soyez patient et philosophe. Un ascenseur qui vous tue ? Un vaisseau qui explose sans raison ? Une mission qui ne se valide pas ? Cela arrivera. Pour éviter toute frustration, il vaut mieux voir cela comme une partie de l'expérience alpha. Prenez une grande inspiration et ne vous énervez pas. Ce n'est qu'un jeu.

Pouvoir aller partout dans l'espace et sur les planètes est un énorme point fort.

Star Citizen : ne faites pas les mêmes erreurs que moi (et que tous les autres)

5. Comprendre et accepter les "Wipes"

Périodiquement, généralement lors de certaines mises à jour majeure, les développeurs effectuent un "wipe" (remise à zéro). Cela signifie que tout votre argent (aUEC), vos vaisseaux et équipements achetés en jeu, et parfois votre réputation, sont effacés. Seuls les éléments acquis avec de l'argent réel ("pledges") sont conservés.

Cette nouvelle peut être dévastatrice si on n'y est pas préparé. Comprenez pourquoi cela arrive : c'est nécessaire pour équilibrer l'économie, intégrer de nouvelles fonctionnalités ou corriger des bugs critiques. Ces wipes ne cesseront que lorsque le jeu sortira en version 1.0. Pour le moment, n'envisagez donc pas la progression comme un but final, mais comme un cycle. C'est une occasion de redécouvrir le jeu, d'essayer un nouveau départ, fort des connaissances que vous avez acquises. Car elles, ne sont jamais effacées.

Le Gladius : un chasseur léger emblématique.

Star Citizen : ne faites pas les mêmes erreurs que moi (et que tous les autres)

6. L'univers est complexe, n'apprenez pas seul

La courbe d'apprentissage de Star Citizen est... verticale. Le jeu ne vous prendra pas par la main. Apprendre à sortir de son lit, à rejoindre le spatioport, à faire décoller son vaisseau et à sauter vers une autre planète est une véritable épreuve initiatique. Certes, il y a un bref didacticiel pour vous apprendre les bases, mais il ne couvre même pas 10% des fonctionnalités du jeu.

Mon conseil : ne restez pas seul. La plus grande force de Star Citizen, c'est sa communauté.

  • Regardez des tutoriels : Des créateurs de contenu francophones proposent des guides extraordinairement détaillés sur YouTube.
  • Utilisez le chat en jeu : Posez vos questions, il y aura toujours un vétéran pour vous répondre.
  • Rejoignez une organisation (guilde) : C'est le meilleur moyen d'apprendre et de jouer à plusieurs.
  • Essayez le "Guide System" : Le site officiel du jeu propose un système pour vous mettre en contact avec des joueurs expérimentés qui vous guideront pour vos premiers pas.

J'ai passé des heures à tâtonner en 2016. Vous avez la chance d'avoir une communauté incroyablement solide et bienveillante pour vous accueillir. Profitez-en.

L'interface réclame un temps d'adaptation et chaque vaisseau a un HUD au design spécifique.

Star Citizen : ne faites pas les mêmes erreurs que moi (et que tous les autres)

7. Apprivoisez le rythme lent et les moments de calme

C'est une erreur de jugement fondamentale : croire que Star Citizen est un jeu d'action non-stop. La réalité est tout autre. Le rythme du jeu est volontairement lent, posé, presque contemplatif par moments. C'est un simulateur de vie spatiale, pas un jeu d'action.

Vous passerez plusieurs minutes dans un tram pour rejoindre le spatioport. Vous attendrez que votre vaisseau se prépare sur son aire d'atterrissage. Vous voyagerez de longues minutes en vitesse quantique en regardant les étoiles défiler, sans qu'il ne se passe rien. Ce n'est pas un défaut, c'est un parti-pris de conception.

Mon conseil : embrassez ces moments de calme. C'est ce rythme qui donne un poids incroyable à chaque action. Parce que vous avez passé dix minutes à rejoindre une lune reculée, la découverte d'une épave à explorer sera d'autant plus excitante. C'est le silence assourdissant de l'espace pendant un long trajet cargo qui rendra l'embuscade d'un pirate absolument terrifiante et mémorable. Si vous cherchez une gratification instantanée, vous serez frustré. Star Citizen est un marathon qui récompense la patience et rend chaque pic d'adrénaline infiniment plus précieux.

Star Citizen a aussi des phases de FPS.

Star Citizen : ne faites pas les mêmes erreurs que moi (et que tous les autres)

8. Apprenez à aimer l'échec (et l'assurance)

Vous allez mourir. Votre vaisseau va exploser. Vous perdrez votre cargaison durement acquise. C'est une certitude. Dans Star Citizen, l'échec n'est pas une punition, c'est un moteur d'histoires. Chaque explosion, chaque rencontre avec un pirate, chaque atterrissage raté est une leçon.

N'ayez pas peur de prendre des risques. Votre personnage sera cloné et vous vous réveillerez dans votre dernière clinique. Votre vaisseau (celui de votre pack de jeu) est assuré ; vous pourrez toujours le réclamer via un terminal. Le seul coût sera une petite somme d'aUEC et, surtout, un peu de temps. Ce temps est ce qui donne du poids à vos actions et de la valeur à votre vaisseau.

Alors, foncez. Essayez ce virage serré dans le canyon, acceptez ce contrat de prime dangereux, tentez de vous poser sur cette planète au cœur d'une tempête, visitez Pyro, un système planétaire sans aucune sécurité. Au pire, vous aurez une bonne histoire à raconter.

Certaines planètes du système Pyro sont superbes.

Certaines planètes de Pyro sont superbes.

9. Fixez-vous vos propres objectifs

Il n'y a pas de "quête principale" dans Star Citizen. Personne ne vous dira quoi faire. C'est un véritable "bac à sable" spatial. La liberté qu'il offre peut être aussi exaltante que vertigineuse.

Mon dernier conseil est donc de trouver votre propre voie. Qu'est-ce qui vous attire ?

  • Le frisson du combat spatial ? Devenez chasseur de primes ou pirate.
  • Le calme et la recherche du profit ? Lancez-vous dans le minage d'astéroïdes ou dans le salvage d'épaves.
  • L'aventure et l'exploration ? Devenez un explorateur, essayez de trouver des grottes, allez voir tous les biomes des planètes et des lunes. Admirez les crépuscules dans chacun d'entre eux, prenez un véhicule terrestre et arpentez les montagnes...
  • Le transport de marchandises ? Devenez un honnête commerçant... ou un contrebandier.
  • L'envie d'aider les autres ? Rejoignez les rangs des professions médicales et de sauvetage.
  • La dimension FPS au sol ? Acceptez les missions de bunker et allez dans les zones au sol.
  • Le lore ? Lisez les centaines de pages internet sur l'univers du jeu et prenez part aux événements temporaires que les développeurs lancent régulièrement in game pour participer à la progression des différents arcs narratifs.

Essayez tout. Un jour, vous pouvez être un ferrailleur dépeçant des épaves, le lendemain, un mercenaire protégeant un convoi. La seule histoire qui compte est celle que vous vous créez. C'était la promesse de 2016, et c'est la réalité, chaque jour plus concrète, du Star Citizen d'aujourd'hui.

Star Citizen : un jeu tout autant frustrant qu'attachant

La promesse qui m'a fait craquer pour Star Citizen en 2016 est aujourd'hui une réalité, chaque jour plus concrète, mais c'est une réalité exigeante. Star Citizen n'est pas un jeu fini. C'est un univers en évolution dans lequel on choisit de vivre, avec ses hauts et ses bas. En évitant les quelques pièges listés plus tôt, vous ne vous épargnerez pas les bugs ou les morts injustifiées, mais vous adopterez la bonne mentalité pour appréhender ce jeu vidéo unique, à la fois frustrant et attachant.